Des centaines de milliers de Canadiens visitent la Thaïlande chaque année, attirés par les plages de sable blanc, les temples bouddhistes historiques et la cuisine alléchante. Mais ce pays de 71,7 millions d’habitants est bien plus qu’une destination touristique de rêve. Pour les exportateurs canadiens, c’est un marché de plus en plus lucratif pour une vaste gamme de produits et services.
« La Thaïlande est au stade où les consommateurs gravissent la chaîne de valeur, créant de la demande pour des produits de qualité supérieure et à valeur ajoutée qui s’harmonisent avec les atouts des exportations canadiennes dans plusieurs secteurs clés », révèle Nathan Nelson, vice-président régional, Asie du Sud et du Sud-Est à Exportation et développement Canada (EDC). « La Thaïlande présente d’importants débouchés pour les exportateurs canadiens qui cherchent à diversifier leurs activités au-delà des marchés traditionnels. »
Reconnaissant le potentiel de ce marché, EDC ouvrira une nouvelle représentation à Bangkok en 2025. Notre équipe sur place se concentrera sur la création de nouvelles voies d’accès pour les entreprises canadiennes qui souhaitent faire des affaires en Thaïlande et qui veulent tirer pleinement parti de ces possibilités.
Autrefois un pays essentiellement agricole, la Thaïlande s’est transformée au cours des dernières décennies en une économie moderne et industrialisée, avec un produit intérieur brut (PIB) d’environ 534 milliards de dollars américains en 2024 et un taux de croissance projeté moyen de 3,1 % sur les cinq prochaines années. Aujourd’hui, la Thaïlande est un joueur majeur de l’Asie du Sud-Est, affichant la deuxième économie en importance de la région et servant de carrefour vital pour le commerce et les investissements.
Le pays n’a jamais cessé de faire progresser sa stratégie de croissance au fil des ans. En 2018, le gouvernement thaïlandais a approuvé la création d’un Corridor économique de l’Est (connu sous l’abréviation anglaise EEC), dans le but de convertir les provinces orientales de Chonburi, de Rayong et de Chachoengsao en zone économique spéciale à l’intérieur de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
« L’EEC est une initiative gouvernementale à long terme — qui s’étendra de 2016 à 2036 —, axée sur 12 secteurs prioritaires, y compris l’aviation, la construction automobile de prochaine génération, les appareils électroniques intelligents et les industries numériques », explique Martin Beaulieu, un conseiller en affaires canadien spécialisé dans le marché thaïlandais. « Grâce au développement ciblé de ces secteurs, l’EEC vise à positionner la Thaïlande en tant que chef de file régional dans des industries clés et en tant que puissance économique de l’ANASE. »

Selon Nadeem Rizwan, économiste et analyste des risques-pays au Centre d’information économique et politique d’EDC, la Thaïlande possède un marché d’importation substantiel, évalué à environ 350 milliards de dollars américains.
M. Rizwan mentionne la stabilité économique du pays, renforcée par une base de consommateurs dotés d’un pouvoir d’achat élevé. Forte d’un revenu nominal par personne d’environ 7 500 $ américains en 2024, la Thaïlande est devenue un pays à revenu moyen supérieur. En comparaison, le revenu nominal par personne atteint moins de 5 000 $ américains en Indonésie et à peine 4 000 $ américains aux Philippines.
La Thaïlande s’est donné pour but d’atteindre le statut de pays à revenu élevé — ce qui, en 2024, représentait un seuil de 14 005 $ américains par année en fonction de l’inflation — d’ici 2036. En ce moment, la tendance va dans la bonne direction. En plus d’avoir presque décuplé son revenu nominal par personne depuis 1980, la Thaïlande a abaissé son taux de pauvreté national à 8,2 % en 2024, comparativement à 43 % quelque deux décennies plus tôt, selon le Groupe de la Banque mondiale.
« Si vous êtes un exportateur canadien qui envisage de s’étendre en Asie, vous ne pouvez pas ignorer la Thaïlande — l’une des plus grandes économies de la région, avec un pouvoir d’achat élevé », explique M. Rizwan. « C’est un marché qui présente un potentiel important et qui attire l’attention du Canada et d’autres pays dotés de leur propre stratégie pour l’Indo-Pacifique. »
La Thaïlande offre un environnement d’affaires propice au commerce et aux investissements internationaux. Le pays possède un cadre réglementaire stable et la plupart de ses résidents parlent anglais. Nathan Nelson note que son secteur bancaire mature facilite la gestion des transactions commerciales et l’obtention de financement pour les entreprises étrangères.

