Le 4 février 2025, le Canada et l’Équateur ont conclu les négociations de l’accord de libre-échange Canada-Équateur. Une fois ratifié, cet accord procurera aux exportateurs canadiens un accès préférentiel au marché équatorien et créera un environnement plus stable et plus transparent pour le commerce et les investissements.
Riche en ressources naturelles, l’Équateur est doté d’une classe moyenne en pleine expansion et d’un emplacement avantageux sur la côte nord-ouest de l’Amérique du Sud. Une solide relation commerciale entre le Canada et l’Équateur ainsi que des liens sains en matière d’investissement, sans oublier un accès simplifié aux importants marchés de la région des Andes, font de l’Équateur une destination de choix pour les entreprises canadiennes explorant les possibilités de diversification de leurs marchés.
« Le pays offre un mélange de préférences de consommation traditionnelles et modernes, ce qui en fait un marché attrayant pour divers produits », explique Jorge Rave, vice-président régional pour l’Amérique latine et les Antilles à Exportation et développement Canada (EDC), qui dirige une équipe responsable de près de 40 marchés dans la région. « Et le nouvel accord de libre-échange (ALE) assurera encore plus de prévisibilité à la relation Canada-Équateur. »
Aperçu du marché de l’Équateur
Avec une population 18 millions d’habitants, l’Équateur est l’un des plus petits pays de l’Amérique du Sud. Entouré de la Colombie au nord, du Pérou à l’est et au sud, et de l’océan Pacifique à l’ouest, il compte aussi une importante population autochtone. L’un des neuf pays situés dans la forêt pluviale amazonienne, c’est l’un des pays présentant la plus vaste biodiversité au monde, avec un patrimoine écologique unique qui comprend les îles Galapagos.
L’Équateur possède la huitième économie en importance en Amérique latine, avec un produit intérieur brut (PIB) de 120 milliards de dollars américains en 2024. M. Rave indique que le dollar américain est utilisé comme devise officielle du pays, faisant de l’Équateur l’une des trois économies dans la région (avec le Salvador et le Panama) qui ont adopté le dollar américain comme devise officielle. Ceci assure une stabilité, dit-il, et contribue à rendre les produits canadiens encore plus concurrentiels là-bas.
La réforme économique et l’élection de 2025
Élu pour la première fois en 2023, le président Daniel Noboa a mis en œuvre un programme favorable au marché visant à revitaliser l’économie équatorienne. Les initiatives de son administration comprennent le développement des infrastructures, la diversification du secteur de l’énergie, les réformes fiscales et la promotion des prêts aux entrepreneures. Des efforts ont également été déployés pour attirer les investissements dans les technologies, en mettant l’accent sur les technologies financières.

L’une des grandes priorités de l’Équateur a été sa transition vers une croissance menée par le secteur privé grâce à un modèle de partenariat public-privé, explique Tamara Fathi, représentante en chef d’EDC, région des Andes, Amérique centrale et Antilles. Elle souligne que le gouvernement équatorien offre des incitatifs pour attirer les investissements étrangers, en particulier dans des secteurs prioritaires comme la fabrication, les technologies et l’énergie.
« L’Équateur montre aussi un appétit croissant pour l’investissement des fonds de pension », fait-elle remarquer.
Le président Noboa a remporté une victoire convaincante au second tour de vote de l’élection présidentielle équatorienne de 2025, obtenant un mandat de quatre ans. Sa réélection a rassuré les investisseurs et les exportateurs, démontrant que l’Équateur poursuivra sur sa trajectoire actuelle de réforme économique et de politiques favorables à la croissance, mais non pas sans devoir faire face à certains défis importants.
