Gros plan d'une superbe femme d'affaires brésilienne debout à l'extérieur

Le Brésil : un marché d’intérêt pour les exportateurs canadiens

Plus grand pays d’Amérique du Sud, le Brésil affiche une population de 215 millions d’habitants et une économie d’une valeur d’environ 2 000 milliards de dollars américains par an. Nos deux pays entretiennent de solides relations commerciales, diplomatiques et d’investissement et le Brésil est devenu un marché d’intérêt pour de nombreuses entreprises canadiennes.

« Il y a vingt ans, l’économie brésilienne était déjà la plus importante du continent », affirme Daniel Benatuil, économiste principal et responsable de l’Amérique latine à Exportation et développement Canada (EDC).

« Mais depuis, elle a véritablement consolidé sa position dominante en Amérique du Sud. Il s’agit d’une économie diversifiée comptant une large base industrielle et de vastes réserves de presque tous les produits de base qu’une entreprise ou un investisseur pourrait demander. Le Brésil attire les investisseurs et est en train de s’imposer comme un pilier de l’exportation », explique M. Benatuil.

Le Brésil et le Canada : la relation

Les entreprises canadiennes ont beaucoup à offrir à ce vaste pays. « Le Brésil est le troisième partenaire commercial du Canada dans les Amériques, après les États-Unis et le Mexique, affirme Jorge Rave, vice-président régional à EDC pour l’Amérique latine et les Antilles. Nous avons expédié pour 13,3 milliards de dollars de marchandises au Brésil en 2023, ce qui représente une augmentation de 6 % par rapport à 2022. Et les exportations sont très diverses; cela va des engrais aux pièces de machinerie, en passant par les carburants. »

Les perspectives de développement économique du Brésil sont positives. « Le pays est confronté à certains enjeux fiscaux, poursuit M. Rave. Mais on observe plusieurs tendances économiques très encourageantes. L’agriculture, par exemple, est un secteur extrêmement important et il génère une croissance économique considérable. Les réformes de la sécurité sociale et du droit du travail de ces dernières années commencent également à porter des fruits. Le marché du travail est de plus en plus concurrentiel et le Brésil a su maîtriser l’inflation tout en augmentant les salaires. À plus long terme, on s’attend à ce que la croissance annuelle avoisine les 2 % », observe-t-il.

Du côté des investissements, M. Benatuil prévoit que « la croissance économique, la hausse des revenus et l’expansion de la classe moyenne pousseront le pays à s’attaquer aux déficits de son infrastructure sociale – des soins de santé jusqu’aux transports. Il ajoute par ailleurs que « le Brésil ne peut pas financer ces projets avec ses propres ressources et aura besoin d’investissements substantiels de l’étranger. C’est là que le Canada pourrait certainement intervenir ».

Toutefois, notre relation n’est toujours pas officialisée par un accord de libre-échange (ALE). Pour en conclure un, le Canada pourrait passer par le Mercosur, le bloc de libre-échange sud-américain, qui comprend le Brésil.

« Nous négocions un ALE avec le Mercosur depuis plusieurs années, mais les pourparlers sont actuellement suspendus, observe M. Benatuil. En ce qui concerne les répercussions sur les relations commerciales et d’investissement du Canada avec le Brésil, l’absence d’ALE n’a cependant pas eu beaucoup d’effet jusqu’à présent. »

Pont emblématique à haubans Octavio Frias de Oliveira à São Paulo, Brésil

Secteurs porteurs

Les débouchés pour les exportateurs et les investisseurs canadiens sont aussi diversifiés que l’économie brésilienne. Selon Monica Busch, directrice, Développement des affaires pour le Brésil et les pays du cône Sud, ils comprennent les secteurs suivants :

