Dans un restaurant en plein air, des amis aux cultures diversifiées discutent ensemble pendant qu’on leur sert une cuisine halale. La demande de produits halals est en hausse en Indo-Pacifique et Exportation et développement Canada possède l’expertise nécessaire pour aider les entreprises canadiennes à percer le marché mondial des produits halals.

Le secteur alimentaire halal et sa croissance mondiale phénoménale

Partout dans le monde, deux mégatendances ont convergé, offrant de nouvelles possibilités au secteur agroalimentaire innovateur du Canada :

  1. La classe moyenne prend de l’ampleur dans des régions à forte croissance, comme l’Indo-Pacifique, ce qui veut dire que plusieurs millions de consommateurs ont désormais un revenu disponible suffisant pour se procurer des aliments de haute qualité.
  2. Une part importante de ce nouveau marché est musulmane et se conforme aux exigences alimentaires halales.

« La croissance de la classe moyenne musulmane signifie qu’un pourcentage important de la population mondiale devrait augmenter ses dépenses pour les produits halals », observe Zeeshanali Fazal, directeur régional (Québec), Groupe du marché intermédiaire à Exportation et développement Canada (EDC).

Même hors des pays à majorité musulmane, la demande de produits halals augmente à mesure que la population musulmane augmente. Selon Statista, les dépenses mondiales des consommateurs de produits alimentaires halals se chiffraient à près de 1 300 G USD à l’échelle mondiale en 2021 (lien en anglais seulement). Ce chiffre devrait grimper à près de 1 700 G USD d’ici 2025.

Les épiceries ont réagi en mettant davantage d’aliments halals sur les étagères, en proposant des marques maison avec certification halale et en adaptant les produits existants aux exigences halales. Pour les entreprises canadiennes à la recherche de possibilités de diversification, l’industrie alimentaire halale offre de nouvelles avenues vers la croissance mondiale.

Qu’est-ce que la nourriture halale?

Simplement traduit, halal signifie « qui respecte la règle » en vertu de la loi islamique. Inversement, haram signifie « interdit ». Entre autres choses, l’alcool, le porc et les sous-produits du porc sont considérés comme « harams », y compris les oligo-ingrédients comme les gélatines de porc qui sont généralement utilisées dans les soupes, les sauces, les desserts et les collations.

Voici les principales catégories d’aliments halals :

  • Viande et volaille
  • Produits laitiers
  • Huiles, graisses et cires
  • Confiserie

La viande constitue la majeure partie des revenus mondiaux. Bien que la viande et la volaille soient autorisées, il faut que les animaux soient abattus selon la méthode islamique (lien en anglais seulement) pour que leur viande soit considérée comme halale. Les fruits de mer issus de la pêche sauvage sont généralement halals; pour les fruits de mer d’élevage, ça se complique un peu, puisque leur statut dépend de leur alimentation et du processus d’élevage utilisé. Les fruits, les légumes et les céréales sont « implicitement halals » lorsqu’ils ne sont pas transformés.

Les biens halals ne concernent toutefois pas que les produits alimentaires. Parmi les biens de consommation ou associés au mode de vie, on compte notamment les cosmétiques et les produits pharmaceutiques.

Le sceau d’approbation des acheteurs de produits halals

Qu’ont ces produits en commun? Hormis les aliments qui sont « implicitement halals », ils doivent tous être certifiés halals. Pour les musulmans du monde entier, le mode de vie halal oriente la plupart, sinon la totalité, de leurs décisions d’achat, en particulier à l’épicerie.

« En ce qui concerne la nourriture, les suppléments alimentaires, les cosmétiques et les produits pharmaceutiques, si la certification halale n’y est pas, pas question de les mettre dans le panier », explique M. Fazal, partageant son expérience personnelle en tant que consommateur de produits halals.

Une image montrant trois exemples de sceau de certification halale que l’on peut retrouver sur les produits alimentaires des supermarchés, notamment celui qui est utilisé en Indonésie, le plus grand consommateur de produits halals dans la région de l’Indo-Pacifique.



