Aperçu du marché régional
Il est tentant de diversifier vos marchés en ne misant que sur les États Unis, mais prenez ceci en considération : le taux de croissance dans ce pays – comme dans la plupart des économies développées – est à la baisse, ce qui pourrait nuire à vos affaires.
Les entreprises agroalimentaires qui dépendent d’un ou deux marchés traditionnels seulement verront leurs possibilités d’exportation diminuer de plus en plus. Une bonne stratégie pour contrer ce phénomène consiste à explorer les marchés dont la population est en pleine croissance, comme l’Indo-Pacifique.
Regroupant 40 pays, plus de quatre milliards d’habitants et une activité économique de 47,19 billions de dollars, cette région affiche la croissance la plus rapide au monde. D’ici 2030, elle comptera les deux tiers de la classe moyenne mondiale.
L’Inde en est le parfait exemple : elle compte 1,4 milliard d’habitants. Sa classe moyenne représente à l’heure actuelle 31 % de sa population – c’est plus que la totalité de la population des États Unis – et devrait continuer de croître pour atteindre 38 % en 2031 et 60 % en 2047.
Le taux de croissance de la classe moyenne de l’Indo-Pacifique varie selon les pays, mais on constate tout de même certains dénominateurs communs : cette tranche de la population a de l’argent, ses goûts changent, elle s’inquiète de la sécurité alimentaire et elle achète ce que les producteurs canadiens ont à vendre.
Dans le cadre de notre stratégie en Indo-Pacifique, nous étendons notre présence sur le terrain en Asie pour aider plus d’exportateurs canadiens de produits agroalimentaires à percer ce marché. La diversification dans les marchés les plus dynamiques du monde se joue sur le long terme et profitera à nos exportateurs dans l’immédiat et dans les prochaines décennies.
Voici un aperçu des débouchés qu’offre l’Indo-Pacifique à notre secteur alimentaire innovant et des conseils pour mieux planifier votre entrée sur le marché.
Marchés stratégiques à prendre en compte
En 2021, l’Indo-Pacifique comptait pour 24 % de la totalité des exportations canadiennes de produits agroalimentaires et de produits de la mer. Les produits de base représentent environ 80 % de nos exportations, mais le véritable potentiel de croissance se trouve dans le créneau de l’usine au consommateur.
Au moment d’examiner les débouchés d’exportation dans cette région, il ne faut pas perdre de vue qu’il y a de grandes différences entre les différents pays, qui regroupent aussi bien des économies établies, comme le Japon, que des poids lourds émergents comme l’Inde. Il faut bien entendu évaluer la demande pour vos produits dans chaque pays, mais voici tout de même quelques marchés prioritaires à explorer.
L’Australie, une porte d’entrée
Pour bien des entreprises canadiennes, l’Australie représente une bonne porte d’entrée vers l’Indo-Pacifique. Bien que sa population soit peu nombreuse comparativement à d’autres pays de la région et que ce ne soit pas un marché à forte croissance, elle occupe le haut du classement pour ce qui est de la facilité d’y faire des affaires.
L’Australie a conclu de nombreux accords de libre-échange (ALE) en Indo-Pacifique et ailleurs. En nouant un partenariat avec une société australienne ou en vous établissant au pays, vous pourrez tirer parti de ses ALE actuels et futurs dans le cadre de vos exportations entre l’Australie et ses partenaires. Il y a des choses à apprendre du point de vue logistique lorsqu’on mène des activités à l’autre bout du globe, mais ces leçons vous ouvriront la voie vers d’autres marchés de la région.
Produits alimentaires canadiens recherchés :
- Produits de l’érable
- Porc surgelé
- Fruits et noix
- Céréales et pâtes
- Produits sains de première qualité (notamment produits sans additifs ou biologiques)
- Protéines végétales
- Produits de la mer
Nouveaux parcours de croissance dans les marchés établis : Japon et Corée du Sud
Dans la région, le Japon est la principale destination des marchandises canadiennes, si on exclut la Chine. Au vu de l’incertitude géopolitique qui règne en Russie et en Chine, le Japon, qui a comme priorité la sécurité alimentaire, est en train de modifier considérablement ses chaînes d’approvisionnement. Nos exportations de produits agricoles vers ce marché ont donc connu une hausse importante ces trois dernières années. Il n’est pas toujours facile d’y faire des affaires, mais le Japon demeure tout de même un marché prévisible qui s’appuie sur une saine gouvernance et des normes commerciales transparentes.