« La capitale, Bangkok, compte parmi les plus importants carrefours financiers de la région et continue de croître », dit-il. « Le secteur bancaire perfectionné de la Thaïlande fait une énorme différence lorsqu’on fait des affaires ici. »
« Un écosystème bien établi de professionnels et de conseillers en services d’affaires, comme des avocats, des comptables et des conseillers commerciaux, font en sorte que c’est facile de faire des affaires en Thaïlande », souligne M. Beaulieu.
Avec sa solide économie, son pouvoir d’achat élevé et son ambitieuse stratégie de croissance, la Thaïlande représente un marché prometteur pour les exportateurs canadiens, offrant des débouchés dans une vaste gamme de secteurs :
- L’agroalimentaire et les protéines alternatives. Alors que les exportations traditionnelles, comme les fruits de mer, le porc et le bœuf continuent d’être florissantes, un intérêt croissant émerge pour les protéines alternatives et les produits alimentaires à valeur ajoutée. M. Nelson affirme que la classe moyenne thaïlandaise, en pleine croissance, est en train de se tourner vers des produits alimentaires de valeur supérieure, y compris les protéines végétales — des domaines d’affaires dans lesquels le Canada excelle. La Thaïlande compte aussi une population musulmane d’environ 7,5 millions de personnes, ce qui représente un marché potentiel pour les aliments halal.
« La force du Canada en matière de produits de la mer, de légumineuses et de produits alimentaires emballés de qualité supérieure correspond très bien à la demande des consommateurs thaïlandais », souligne M. Nelson.

« Les exportateurs alimentaires canadiens devraient être attentifs aux préférences locales », indique Tammy Huston, directrice, Indo-Pacifique à EDC. « En général, les Thaïlandais ont la dent sucrée et les boissons et aliments locaux ont tendance à être plus sucrés que ce à quoi les Canadiens sont habitués. Parallèlement, les collations et les aliments salés ont plus souvent des saveurs de poisson », dit-elle.
- Les infrastructures et le transport. Les entreprises canadiennes spécialisées en génie, en technologies des transports et en solutions d’infrastructure intelligente pourraient trouver des occasions d’affaires en abondance en Thaïlande. M. Rizwan indique que le gouvernement thaïlandais investit massivement dans les projets d’infrastructure, et tout spécialement dans les infrastructures intelligentes, l’énergie et le transport. Récemment, la Thaïlande a annoncé des plans pour 223 projets d’infrastructure en 2025, évalués à environ 4 milliards de dollars américains, ainsi que 64 projets additionnels pour 2026, évalués à 3,5 milliards de dollars américains.
« L’expansion du pays en matière d’infrastructures comprend des chemins de fer haute vitesse ralliant trois aéroports, l’expansion d’un port océanique, la mise à niveau d’un aéroport international majeur et le développement de ports industriels. Ces projets de grande envergure correspondent aux atouts du Canada en matière de développement d’infrastructures, de génie et de technologies de transport, créant des occasions de collaboration commerciales importantes », explique M. Beaulieu.
Lorsqu’ils seront achevés, ces projets devraient aussi faciliter l’accès à la Thaïlande et à ses marchés pour les produits des exportateurs canadiens.
« Cette lancée vers une logistique et une connectivité améliorées signifie que les entreprises exportant vers la Thaïlande peuvent s’attendre à des chaînes d’approvisionnement et à des réseaux de distribution simplifiés », indique M. Beaulieu.
- Les technologies propres et l’énergie renouvelable. « La Thaïlande s’est donné pour mission d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et zéro émission nette d’ici 2065. Cette ambition devrait générer environ 85 milliards de dollars américains en investissement en capital dans des projets d’énergie propre au cours de la prochaine décennie », affirme M. Rizwan.