Il fait référence au sceau de certification halale qui signifie que le produit est conforme à la loi islamique, en le comparant aux certifications casher, bio, végétarien, cétogène et végétalien. « Si vous suivez un régime alimentaire particulier, ce sceau vous procure une tranquillité d’esprit et simplifie votre décision d’achat. »

Le b.a.-⁠ba de la certification halale

Pour l’obtention du sceau halal tant convoité, les produits doivent passer par un processus administré par un organisme de certification halale accrédité. L’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et du processus de production est examiné de près pour s’assurer qu’aucun élément ou processus ne présente un risque de contamination croisée.

La procédure est assez simple, mais il n’y a pas d’autorité de certification halale unique mondialement reconnue. Les normes et les interprétations varient à travers le monde. En d’autres termes, ce n’est pas parce que votre base pour bouillon de poulet a été certifiée au Canada qu’elle répondra nécessairement aux normes de certification halale d’un autre pays. Cela est particulièrement vrai pour les pays à majorité musulmane comme l’Indonésie, la Malaisie, la Turquie ou les Émirats arabes unis, qui exigent une certification par un organisme reconnu par leurs gouvernements respectifs. Il est important de vous renseigner sur l’organisme de certification avec lequel vous travaillez pour vous assurer qu’il est accrédité par le pays vers lequel vous avez l’intention d’exporter.

Au Canada, il existe plusieurs organismes de certification. Avant de choisir celui avec lequel vous ferez affaire, informez-vous sur votre marché d’exportation et ses normes de certification halale. Vous trouverez peut-être un organisme canadien de certification (lien en anglais seulement) reconnu dans votre marché cible. Ou peut-être découvrirez-vous que quelques modifications suffiraient pour vous permettre de vendre votre produit dans plusieurs marchés.

« La communauté halale est un groupe de consommateurs parallèle, à la recherche de produits semblables et suivant bon nombre des mêmes tendances, mais dans un mode de vie halal. »

Tomás Guerrero  —  directeurHalal Trade & Marketing Centre

Les tendances de consommation qui façonnent l’industrie alimentaire halale

« Les boissons non alcoolisées halales sont en plein essor. Il en va de même pour les protéines végétales et les produits alimentaires à la fois sains et halals en général, comme les superaliments et les produits cétogènes », affirme Tomás Guerrero, directeur du Halal Trade & Marketing Centre dont le siège social est à Dubaï. Parrainé par le gouvernement des Émirats arabes unis, ce pôle de développement du commerce international vise à créer des occasions d’affaires pour les fabricants, les fournisseurs et les distributeurs de produits et de services halals.

« Les consommateurs de la communauté halale ne sont pas bien différents des autres : ils sont à la recherche de produits semblables et suivent bon nombre des mêmes tendances, mais dans un mode de vie halal, soutient M. Guerrero.

À bien des égards, la nouvelle génération de musulmans reflète la nouvelle génération de tous les autres peuples. Ils vivent leur vie sur les médias sociaux. Ils voyagent, travaillent de plus longues heures, ont des horaires très chargés et se marient plus tard. Ils sont influencés par toutes les mêmes tendances, mais dans un cadre halal », poursuit-il.

Ces changements dans leur mode de vie ont conduit à une hausse de la demande pour les aliments prêts-à-manger halals. Il prévient toutefois qu’en plus d’obtenir la certification, les producteurs alimentaires doivent aussi comprendre les saveurs et les préférences locales dans chaque marché. Cela signifie qu’il faut adapter tous les aspects (saveur épicée, viande utilisée, présentation, emballage, etc.).

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) fait état de constatations semblables. La hausse du revenu disponible dans de nombreux pays musulmans a accru la demande pour des aliments de meilleure qualité, davantage de variété et une plus grande commodité. Les recherches d’AAC ont révélé que les plus récentes générations de musulmans, comme d’autres dans leur tranche d’âge, préfèrent la commodité à la préparation de repas à partir d’ingrédients de base.