  • Infrastructures : Le Brésil a besoin de beaucoup d’équipement, de services et d’investissements pour construire des autoroutes, des aéroports, des ports maritimes, des chemins de fer, des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement ainsi que des infrastructures de soins de santé.
  • Énergie : Le Brésil possède le plus grand marché de l’électricité d’Amérique latine, avec une production qui surpasse tous les autres pays d’Amérique du Sud réunis. Les investissements dans ce secteur devraient atteindre plus de 100 milliards de dollars d’ici 2029, à l’appui de projets de production à l’échelle des services publics, de production distribuée et de réseaux de transport et de distribution.
    Les énergies renouvelables, principalement l’hydroélectricité, comblent actuellement 83 % des besoins en électricité du Brésil. Au cours des 10 prochaines années, de nouveaux cadres réglementaires soutiendront le développement de systèmes d’énergies durables comme les carburants verts, l’énergie solaire, l’hydrogène et l’énergie éolienne en mer.
  • Technologies propres : Cela comprend les produits et services pour l’élimination des déchets solides, le traitement de l’eau potable et des eaux usées, l’énergie propre et d’autres sous-secteurs. Ceux-ci chevauchent souvent les besoins en infrastructures et en énergie, de sorte que les entreprises qui cherchent des débouchés devraient également prêter attention à ces secteurs.
  • Agro-industrie : Le secteur de l’agro-industrie représente près de la moitié des exportations du Brésil, contribuant énormément à l’économie nationale et au commerce international du pays. Le Brésil est également en train de devenir un chef de file en matière de pratiques agricoles écoresponsables. Pour accroître davantage sa compétitivité, il a besoin d’investissements dans des technologies innovantes, des pratiques agricoles de pointe et une meilleure formation de la main-d’œuvre. L’expertise canadienne pourrait l’aider à répondre à ces besoins.
  • Exploitation minière : Le Brésil possède de vastes ressources minérales et l’exploitation minière est un secteur névralgique de l’économie. En plus d’énormes quantités de minerai de fer, il produit également de l’or, du cuivre, du nickel, de la bauxite et du manganèse, ainsi que d’autres minéraux essentiels à une économie mondiale sobre en carbone.
    Actuellement, l’exploitation durable est une priorité pour l’industrie. L’un de ses principaux objectifs est d’améliorer l’efficacité de son utilisation de l’eau et de l’électricité. Elle vise également à utiliser davantage de matériaux recyclés et à améliorer la gestion des déchets. Les entreprises canadiennes du secteur minier peuvent trouver des débouchés dans les domaines des solutions environnementales, de la sécurité, de la logistique, de la numérisation et de l’exploitation minière intelligente.
  • Technologies numériques : Le Brésil comptait près de 182 millions d’internautes en 2023 et on s’attend à ce que le marché des télécommunications atteigne plus de 40 milliards de dollars américains d’ici 2028. L’utilisation des téléphones cellulaires est en croissance et l’expansion du marché nécessitera des investissements dans l’infrastructure et une amélioration des services.
    Du côté des TI (technologies de l’information), les besoins les plus importants se retrouvent dans les domaines de la sécurité, de la gestion des données et de l’intelligence artificielle. Parmi les principaux utilisateurs, notons le secteur des services, les télécommunications, les services financiers, l’industrie, le commerce, le gouvernement, l’agriculture, ainsi que le secteur du pétrole et du gaz naturel.

« Ces secteurs resteront pertinents au cours des cinq à dix prochaines années, explique Mme Busch. Mais il y aura aussi de nouveaux besoins. Il faut mentionner les services relatifs à l’environnement et à l’atténuation des changements climatiques, les technologies agricoles et les systèmes d’optimisation énergétique.

L’hydrogène sobre en carbone et le biométhane sont d’autres nouvelles frontières qui se dessinent à l’horizon. Le Brésil possède déjà la matrice énergétique la plus propre au monde. Il s’agit d’une destination pour les investissements dans l’énergie sobre en carbone, ce qui devrait attirer les entreprises canadiennes possédant une expertise dans ce domaine », soutient-elle.