« Le plan national énergétique du gouvernement thaïlandais est un moteur important de cette transition, axée sur l’énergie renouvelable et la mise à niveau des infrastructures », dit-il. « Cela pourrait représenter de nouveaux marchés pour les entreprises canadiennes spécialisées dans les énergies renouvelables, les solutions d’efficacité énergétique et les technologies écoresponsables. »
- L’économie numérique et les technologies de l’information et des communications (TIC). L’initiative 4.0 de la Thaïlande vise à positionner le pays comme l’un des principaux carrefours numériques de l’ANASE, axé sur 12 domaines allant de l’automatisation et la robotique jusqu’à l’aviation, la logistique, les biocarburants, l’industrie biochimique et le numérique. À ces fins, les investissements de la Thaïlande dans l’intelligence artificielle (IA), les technologies financières et les infrastructures de commerce électronique ont explosé, créant des avenues pour les sociétés canadiennes possédant une expertise dans l’IA, la cybersécurité et les solutions de transformation numérique. La volonté du pays à moderniser son réseau électrique devrait créer des occasions d’affaires supplémentaires en matière de solutions énergétiques axées sur la technologie — Mme Huston affirme que le gouvernement a récemment annoncé un projet de grande envergure pour enfouir les lignes électriques sous terre.
- L’aéronautique et les services d’entretien, de réparation et de remise en état (MRO). La Thaïlande est en train de bâtir son industrie aéronautique — un secteur dans lequel le Canada est passé maître — et de se positionner comme pôle central de l’Asie du Sud-Est en matière services d’entretien, de réparation et de remise en état. L’emplacement stratégique du pays lui donne un avantage concurrentiel sur ce marché. La Thaïlande possède aussi une infrastructure bien établie en aviation, l’aéroport international d’U‑Tapao étant identifié comme un site clé pour le développement des services MRO en vertu de l’initiative du EEC.
« La Thaïlande est stratégiquement positionnée en Asie, dans le triangle formé par la Chine, l’Inde et l’Australie, tout en tenant compte de l’ANASE dans son ensemble, qui représente près de 700 millions de personnes », explique M. Beaulieu. « Ceci en fait l’emplacement idéal d’un carrefour pour l’aviation et les services de MRO. »
« Singapour est actuellement le principal carrefour de MRO, mais en raison de ses contraintes d’espace et de ses limites d’expansion, la Thaïlande émerge comme concurrent alternatif », ajoute-t-il.
« Avec son infrastructure aéronautique en pleine croissance et ses mesures incitatives gouvernementales, la Thaïlande offre des occasions en or pour les sociétés aéronautiques canadiennes de partager leur expertise en matière de MRO, de pièces d’avion et de technologie aéronautique », affirme M. Beaulieu. « Le Canada possède l’expérience et l’expertise pertinentes dans le domaine pour aider la Thaïlande à atteindre son objectif. »
- L’éducation et la formation. L’engagement de la Thaïlande à améliorer les compétences de sa main-d’œuvre et ses normes d’enseignement se traduit par un beau potentiel de débouchés pour les universités, les instituts de formation professionnelle et les entreprises en technologies de l’éducation canadiens. L’augmentation de la connaissance de l’anglais au sein de la main-d’œuvre thaïlandaise facilite d’autant plus les collaborations avec des fournisseurs internationaux de services éducatifs.
- L’expansion de l’industrie cinématographique. M. Beaulieu affirme que la Thaïlande agrandit son secteur du cinéma et de la postproduction, y compris dans les domaines de l’animation, des effets spéciaux numériques et des services de production.
« L’EEC a identifié ce domaine comme une nouvelle industrie stratégique et j’ai entamé des discussions avec des studios de production et d’animation canadiens pour explorer des partenariats potentiels », dit-il. « Ceci présente de nouvelles possibilités pour les agences de création canadiennes qui cherchent à prendre de l’expansion en Asie. »
Les entreprises canadiennes qui veulent faire des affaires en Thaïlande possèdent certains avantages sur les entreprises d’autres pays. Le Canada et la Thaïlande entretiennent une solide relation commerciale, avec des échanges bilatéraux atteignant 6,4 milliards de dollars en 2024. Combinée à l’intégration de la Thaïlande aux vastes réseaux commerciaux de l’ANASE, cette solide fondation crée un terrain fertile pour permettre l’expansion des intérêts commerciaux canadiens.
Bien que les deux pays ne soient pas dotés d’un accord de libre-échange à proprement parler, la participation de la Thaïlande à la zone de libre-échange de l’ANASE offre des avantages aux exportateurs canadiens. L’implication du Canada dans l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) renforce aussi sa position commerciale dans la région.
Bien que la Thaïlande soit un pays ouvert aux affaires, les exportateurs canadiens doivent être bien informés concernant ses réglementations — y compris ses droits de douane à l’importation — et les complexités bureaucratiques touchant le commerce dans leurs secteurs.