Les jeunes musulmans développent également des habitudes gastronomiques qui vont au-delà de la cuisine traditionnelle, créant ainsi un marché propice au développement de nouveaux produits. Le nombre croissant de nouveaux produits halals vient confirmer cette tendance. Selon le Kerry Group, ceux-ci ont bondi de 19 % entre 2018 et 2020, passant de 16 936 à 20 482 produits.

M. Fazal abonde dans le même sens. « J’aime bien aussi boire de la bière et manger de la pizza, mais je choisis une bière sans alcool et une marque de pizza halale. Lorsque je cherche un remède contre la douleur ou les maux de tête, j’opte pour ceux qui sont faits avec des capsules à base de plantes. Pour comprendre le marché halal, vous devez réaliser que les goûts sont les mêmes; tout le monde aime la pizza! Mais on y ajoute une touche halal », soutient-il.

Les principaux marchés pour les aliments halals

Les dépenses mondiales en nourriture halale sont en voie de connaître une croissance continue et substantielle. La hausse notable de la demande des consommateurs est attribuable en grande partie à la croissance de la population musulmane. Le Pew Research Center prévoit qu’elle atteindra 2,2 milliards d’ici 2030, soit plus d’un quart de la population mondiale totale.

Une jeune femme musulmane dans une allée d’épicerie, lisant attentivement l’étiquette d’un aliment pour déterminer s’il a reçu la certification halale. L’industrie alimentaire halale offre des débouchés aux entreprises canadiennes qui souhaitent diversifier leur offre de produits.


L’Indo-Pacifique

L’Indo-Pacifique est de loin le plus grand marché mondial pour les aliments halals. Selon Statista, quatre des six pays qui comptaient le plus grand nombre de musulmans en 2022 (soit ceux ayant une population de plus de 100 millions de musulmans) se trouvaient en Indo-Pacifique : l’Indonésie, le Pakistan, l’Inde et le Bangladesh.

L’Indo-Pacifique est également un marché régional stratégique pour l’avenir. EDC a beaucoup investi dans la région et dispose de représentants sur place dans les pays clés. L’agroalimentaire est un secteur essentiel dans lequel les possibilités pour les producteurs canadiens sont vastes.

Cerner les occasions en Indonésie est la priorité de Sean Emmond, représentant en chef d’EDC pour le pays. Dotée d’une population de plus de 275 millions d’habitants, dont 87 % sont musulmans, l’Indonésie abrite la plus importante population musulmane au monde. « Que se passe-t-il lorsque des millions de personnes accèdent à la classe moyenne? Elles mangent mieux. Elles dépensent davantage pour des produits de meilleure qualité à l’épicerie, dans toutes les catégories. Le Canada est reconnu pour ses aliments de qualité partout dans le monde, mais surtout dans ce coin de la planète. Vraiment, les possibilités pour les exportateurs canadiens ici sont énormes », dit M. Emmond.

Selon lui, le potentiel de l’industrie alimentaire halale en Indo-Pacifique se décline en deux volets complémentaires : d’une part, l’ensemble des possibilités qu’offre le secteur des aliments et des boissons dans la région, et d’autre part, le fait que le marché halal est un segment très lucratif.

« Bien sûr, la plus grande nouvelle est la récente accréditation par le gouvernement indonésien de deux entités canadiennes à titre d’organisme étranger de certification halal : le Conseil islamique de la nourriture et de la nutrition du Canada (lien en anglais seulement) et l’Autorité de certification Halal de Montréal. Cela signifie que les producteurs alimentaires canadiens peuvent obtenir une certification au Canada et que celle-ci est reconnue en Indonésie. C’est énorme pour les exportations canadiennes de protéines animales et d’autres denrées alimentaires, pour lesquelles l’accès au marché indonésien est difficile depuis 2016. »

Les fruits de mer n’étaient pas touchés par ces restrictions et les exportations canadiennes de fruits de mer ont enregistré des gains importants sur le marché indonésien au cours de la dernière décennie. « C’est encourageant pour la suite des choses. Maintenant que le Canada a des organismes de certification halale reconnus à l’étranger, nous pouvons également soutenir la croissance d’autres exportations de protéines animales », déclare M. Emmond.

