Depuis Samsung jusqu’à la série Le jeu du calmar, en passant par Kia et la K-Pop, la République de Corée – mieux connue sous le nom de Corée du Sud – abrite des marques et des phénomènes qui jouissent d’une notoriété mondiale. Ces réussites témoignent de la détermination de ce pays, plombé au 20e siècle par des guerres dévastatrices, la pauvreté, l’instabilité politique et les crises financières, pour ensuite se relever et bâtir une économie de marché particulièrement dynamique.
La Corée du Sud s’est métamorphosée en plaque tournante mondiale des produits de haute technologie, de l’innovation numérique et des technologies de fabrication de pointe. Classée quatrième économie d’Asie et dixième puissance économique mondiale, son produit intérieur brut (PIB) nominal s’élevait à 1 800 milliards de dollars américains en 2021.
Un marché prometteur en Asie
Exportation et développement Canada (EDC) a qualifié la Corée du Sud de « joyau insoupçonné » pour les entreprises canadiennes qui souhaitent explorer des marchés non traditionnels. Véritable porte d’entrée de la région de l’Indo-Pacifique, la Corée du Sud allie forte croissance et stabilité, ce qui en fait un marché attrayant pour les exportateurs et les investisseurs canadiens.
Voici quelques exemples des secteurs les plus en adéquation avec l’offre canadienne :
- Agroalimentaire
- Technologies propres et financement des infrastructures en technologies propres
- Fabrication de pointe
Les 51,8 millions de Sud-Coréens jouissent d’un niveau de vie enviable. Leur pouvoir d’achat collectif dynamise le marché de détail national, où la demande est forte pour les produits et services numériques, les aliments frais et transformés, les articles de luxe et les articles de loisir. Contrairement à d’autres marchés de l’Indo-Pacifique où les fournisseurs doivent maintenir leurs prix bas pour faire face à la concurrence, les Sud-Coréens sont prêts à payer plus cher pour obtenir des produits de qualité.
La demande sud-coréenne en ce qui concerne l’agriculture et l’agroalimentaire recèle un potentiel énorme pour les exportateurs canadiens. Nul doute que notre part du marché coréen augmentera à mesure que l’ALECC supprimera les droits à l’importation d’un nombre croissant de produits agricoles et alimentaires canadiens.
Nouvelle équipe d’EDC à Séoul
Dans le cadre de sa stratégie en Indo-Pacifique, EDC compte établir une nouvelle représentation à Séoul en 2023 pour stimuler les exportations dans la région. Cette équipe aura pour objectif d’ouvrir de nouvelles voies commerciales pour les entreprises canadiennes en Corée du Sud afin qu’elles profitent pleinement du potentiel de ce marché florissant.
« À Séoul, les relations entre le Canada et la Corée du Sud suscitent beaucoup d'enthousiasme », affirme Joy Rankothge, futur représentant en chef d'EDC pour la Corée du Sud. « C'est le moment idéal pour examiner sérieusement les possibilités qui s'offrent ici et pour commencer à développer votre réseau. »
Le Canada et la Corée : partenaires sur la scène mondiale
La coopération entre le Canada et la Corée du Sud remonte à plusieurs décennies, et les deux pays ont établi des relations diplomatiques officielles en 1963. Depuis, notre partenariat bilatéral a été serein et productif, et a culminé avec la création de l’Accord de libre-échange Canada-Corée (ALECC) en 2015. En 2022, le Canada et la République de Corée ont conclu un partenariat stratégique global qui porte sur des priorités communes, notamment au chapitre des valeurs, de la sécurité, de la prospérité et du développement durable.