La Corée du Sud, bien que très différente du Japon, offre beaucoup de nouvelles possibilités de croissance puisque ce pays est un importateur net de produits agroalimentaires et de produits de la mer. Avertis et de plus en plus aisés, ces consommateurs sont prêts à payer plus cher pour les aliments frais et transformés dont ils raffolent. Cette évolution des goûts et ces nouvelles habitudes d’achat profitent à nos exportateurs de produits sains et d’aliments de style occidental traditionnel. L’Accord de libre-échange Canada-Corée (ALECC) élimine les droits de douane sur 97 % de toutes les marchandises échangées entre nos deux pays, ce qui fait de la Corée un marché de choix pour les entreprises qui souhaitent stimuler leur croissance.
Produits alimentaires canadiens recherchés :
- Viande fraîche et surgelée (bœuf et porc)
- Produits de la mer, plus particulièrement les crustacés et le poisson surgelé
- L’huile de canola
- Les fruits et légumes frais
- Les produits biologiques emballés, comme les produits laitiers et les aliments pour bébé
- Les produits laitiers
- Les aliments à base de blé
Économies émergentes offrant d’excellentes possibilités de croissance : l’Inde, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines
Ce sont des marchés très différents, mais qui présentent aussi certaines similarités : importante population; classe moyenne en pleine croissance; appétit grandissant pour les nouveaux choix alimentaires plus nourrissants. Mais ces marchés peuvent s’avérer difficiles à comprendre. En raison de la complexité de leur régime réglementaire et de préoccupations liées aux pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), il faudra vous montrer vigilant. Mais les efforts en valent largement le coût puisque ces marchés offrent d’excellentes retombées à long terme.
Produits alimentaires canadiens recherchés :
- Protéines végétales
- Légumineuses
- Flocons d’avoine
- Orge et houblon (pour l’industrie de la bière)
- Produits de la mer (morue charbonnière et saumon)
- Viande (porc)
- Petits fruits (bleuets et canneberges)
Tendances et moteurs du secteur agroalimentaire
Vous connaissez peut-être les tendances et les habitudes des consommateurs aux États Unis et dans certains pays d’Europe, mais il est peut-être temps de revoir votre conception de la région indo-pacifique. Voici des tendances à prendre en compte :
- Appétit accru pour la qualité : la classe moyenne des marchés émergents est en pleine croissance. Ces consommateurs ont les moyens de s’offrir des aliments sains de qualité et des mets de style occidental et ils sont prêts à le faire.
- Adoption rapide des plateformes d’épicerie en ligne et des solutions numériques : très friands de tout ce qui présente un aspect pratique, les consommateurs des marchés développés de l’Indo-Pacifique sont bien au fait des choix alimentaires innovants, des commandes et des transactions en ligne et des livraisons rapides. Les applications de nouvelle génération et les réseaux de distribution locaux hyperefficaces n’ont rien à envier à nos solutions en Amérique du Nord.
- La sécurité alimentaire, une priorité des politiques gouvernementales : les effets de la croissance de la population et des changements climatiques ont forcé les gouvernements de toute cette région à placer la sécurité alimentaire parmi leurs priorités et à restructurer leurs chaînes d’approvisionnement. Ces deux facteurs obligent la refonte des politiques publiques et l’établissement de nouvelles priorités en matière de dépenses et ils continueront de favoriser les accords commerciaux avec les producteurs d’aliments « fiables » comme le Canada.
- Investissements commerciaux à la hausse : encouragés par les priorités et l’activité du secteur public, les investisseurs institutionnels qui visent les projets de grande envergure ne s’intéressent plus seulement aux engagements traditionnels cycliques, mais accordent aussi de l’importance aux engagements à long terme dans le secteur agroalimentaire et les technologies agricoles.