Il est important de rester informé des exigences halales en vigueur dans tous les pays à majorité musulmane vers lesquels vous exportez. Par exemple, en octobre 2024, l’Indonésie mettra en place de nouveaux règlements qui exigeront la certification et l’étiquetage halals pour l’importation de certains aliments et de certaines boissons. Les produits naturels et non transformés sont exemptés de cette obligation. M. Emmond recommande aux exportateurs canadiens d’aliments et de boissons de collaborer avec leur importateur indonésien et de communiquer directement avec les organismes de certification halale pour savoir si leurs produits sont visés par la nouvelle norme.

L’Amérique du Nord

Au Canada, la population musulmane a plus que doublé au cours des 20 dernières années. En 2021, Statistique Canada a révélé que près de 5 % de la population du pays, soit environ 1,7 million de personnes, était musulmane.

« Il n’est pas surprenant que nous assistions à une hausse de la demande de produits halals ici au pays », indique Ashley Kanary, directeur, Stratégie agroalimentaire mondiale à EDC. Il mentionne des épiceries de premier plan comme Costco, FreshCo et No Frills, qui offrent davantage de produits certifiés halals, lesquels trouvent preneur auprès de plus en plus de consommateurs tant musulmans que non musulmans.

« Les chiffres sont encore plus élevés aux États-Unis, constate M. Kanary. (Le Pew Research Center estime que la population américaine de musulmans atteindra plus de six millions d’ici 2030). C’est une excellente occasion pour les producteurs alimentaires canadiens qui cherchent déjà à obtenir une certification au Canada et à comprendre le processus : ils pourront ensuite obtenir une certification aux États-Unis et prendre de l’expansion au sud de la frontière, puis peut-être viser les marchés de l’Indo-Pacifique, où les chiffres sont époustouflants », conclut-il.

Le Royaume-Uni et l’Union européenne

La population musulmane croissante stimule également la demande de produits halals au Royaume-Uni et dans l’Union européenne. Par exemple, en France, où l’on estime que la population musulmane de plus de 5,7 millions d’habitants est la plus importante d’Europe, les chefs de file de l’alimentation comme Carrefour, Franprix, Auchan et Leclerc proposent une grande variété de produits halals.

Les supermarchés du Royaume-Uni ont été parmi les premiers à adopter les produits halals. Morrisons, Tesco, Sainsbury’s, Marks & Spencer, Aldi et Waitrose proposent tous des viandes halales et des produits emballés qui répondent aux besoins des quatre millions de musulmans du Royaume-Uni.

Le Moyen-Orient et l’Afrique

Bien que plus petits que les marchés de l’Indo-Pacifique, de nombreux pays du Moyen-Orient et de l’Afrique ayant une importante population musulmane dépendent davantage des importations pour nourrir leur population.

« Sur les 57 pays à majorité musulmane dans le monde, plusieurs sont des importateurs nets de produits alimentaires et de boissons, en particulier en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, explique M. Guerrero. Dans les États membres relativement riches du Conseil de coopération du Golfe (CCG), les importations représentent plus de 80 % de toutes les denrées alimentaires consommées. Ainsi, les possibilités de diversification dans ces marchés qui s’offrent aux entreprises canadiennes sont énormes. »

Comment EDC peut vous aider

EDC collabore avec un vaste éventail de partenaires et d’institutions financières, au Canada et à l’étranger, afin de soutenir les exportateurs d’ici. Nous faisons partie intégrante d’Équipe Canada, qui est composée de six organismes interreliés, dont le Service des délégués commerciaux, qui travaillent ensemble pour soutenir les entreprises canadiennes tout au long de leur parcours d’exportation.

EDC offre :

Renseignez-vous sur la façon dont les solutions de financement et les solutions du savoir d’EDC peuvent vous aider à mieux comprendre les occasions qui se présentent dans votre marché cible et à réduire les risques liés à l’exportation. Pour communiquer avec un conseiller en exportation d’EDC, consultez notre Centre aide-export.

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Date de modification : 2024-08-27