L’administration Noboa doit composer avec une législature fragmentée et s’attaquer à certains enjeux nationaux complexes, qui pourraient exacerber les risques sociaux et en matière de gouvernance. Le pays demeure fortement dépendant des exportations de pétrole, sans compter que la fluctuation des prix mondiaux, la dette publique élevée et la lenteur de la diversification représentent des défis continus. « Malgré ces obstacles, le résultat de l’élection signifie que l’Équateur reste ouvert aux entreprises canadiennes », affirme Mme Fathi.
Le commerce et les investissements entre le Canada et l’Équateur
Le Canada possède une longue histoire commerciale avec l’Équateur. Si les relations diplomatiques officielles entre les deux pays ont débuté en 1960, nos liens remontent au début du XXe siècle, lorsque des ingénieurs ferroviaires et des experts miniers canadiens ont commencé à y travailler.
Aujourd’hui, l’Équateur est un important marché pour le Canada, arrivant en sixième position dans la région pour les exportations de biens canadiens et en septième position pour les investissements canadiens.
Le commerce bilatéral entre le Canada et l’Équateur a atteint 1,3 milliard de dollars en 2023, une hausse de 36 % par rapport à 2021. Les principaux produits importés du Canada par l’Équateur sont le blé, les lentilles et les pois. D’autres exportations canadiennes comprennent les combustibles et les huiles à base de pétrole, les engrais, les produits papetiers, la machinerie et les produits chimiques. Quant au Canada, il importe surtout des fruits tropicaux, des fleurs, du cacao et des produits de la mer de l’Équateur.
De 2018 à 2023, les investissements directs canadiens en Équateur ont triplé, passant à 4,4 milliards de dollars, faisant du Canada l’un des investisseurs étrangers les plus importants du pays. Cela est dû en grande partie aux investissements dans le secteur du développement des ressources naturelles.
L’image de marque du Canada est forte dans ce pays, affirme M. Rave, qui ajoute : « Les Canadiens sont considérés comme des gens fiables. » La proximité géographique entre le Canada et l’Équateur, et le fait que l’Équateur se trouve dans le fuseau horaire de l’Est sont particulièrement utiles pour les entreprises canadiennes qui souhaitent y faire des affaires.
Des occasions d’affaires en Équateur pour les exportateurs canadiens
Il existe plusieurs secteurs en Équateur dans lesquels les capacités et les intérêts du Canada correspondent aux occasions et à la demande locales. Voici les principaux débouchés :
Les mines
Avec des gisements d’or, d’argent et de cuivre parmi les plus importants en Amérique latine, ainsi que des minéraux critiques, l’exploitation minière est une industrie clé en Équateur. Une quinzaine d’entreprises canadiennes y possèdent des exploitations ou mènent des activités d’exploration minière, avec des actifs évalués à 1,8 milliard de dollars.
Une délégation de haut niveau de l’Équateur au congrès de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, qui s’est tenu à Toronto en 2025, a présenté les réformes adoptées par le pays pour attirer les investissements miniers, y compris la création d’un mécanisme de résolution des litiges entre l’État et les investisseurs.
Il existe des occasions d’affaires pour les entreprises canadiennes d’approvisionnement et de services miniers dans des domaines comme la protection environnementale, la santé et la sécurité, la productivité et les opérations souterraines, ainsi que la conduite responsable des affaires.
Les infrastructures
Le développement des infrastructures en Équateur présente d’énormes possibilités pour les entreprises canadiennes dans des domaines qui incluent les énergies renouvelables, les routes, le transport et la planification. Le domaine aéroportuaire, l’hydroélectricité, le secteur portuaire, l’eau et le développement des systèmes d’eaux usées présentent aussi des occasions d’affaires à saisir.
L’Équateur s’efforce d’améliorer son réseau routier national et la connectivité entre ses grandes villes, ce qui met l’accent sur l’expertise canadienne en la matière, explique Mme Fathi. Le pays a également besoin d’infrastructures de distribution, de transport et de stockage de l’énergie.