De solides liens politiques, sociaux et économiques entre le Canada et la Corée du Sud ont pavé la voie à un commerce fructueux. Depuis la signature de l’ALECC – premier accord de libre-échange entre le Canada et une nation de l’Asie-Pacifique – les échanges bilatéraux sont en hausse. En 2021, la Corée du Sud était le septième partenaire commercial du Canada et le septième marché d’exportation de marchandises. Cette année-là, des entreprises canadiennes y ont exporté pour 6,3 milliards de dollars de marchandises. Voici les exportations les plus importantes, par catégorie :
- Minéraux
- Métaux de base
- Pâte de bois
- Agriculture et produits agroalimentaires
Intensifier nos relations commerciales
Les relations commerciales vigoureuses qu’entretient le Canada avec la Corée sont mûres pour une avancée. Dans le cadre de sa stratégie en Indo-Pacifique, EDC, de pair avec le gouvernement canadien, a qualifié la Corée de marché prometteur pour les exportateurs canadiens en raison des avantages distincts dont nous profitons et qui peuvent ouvrir la voie à une augmentation des exportations.
- Grâce à l’ALECC, les exportateurs canadiens ont un accès préférentiel à la Corée du Sud, 97 % des droits de douane y ayant déjà été éliminés. Une fois la mise en œuvre de l’ALECC achevée en 2032, les droits de douane entre nos deux pays auront été pratiquement tous abolis, simplifiant d’autant les importations dans ce marché dynamique.
- La « marque Canada » profite d’une image positive auprès des consommateurs sud-coréens. Ces derniers perçoivent le Canada comme un pays fiable, dont l’environnement sain et les ressources naturelles abondantes se reflètent sur la qualité de nombreux produits canadiens, notamment l’équipement de sport, les vêtements et les aliments frais. Cinquième pays en importance en Asie pour les ventes au détail et acteur de plus en plus présent sur le marché des produits de luxe, la Corée du Sud est de surcroît l’un des principaux marchés mondiaux de vêtements d’extérieur, un débouché de taille pour les marques canadiennes dans un marché où la demande est forte.
- Le Canada et la Corée du Sud ont exprimé leur volonté de collaborer pour améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement et faciliter la transition vers les énergies propres, y compris en menant des activités de recherche et de développement conjointes à fort potentiel de commercialisation. Grâce aux initiatives qui en résulteront, les secteurs canadiens des minéraux critiques, de la fabrication de pointe et des technologies propres pourront saisir de nouvelles occasions d’affaires.
« Une fois que tout le personnel nécessaire aura été embauché, nous travaillerons avec nos partenaires commerciaux d'Équipe Canada pour établir des relations sur le marché. Nous sommes impatients de commencer à ouvrir des portes aux entreprises canadiennes », a déclaré M. Rankothge au sujet des principaux avantages d'avoir une nouvelle représentation en Corée du Sud.
De nombreux débouchés pour le secteur agroalimentaire canadien
La demande sud-coréenne en ce qui concerne l’agriculture et l’agroalimentaire recèle un potentiel énorme pour les exportateurs canadiens. Restreinte par des capacités intérieures limitées, la Corée du Sud est un importateur net de produits alimentaires. En 2020, le Canada était le dixième fournisseur de produits agroalimentaires de la Corée du Sud avec des exportations de l’ordre de 1,2 milliard de dollars et la douzième source d’importation d’aliments transformés. Nul doute que notre part du marché coréen augmentera à mesure que l’ALECC supprimera les droits à l’importation d’un nombre croissant de produits agricoles, alimentaires et agroalimentaires canadiens.
L’envie de consommer des aliments biologiques et de grande qualité de même que l’évolution des habitudes alimentaires des Sud-Coréens créent des débouchés supplémentaires pour les produits canadiens. Les consommateurs deviennent plus soucieux de leur santé et dépensent davantage pour incorporer des aliments de meilleure qualité et plus chers (viande, fruits de mer, fruits et légumes frais et aliments biologiques) à leur régime alimentaire. Une autre tendance qui sourit aux producteurs canadiens est la montée en popularité de la nourriture traditionnelle occidentale comme les produits laitiers et à base de blé.