La réputation agroalimentaire du Canada en Indo-Pacifique
Une opinion favorable
Partout dans le monde, le Canada jouit d’une réputation enviable pour ce qui est de la qualité, de la sécurité et de la fiabilité de son secteur agroalimentaire. Nous excellons dans les produits abordables de marque maison. Nous sommes l’un des deux principaux producteurs de protéines végétales au monde, une chose très importante en Indo-Pacifique puisqu’une bonne partie de la population est végétarienne. Innovant, notre secteur alimentaire s’illustre en satisfaisant l’appétit toujours plus grand des consommateurs pour tout ce qui est nouveau, nutritif et écoresponsable.
Les obstacles à surmonter
Notre réputation est peut-être exceptionnelle en Indo-Pacifique, mais elle s’appuie surtout sur quelques produits emblématiques – songeons au sirop d’érable et au vin de glace – plutôt que sur une bonne compréhension de tout ce que nous avons à offrir. Étant donné la distance, nous devons nous battre contre l’idée bien ancrée que nos produits coûtent plus cher et que nous pourrions avoir de la difficulté à les livrer à temps. Et comme notre marché national est beaucoup plus restreint, la question de la capacité se pose : est-ce que ce producteur canadien très intéressant peut honorer ma commande?
Débouchés par secteur et sous secteurs agroalimentaires
Les priorités d’EDC en agroalimentaire s’appuient sur trois domaines dans lesquels nous excellons et avons déjà établi la notoriété de la marque nationale grâce à nos exportations.
L’innovation
C’est en offrant de nouveaux produits – de la reformulation et l’amélioration au prêt-à-manger ou au nouveau produit de niche pour réduire les déchets d’emballage – qu’on peut attirer les consommateurs de la classe moyenne de cette région.
Débouchés pour les exportateurs canadiens :
- Aliments fonctionnels avec ajout de valeur nutritive
- Boissons et grignotines
- Produits ménagers écologiques
Protéines végétales
De délicieuses protéines végétales en remplacement de la viande sauront séduire le consommateur des marchés matures de l’Indo-Pacifique. Dans les marchés émergents, les protéines végétales demeurent un aliment de base pour la vaste majorité, mais les perspectives de croissance sont encore très intéressantes et il y a possibilité d’accroître les profits en ajoutant de la valeur aux produits de base.
Débouchés pour les exportateurs canadiens :
- Protéines de remplacement
- Grignotines végétales
- Boissons végétales
Produits de marque maison
Des tablettes pleines de produits de qualité supérieure, mais abordables, répondent aux besoins des détaillants et des consommateurs. Avec la poussée de l’inflation, le consommateur soucieux de sa facture d’épicerie se tourne vers les marques maison plutôt que vers les marques concurrentes dont les produits sont plus coûteux.
Débouchés pour les exportateurs canadiens :
- Légumineuses
- Produits au centre de l’épicerie (grignotines, huiles de cuisson)
- Aliments pour animaux de compagnie
- Produits de la mer surgelés
Aspects à considérer pour percer le marché
Il y a différents moyens de faciliter votre entrée dans cette région et des exportateurs canadiens qui font déjà affaire en Indo-Pacifique offrent aussi leurs conseils.
1. Tirez parti des accords de libre-échange : Le Canada a conclu des accords de libre-échange (ALE) avec certains pays de l’Indo-Pacifique, dont l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) et l’Accord de libre-échange Canada-Corée (ALECC). Ensemble, ces deux accords couvrent l’Australie, le Brunéi, le Japon, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Corée du Sud, le Chili, le Mexique et le Vietnam. Ils diminuent considérablement les droits de douane en plus d’offrir d’autres privilèges non tarifaires. Faire affaire avec des pays ayant signé un ALE offre différents avantages concurrentiels, par exemple la diminution ou l’élimination des droits de douane, un accès préférentiel aux marchés et la diminution des délais aux frontières.
2. Collaborez avec Équipe Canada : Six organismes canadiens, dont Exportation et développement Canada (EDC) et le Service des délégués commerciaux (SDC), collaborent pour vous accompagner dans chaque étape de votre parcours d’exportation. De plus, Agriculture et Agroalimentaire Canada offre des services et des renseignements en ce qui concerne l’exportation de produits alimentaires et s’occupe du programme de la marque Canada, qui a pour but de vous aider à vous démarquer dans un marché mondial saturé. Que vous ayez besoin d’aide à la recherche et au développement, de solutions de financement, de stratégies pour surmonter les risques, de renseignements sur le marché ou de mises en relation pour consolider votre présence dans le marché, nous sommes là pour vous aider à faire des affaires en Indo-Pacifique.