La foresterie
La foresterie est un secteur qui présente d’excellentes possibilités de collaboration entre le Canada et l’Équateur, affirme Mme Fathi, compte tenu de son importance pour les deux économies. « Le fait que nos deux pays entretiennent des relations étroites avec leurs communautés autochtones présente une occasion rêvée de partager nos expériences et nos meilleures pratiques dans ce secteur », ajoute-t-elle.
Les technologies propres et les énergies renouvelables
L’équateur a un intérêt croissant pour les projets de technologies propres et particulièrement d’énergies renouvelables. La biomasse offre un potentiel important dans ce pays, explique Mme Fathi, parce que cela pourrait s’intégrer à sa chaîne de valeur actuelle de production agricole.
Comment le nouvel accord commercial profitera au commerce Canada-Équateur
L’ALE Canada-Équateur est un accord commercial global qui traite de l’accès au marché des biens, des services et des investissements. Il comprend des dispositions sur le travail, les peuples autochtones, l’égalité des sexes et les PME.
Lorsque l’ALE sera ratifié et pleinement mis en œuvre, l’Équateur supprimera les droits de douane sur 97,2 % des lignes tarifaires qui couvrent toutes ses importations actuelles du Canada, explique Daniel Benatuil, analyste principal des risques-pays au sein de l’équipe des Services économiques d’EDC, responsable de l’Amérique latine.
Les droits de douane actuels de l’Équateur sont, en moyenne, plus de deux fois plus élevés que ceux du Canada (6,8 % comparativement à 3,2 %), ce qui signifie que leur élimination sera particulièrement avantageuse pour les entreprises canadiennes sur le marché équatorien.
L’accord profite aux entreprises qui font déjà des affaires en Équateur, facilitant ainsi leur croissance, explique M. Benatuil. Les ALE peuvent également favoriser le développement de possibilités dans de nouveaux secteurs et sous-secteurs, en diversifiant les pays où les entreprises canadiennes peuvent faire des affaires et ce qu’elles peuvent y vendre, ajoute-t-il. « Pour le Canada et l’Équateur, les avantages sont évidents. »
L’accord devrait également aider les entreprises canadiennes à répondre aux besoins importants de l’Équateur en matière d’infrastructures. Le pays est actuellement confronté à une dette élevée et à un accès réduit à des liquidités, souligne M. Benatuil. « Sa capacité à financer la croissance est limitée et le pays dépend donc, dans une large mesure, des capitaux étrangers, ce qui lui permet de libérer des leviers pour la participation du secteur privé ». L’ALE pourrait faciliter ceci.
Selon M. Rave, l’accord de libre-échange renforcera la concordance des deux pays dans des domaines comme la protection de l’environnement, tandis que les dispositions relatives à la mobilité permettront aux entreprises canadiennes actives dans des secteurs comme l’exploitation minière de faire appel à des prestataires de services pour travailler avec elles.
Lorsque l’ALE Canada-Équateur entrera en vigueur, le Canada possèdera des accords de libre-échange avec tous les pays de la côte du Pacifique de l’Amérique du Sud.
L’étiquette en affaires en Équateur : conseils pour réussir
M. Rave souligne que le pays est divisé en deux zones ayant des cultures d’affaires distinctes. Les habitants de la capitale Quito et de ses environs, laquelle est située dans une région montagneuse au nord du pays, ont tendance à être plus réservés, dit-il. La population de la ville côtière de Guayaquil, grand port et centre industriel, sont plus grégaires, extravertis et cosmopolites.
La culture des affaires équatorienne prise le respect, les formalités et le développement de relations. Voici les conseils de M. Rave en matière d’étiquette des affaires pour l’Équateur :
- Les rencontres devraient être prévues longtemps à l’avance et confirmées à nouveau avant la date prévue.
- Les titres de fonction et les salutations formelles sont importants.
- Bien que les interactions d’affaires peuvent se dérouler en anglais, l’espagnol est la langue officielle du pays. « Apprendre l’espagnol et le parler peuvent tout changer. »
- Il faut bien comprendre les coutumes locales et les styles de communication pour établir des relations d’affaires solides.