Le nouveau pacte vert de la Corée du Sud stimule le passage à l’énergie propre
En raison de la prépondérance de l’industrie lourde et de la dépendance au charbon, les émissions de gaz à effet de serre de la Corée du Sud se classent au septième rang en importance dans le monde (le Canada occupe la neuvième place). La qualité de l’air est devenue un enjeu politique de taille au pays et le gouvernement sud-coréen y a réagi en instaurant des initiatives audacieuses et en investissant massivement pour réduire les émissions de CO2. En 2019, le gouvernement a déclaré que la pollution était un « désastre social » et a dévoilé une série de mesures d’urgence pour y remédier. Dans le cadre d’un nouveau plan énergétique, il s’est ensuite engagé à diminuer de façon encore plus radicale la dépendance du pays au charbon.
Annoncé en 2020, le nouveau pacte vert de la Corée du Sud a établi des cibles ambitieuses pour accélérer la transition nationale vers les énergies propres :
- Atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
- Viser pour l’avenir la production d’énergies renouvelables à 100 %, en passant par le cap des 20 % en 2030.
- Éliminer progressivement les centrales thermiques au charbon d’ici 2050 et les centrales nucléaires d’ici 2060 environ.
- Remplacer graduellement les importations de pétrole et de gaz par l’hydrogène propre (lien en anglais seulement).
Dans la foulée de son pacte vert, la Corée du Sud a réservé environ 60 milliards de dollars américains au développement de sources d’énergie renouvelables pour réduire sa dépendance aux importations de combustibles fossiles. Bien que le gouvernement ait prolongé l’échéancier de sa sortie progressive du nucléaire, l’urgence d’éliminer les combustibles fossiles demeure bien présente.
Un rôle à jouer pour le secteur canadien des technologies propres
Les investissements massifs du gouvernement et du secteur privé coréens en vue d’atteindre les cibles de croissance verte se traduisent par des débouchés considérables pour les entreprises canadiennes de technologies propres, notamment dans les domaines suivants :
- Captage et stockage de carbone
- Traitement de l’eau
- Hydrogène et piles à combustible
- Éoliennes au large des côtes
Les entreprises canadiennes peuvent aussi profiter de la demande en services d’expertise et en consultation technique liée aux projets de transition de grande envergure vers les énergies propres.
Une fois entièrement mis en œuvre, l’ALECC éliminera les droits de douane sur tous les produits de technologie durable, ce qui aidera les producteurs canadiens à mieux concurrencer les acteurs nationaux de ce secteur. Par ailleurs, les gouvernements canadien et coréen ont convenu de collaborer davantage dans le domaine des minéraux critiques utilisés pour la production de batteries de véhicules électriques et de renforcer leur partenariat stratégique concernant la résilience des chaînes d’approvisionnement et les chaînes de valeur de la filière électrique. Les entreprises sud-coréennes investissent déjà au Canada et on s’attend à ce que ce mouvement s’intensifie à court terme.
Principaux obstacles à l’exportation et à l’investissement
Le climat des affaires de la Corée du Sud est l’un des plus favorables de la région de l’Indo-Pacifique. L’économie du pays repose fortement sur le commerce international et il existe très peu de restrictions quant à l’investissement et à la propriété par des acteurs étrangers. On y trouve :
- Une économie ouverte
- Des politiques publiques propices au commerce
- Des normes supérieures en matière de gouvernance d’entreprise
Le pays se démarque aussi par ses infrastructures de premier plan, sa volonté d’innover, sa main-d’œuvre hautement scolarisée et son faible taux de criminalité.
Néanmoins, l’environnement des affaires n’est pas sans présenter quelques défis.