Les défis du marché

« Les défis et les risques liés aux affaires au Brésil peuvent être réduits en travaillant avec les bons partenaires brésiliens, explique Mme Busch. Ils peuvent vous guider à travers les systèmes fiscal et juridique, vous orienter pour la planification de la logistique, vous fournir un soutien technique local et vous aider à surmonter la barrière linguistique. »

Selon Mme Busch, les principaux défis sont les suivants :

  • Le coût lié aux affaires : Parfois connu sous le nom de « coût brésilien », il s’agit des frais généraux engendrés par le labyrinthe bureaucratique du pays, notamment pour la création d’une entreprise, l’obtention de permis d’importation, l’observation des règles fiscales et le respect des exigences réglementaires locales. Un partenaire brésilien d’expérience pourra vous aider à résoudre certains de ces problèmes et à réduire les risques de non-conformité.
  • Les régimes fiscaux complexes : Il peut être difficile pour les entreprises canadiennes présentes au Brésil de trouver leurs repères dans le régime fiscal alambiqué visant les sociétés du pays, avec ses nombreux prélèvements et ses taux effectifs élevés. Les réformes ont commencé, mais il faudra des années pour les mettre pleinement en œuvre. Il est essentiel de faire appel à des experts fiscaux sur place pour s’y retrouver.
    Pour les exportateurs canadiens, le régime de taxes à l’importation peut également poser des obstacles. « Les taxes à l’importation sont complexes, tant pour les biens que pour les services, affirme Tanita Alexandridis, conseillère principale, Services consultatifs en commerce international à EDC. Le régime actuel du Brésil comprend des taxes fédérales, des taxes d’état et des taxes locales, en plus des droits de douane et des autres frais appliqués aux importations. »
    Le gouvernement a récemment commencé à simplifier le système. « Mais les changements se feront progressivement entre 2026 et 2033, explique-t-elle. Par conséquent, vos clients devront faire le suivi des taxes actuelles et des nouvelles taxes pour les années à venir. Même s’il incombe généralement à l’importateur de s’occuper de ces prélèvements, les exportateurs canadiens doivent surveiller ce qui s’applique à leurs produits afin de pouvoir calculer le prix final au débarquement pour leurs clients », dit-elle.
  • Le casse-tête de la logistique : La taille et la diversité du territoire brésilien peuvent représenter des obstacles logistiques constants, d’autant plus qu’une grande partie de la production nationale est transportée par camion sur un réseau routier sous-développé. Pour éviter les retards d’expédition, vous devriez travailler avec des entreprises de logistique qualifiées connaissant bien l’infrastructure de transport du pays et ses aléas.
  • La concurrence des acteurs locaux et étrangers : Le Brésil a une base industrielle très diversifiée et certaines entreprises étrangères sont présentes au pays depuis plus de 50 ans. Elles peuvent constituer une rude concurrence pour les nouveaux venus, surtout ceux qui ne sont pas bien préparés.
  • La barrière linguistique : Bien que la plupart des gens d’affaires parlent anglais, plus vous vous éloignez des grands centres, plus il est difficile de trouver des personnes qui sont à l’aise de parler anglais ou français. Vous mettrez toutes les chances de votre côté s’il y a quelqu’un dans votre équipe qui parle portugais.

Pour obtenir des renseignements à jour sur les risques au Brésil, consultez l’Analyse trimestrielle des risques pays d’EDC, un outil interactif qui fournit des données sur une cinquantaine de marchés.