Dans le cadre de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique, le SDC dirigera en 2023 des missions commerciales en Inde et au Japon. Songez à y prendre part ou à vous informer sur ces missions pour mieux comprendre les débouchés que vous offrent ces marchés.
3. Cherchez d’autres portes d’entrée vers l’Indo-Pacifique : L’établissement de liens avec de grandes chaînes d’alimentation et des fournisseurs aux États Unis et en Europe peut mener à la mise en relation avec leurs filiales en Indo-Pacifique. De la même manière, cherchez à contribuer aux chaînes d’approvisionnement qu’ont déjà mises en place les grandes sociétés agroalimentaires canadiennes qui vendent en Indo-Pacifique. On appelle ce processus l’exportation indirecte et EDC est là pour aider les entreprises canadiennes qui font vendent dans les chaînes d’approvisionnement d’exportation.
4. Commencez par vous concentrer sur un seul marché : Au moment de faire votre étude de marché, concentrez-vous sur un seul pays. Il y a beaucoup à apprendre lorsqu’on fait des affaires en Indo-Pacifique. Il faut prendre en compte les fuseaux horaires, la distance, la langue et la culture, sans oublier la complexité des régimes juridique, réglementaire et fiscal. Établissez votre stratégie d’entrée sur un marché qui vous servira de test et apprenez à mesure que vous avancez. Envisagez de commencer par un marché qui vous servira de porte d’entrée, comme l’Australie ou Singapour.
5. Établissez votre présence sur le marché et nouez des partenariats : Étant donné l’éloignement, il vous faudra nouer des partenariats de confiance avec des agents ou des distributeurs sur place. Vous aurez besoin de juristes, de comptables, de courtiers en douane, de transitaires, etc. EDC et le SDC peuvent vous mettre en lien avec des personnes ayant fait l’objet de vérifications et qui pourront répondre à vos besoins.
6. Adoptez une vision à long terme :
Dans cette région, la négociation d’accords peut prendre du temps. Voyez ces marchés comme des investissements à long terme et soyez prêt à prouver le sérieux de votre démarche tant à l’entreprise avec laquelle vous souhaitez faire des affaires qu’au pays dans lequel elle mène ses activités. Il est essentiel d’avoir la bonne équipe sur place, mais il est tout aussi essentiel que vous vous y rendiez vous-même pour tenir des réunions en personne.
EDC peut vous aider
Puisque la route vers la croissance future en Indo-Pacifique est longue et semée d’embûches, EDC s’emploie à aider les entreprises canadiennes qui cherchent à y étendre leurs activités. Dans le cadre de sa stratégie en Indo-Pacifique, EDC :
Intensifie sa présence sur place cette année et ajoute l’Indonésie et la Corée du Sud à ses représentations actuelles en Chine, en Inde, à Singapour et en Australie. EDC compte aussi intensifier sa présence ailleurs dans un avenir proche.
Améliore ses solutions de financement et de gestion des risques pour mieux répondre aux besoins des entreprises qui font des affaires dans cette région.
Établit le dialogue avec de grandes sociétés canadiennes qui se sont implantées en Indo-Pacifique dans le but de mieux comprendre leur stratégie d’entrée sur le marché et d’accéder à leurs chaînes d’approvisionnement.
Mise sur ses liens d’affaires et sur les programmes des leaders du marché pour établir des partenariats avec de grandes sociétés et des conglomérats régionaux. Ces liens amélioreront les flux commerciaux des entreprises canadiennes de toute taille, qu’elles vendent directement dans la région ou par l’entremise des chaînes d’approvisionnement existantes ou nouvellement créées.
Êtes-vous prêt à semer les graines de la croissance internationale de votre entreprise?
Communiquez avec EDC pour voir votre entreprise agricole ou agroalimentaire fleurir sur la scène mondiale. Répondez à quelques questions sur votre entreprise pour découvrir ce qu’EDC peut faire pour vous aider à planifier, à trouver des contacts et à stimuler votre expansion en Indo-Pacifique.