Règles de propriété étrangère : M. Beaulieu explique que les entreprises canadiennes devraient se familiariser avec les règles liées à la propriété commerciale étrangère et aux droits du travail. En général, les individus non thaïlandais ne peuvent posséder qu’au maximum 49 % des parts, mais il y a des exceptions.
« Les entreprises étrangères en Thaïlande doivent se conformer aux lois du travail locales, y compris le ratio d’embauche étrangers-Thaïlandais de 1 à 4, ce qui signifie que pour chaque travailleur étranger, au moins quatre employés thaïlandais doivent être embauchés », explique M. Beaulieu. « Toutefois, les entreprises exploitées en vertu d’une promotion du Bureau d’Investissement de la Thaïlande ou à l’intérieur de l’EEC pourraient être exemptées de ces exigences, offrant une souplesse accrue dans la planification de la main-d’œuvre. »
Une culture des affaires différente : « Il est important de bien comprendre les différences sur le plan de la culture et de l’étiquette des affaires », affirme Mme Huston.
« La Thaïlande accorde une grande importance au respect, particulièrement en affaires », dit-elle. « Les réunions sont formelles et la hiérarchie est importante. »
« La culture d’entreprise thaïlandaise est polie et moins directe que celle de l’Amérique du Nord. Les entreprises canadiennes devraient être préparées à un processus décisionnel plus long et ne pas s’attendre à ce qu’un enthousiasme initial se traduise immédiatement en contrats », indique Mme Huston.
« Il est essentiel de forger des relations », ajoute-t-elle. « Les entreprises étrangères qui réussissent en Thaïlande ont investi dans des partenariats à long terme et une présence sur le marché, plutôt que dans une approche transactionnelle à court terme. »
Considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) : Les entreprises devraient s’assurer de respecter les réglementations locales en matière d’environnement et de droit du travail, promouvoir des pratiques écoresponsables et aborder les risques liés aux droits de la personne. Une plus grande vigilance est nécessaire dans certains secteurs. Pour réduire les risques liés aux facteurs ESG, les exportateurs canadiens devraient aussi effectuer un contrôle préalable approprié de leurs partenaires, fournisseurs et clients potentiels.
Malgré ces défis, les entreprises canadiennes peuvent réussir en Thaïlande en tirant parti des ressources et du soutien d’EDC et du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC).
EDC fait partie de l’écosystème d’experts en commerce du gouvernement du Canada qui sont disponibles pour aider les exportateurs canadiens à créer des liens, à se renseigner sur des marchés cibles et à obtenir le capital nécessaire pour croître.
Dans le cadre de sa stratégie en Indo-Pacifique, EDC s’engage à aider les entreprises canadiennes à se diversifier en accédant à de nouveaux marchés et à réussir dans cette région dynamique. L’ouverture prochaine de notre représentation à Bangkok apportera aux exportateurs canadiens un soutien vital sur le terrain pour aborder le marché thaïlandais. Notre équipe à Bangkok est impatiente de forger des liens avec les entreprises canadiennes et de les aider à accéder à des connaissances essentielles sur le marché, à des personnes-ressources locales et à nos outils financiers, comme l’assurance crédit commerciale d’EDC.
L’obtention de crédit et de modalités de remboursement souples, appuyée par l’assurance crédit d’EDC, peut donner aux entreprises canadiennes un avantage concurrentiel sur un marché où un financement souple est crucial.
EDC offre également :
- Des garanties pour vous aider à obtenir un fonds de roulement;
- Des renseignements sur les marchés pour vous aider à mieux comprendre les marchés internationaux;
- Des solutions de financement conçues pour vous donner une avance sur vos concurrents et vous aider à saisir davantage d’occasions d’affaires;
- Des liens avec des entreprises internationales cherchant vos produits et services.
Apprenez-en plus sur la façon dont les solutions financières et les connaissances d’EDC peuvent vous aider à comprendre les possibilités dans votre marché cible et à réduire les risques liés à l’exportation. Pour communiquer avec un conseiller en exportation d’EDC, consultez notre Centre aide-export.
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Répondez à quelques questions au sujet de votre entreprise pour savoir comment EDC pourrait vous aider à planifier, à créer des liens et à alimenter votre expansion dans l’Indo-Pacifique.