L’entrée sur le marché

Une entreprise canadienne qui perce un marché étranger pour la première fois doit être bien préparée et le Brésil ne fait pas exception. Mme Fernanda Custodio, directrice, Développement des affaires pour le Brésil et les pays du cône Sud donne les conseils suivants :

  • Préparez-vous : Renseignez-vous à l’avance sur le marché brésilien : sa dynamique, le contexte des affaires, la concurrence et les défis. Participez à des séminaires locaux, à des foires commerciales et à d’autres événements pour acquérir des connaissances sur le marché. Assurez-vous d’avoir une proposition de valeur bien articulée pour attirer l’attention des clients potentiels.
  • Utilisez les ressources disponibles : Au Brésil, il existe un bon écosystème de soutien pour les entreprises canadiennes. Cela comprend des organismes comme EDC, le Service des délégués commerciaux du Canada, la Chambre de commerce Brésil-Canada (en anglais et en portugais seulement) et des organismes de commerce provinciaux. EDC encourage les néophytes à utiliser cet écosystème pour se bâtir un réseau et trouver des partenaires et des services spécialisés appropriés.
  • Effectuez un contrôle préalable rigoureux : Effectuez toujours un contrôle préalable rigoureux des clients, partenaires et conseillers potentiels avant d’entamer une relation d’affaires avec eux. L’écosystème de soutien décrit ci-dessus peut vous aider à ce chapitre.
  • Établissez une présence locale : Si vous fournissez des marchandises à des acheteurs brésiliens, vous devriez avoir une présence locale, comme une filiale ou un partenaire brésilien. Il s’agit d’une condition essentielle à votre succès, car les acheteurs brésiliens s’attendent à avoir accès à un service local sur demande pour l’entretien, la réparation et la formation, entre autres.
  • Offrez des modalités de paiement avantageuses : La plupart de vos clients brésiliens s’attendent à ce que vous offriez de bonnes conditions de crédit et modalités de paiement, ce qui vous aidera à être concurrentiel sur le marché. Si vous estimez que cela pourrait vous exposer à un risque de non-paiement inacceptable, vous pouvez explorer les solutions d’EDC, comme l’assurance crédit.
  • Soyez patient : Il est très inhabituel de sortir d’une première rencontre avec un bon de commande en main. Vos homologues brésiliens voudront apprendre à vous connaître avant d’envisager de faire des affaires avec vous. Par conséquent, il faut généralement quelques rencontres pour bâtir la relation et la confiance qui peuvent mener à un contrat.
  • Armez-vous de stratégies environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) : « Les entreprises brésiliennes ont des normes ESG élevées », soutient Santiago Ribadeneira, conseiller principal d’EDC en matière d’enjeux environnementaux et sociaux. « C’est en partie parce que l’Europe est l’un de ses plus grands marchés et que ses exigences ESG sont assez rigoureuses. Par conséquent, si votre entreprise dispose de normes ESG solides qui peuvent être intégrées dans les produits brésiliens destinés à être vendus en Europe, les clients brésiliens potentiels seront beaucoup plus enclins à faire des affaires avec vous », explique M. Ribadeneira.

Concrètement, cela signifie que votre entreprise doit avoir une stratégie ESG très claire et exhaustive avant de se rendre au Brésil, de préférence une stratégie éprouvée, appuyée par des données probantes. Et puisque chacun des états du Brésil élabore ses propres normes ESG, il est possible que votre propre stratégie doive être ajustée en fonction de ce que vous vendez et de l’endroit où vous avez l’intention de le vendre.

L’aide d’EDC

Si vous avez besoin d’en savoir plus sur la façon de faire des affaires au Brésil, communiquez avec EDC. Nous pouvons vous aider à :

  • trouver les spécialistes dont vous avez besoin;
  • organiser une visite au pays;
  • comprendre la culture et vos homologues brésiliens;
  • effectuer un contrôle préalable de vos homologues, de leur profil ESG et de leurs obligations éventuelles;
  • vérifier la réputation de partenaires potentiels;
  • cerner les réglementations et les lois qui peuvent s’appliquer à vos exportations ou investissements.

Vous pouvez aussi :

Et n’oubliez pas de communiquer avec nos partenaires, le Service des délégués commerciaux du Canada et la Chambre de commerce Brésil-Canada.

     

   

                                               

Date de modification : 2024-11-05