« Le marché de la consommation en Corée du Sud est extrêmement dynamique et à l'avant-garde des tendances régionales et mondiales », fait remarquer M. Rankothge. « Pour réussir, les entreprises canadiennes devront s'adapter à l’évolution rapide du marché et accroître leurs capacités pour répondre aux exigences locales. »
Voici quelques-uns des principaux obstacles auxquels doivent faire face les entreprises canadiennes :
- Cadre réglementaire complexe
- Gestion de la logistique dans un marché éloigné
- Vive concurrence entre fournisseurs nationaux et étrangers
- Difficulté à comprendre les besoins, goûts et tendances qui évoluent rapidement
- Méconnaissance des entreprises nationales qui dominent le commerce électronique coréen
- Culture d’entreprise insulaire et hiérarchique difficile à saisir pour de nombreux étrangers
Au vu de ces difficultés particulières, les entreprises canadiennes auront tout avantage à embaucher un partenaire local qui parle coréen et qui comprend les traditions, les normes et les processus du pays.
Les chaebols, piliers de l’économie sud-coréenne
Malgré ses efforts d’ouverture et de diversification, l’économie de la Corée du Sud demeure largement dominée par d’immenses conglomérats qu’on appelle les chaebols. Certains sont bien connus au Canada, notamment Samsung, Hyundai et LG. Ces groupes d’entreprises, sous contrôle familial pour la plupart, exercent une profonde influence sur la politique et l’économie du pays et comptent pour près de 80 % de son PIB.
Apparus au cours de la deuxième moitié du 20e siècle, les chaebols ont contribué à transformer l’économie sud-coréenne, auparavant principalement agricole, en puissance industrielle. Cependant, leur rôle se modifie à mesure que l’économie nationale évolue et s’ouvre aux nouvelles entreprises. Leur influence et leur pertinence économiques demeurent toutefois bien présentes.
Les entreprises canadiennes qui souhaitent exporter en Corée du Sud doivent se familiariser avec les chaînes d’approvisionnement de ces conglomérats et leurs réseaux d’entreprises interconnectées. Comme les chaebols sont actifs dans de multiples secteurs, tirer parti de ces réseaux peut ouvrir la voie vers de nombreux débouchés.
Alors qu’EDC met en œuvre sa stratégie pour l’Indo-Pacifique en Corée du Sud, ses représentants sur le terrain s’activent à établir des relations stratégiques avec les conglomérats afin d’explorer les possibilités de participation, par les exportateurs canadiens, à leurs vastes chaînes d’approvisionnement.
Du soutien à l’importation en Corée du Sud
Vous souhaitez explorer le marché sud-coréen? Vous n’avez pas à vous y aventurer seul. Les services financiers et l’expertise d’EDC vous aideront à comprendre les occasions d’affaires et à atténuer les risques inhérents à l’exportation.
L’équipe d’EDC sur place entretient des relations avec des entreprises et des institutions sud-coréennes dans le but de trouver des débouchés qui auraient autrement échappé aux entreprises canadiennes. Notre Programme de jumelage d’affaires met en valeur le savoir-faire canadien auprès des acheteurs étrangers et leur présente des entreprises canadiennes qui peuvent contribuer à leurs chaînes d’approvisionnement. En 2023, nous avons signé un protocole d’entente avec l’agence de crédit à l’exportation officielle de la Corée du Sud, la Korea Eximbank (KEXIM). Ce protocole traduit notre volonté d’élargir notre collaboration et de renforcer nos relations avec ce partenaire stratégique.
EDC fait partie de l’écosystème de spécialistes du commerce du gouvernement du Canada, qui sont là pour vous aider à gagner du temps, vous informer sur vos marchés cibles et faciliter l’accès au capital dont vous avez besoin afin de favoriser la croissance de votre entreprise. Dirigé par le Service des délégués commerciaux, ce réseau de ministères et de sociétés d’État axés sur les solutions résout les problèmes d’exportation et offre de nouvelles perspectives pour assurer la croissance et la réussite d’entreprises comme la vôtre au Canada et à l’étranger.
L’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec ont également des équipes d’aide à l’exportation et à l’investissement sur place en Corée du Sud. Ces bureaux représentent leurs provinces respectives dans ce marché, établissent des relations commerciales et favorisent les exportations provinciales.
Quel que soit votre secteur, vous trouverez le soutien nécessaire pour prospérer dans ce marché séduisant.