- Prenez le temps de visiter le pays.
Les défis à relever pour faire des affaires en Équateur
L’Équateur est un marché qui présente des possibilités attrayantes, mais aussi certains défis. En voici quelques-uns :
L’environnement réglementaire et bureaucratique : Comprendre des réglementations complexes peut être difficile, tout spécialement dans le secteur minier, des télécommunications et de l’agriculture. Les lourds processus bureaucratiques peuvent augmenter les coûts et les risques.
La géopolitique : Des changements d’administration fréquents peuvent affecter le fonctionnement des entreprises, modifiant complètement la position de l’Équateur sur certaines industries, explique M. Benatuil. « Pénétrer un marché quand les politiques peuvent changer du tout au tout d’un jour à l’autre peut s’avérer délicat. »
Les infrastructures : Bien qu’elles s’améliorent, les infrastructures peuvent poser des défis, particulièrement dans les zones éloignées où les activités minières et agricoles sont souvent concentrées. Le pays dépend fortement de l’hydroélectricité, mais la sécheresse et le manque d’investissement dans son réseau électrique ont provoqué des pannes fréquentes et très longues, souligne M. Benatuil.
La sécurité : M. Benatuil note que les troubles sociaux et la criminalité ont considérablement augmenté en Équateur ces dernières années. La montée en puissance des cartels de la drogue a entraîné des violences, notamment des incidents très médiatisés. Le gouvernement a accru la militarisation pour lutter contre ces menaces, par exemple en renforçant les services de police, en améliorant les programmes sociaux et en veillant au respect des droits de la personne.
La corruption : L’indice de perception de la corruption de l’organisme Transparency International pour 2024 montre la dégradation du pointage de l’Équateur par rapport à l’année précédente. Afin de réduire les risques et à titre de meilleure pratique en matière de facteurs ESG, les exportateurs canadiens devraient faire des vérifications préalables sur leurs partenaires, fournisseurs et clients potentiels.
Le soutien aux affaires en Équateur
Les entreprises canadiennes peuvent réussir en Équateur malgré ces défis en tirant parti des ressources et du soutien offerts par l’équipe commerciale du Canada — l’écosystème d’experts en commerce du gouvernement canadien qui peut vous aider à gagner du temps, à mieux connaître vos marchés cibles et à trouver les capitaux dont vous avez besoin pour croître.
Le Service des délégués commerciaux (SDC)
Le SDC du Canada en Équateur dispose d’une équipe de professionnels du commerce en poste à Quito, qui possède des connaissances spécialisées des principaux secteurs et des partenaires susceptibles d’aider les entreprises canadiennes à mener des affaires dans le pays.
Exportation et développement Canada (EDC)
EDC s’est engagée à aider les entreprises canadiennes à se diversifier par l’entrée dans de nouveaux marchés. Avec les avantages promis par l’Accord de libre-échange Canada-Équateur, l’équipe expérimentée d’EDC en Amérique latine est bien placée pour offrir les perspectives sur l’industrie, les connaissances et les outils dont vous avez besoin pour réussir dans ce pays. EDC offre également :
- Une gamme complète de produits d’assurance crédit pour réduire vos risques lorsque vous faites des affaires à l’étranger;
- Des garanties pour vous aider à obtenir un fonds de roulement;
- Des renseignements sur les marchés pour vous permettre d’en apprendre davantage sur les marchés internationaux;
- Des contacts avec des entreprises internationales qui ont besoin de vos produits et services.
Découvrez comment les solutions financières et le savoir d’EDC peuvent vous aider à comprendre les possibilités qui s’offrent à vous dans votre marché cible et à rendre l’exportation moins risquée. Pour communiquer avec un conseiller en exportation d’EDC, consultez notre Centre aide-export.
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