La ville de Manille en plein jour montrant le quartier des affaires Ortigas et des bâtiments de banlieue au premier plan, avec le quartier Bonifacio Global City, centré en arrière-plan.

Faire des affaires aux Philippines : de plus en plus d’occasions pour les exportateurs canadiens

Ces dernières années, ce pays qu’on les appelle souvent « la perle de l’Orient » est sorti de sa coquille pour devenir l’une des économies à la croissance la plus rapide et l’un des marchés les plus dynamiques de l’Asie du Sud-Est. Formées par un archipel de plus de 7 000 îles, les Philippines offrent de vastes possibilités d’exportation pour les entreprises canadiennes qui cherchent à s’étendre dans la région de l’Indo-Pacifique.

“The Philippines is an exciting market,” says Liew Chia Wan, who recently became Export Development Canada’s (EDC) first chief representative in the Philippines, leading a knowledgeable in-market team in the capital city of Manila. “It has a little bit of everything: Manufacturing, agriculture, a vibrant mining sector and a growing consumer base. The Philippines today stand out as a bright spot in the region.” 

Croissance économique soutenue

Avec une économie qui a plus que doublé au cours des 15 dernières années, les Philippines ont constamment dépassé nombre de leurs voisins de l’Asie du Sud-Est. Selon Nadeem Rizwan, économiste et analyste des risques-pays à EDC, le produit intérieur brut (PIB) du pays a augmenté en moyenne de 5,1 % entre 2013 et 2023, malgré un bref ralentissement pendant la pandémie.

Cette croissance soutenue, qui peut être attribuée à un certain nombre de facteurs, dont une population jeune et en expansion, une demande croissante des consommateurs et des investissements importants dans les infrastructures, s’est traduite par une demande accrue de biens et de services canadiens. Entre 2019 et 2023, les exportations du Canada vers les Philippines ont augmenté de près de 71 %.

L’avenir s’annonce encore plus prometteur pour les entreprises canadiennes qui cherchent à pénétrer l’un des marchés les plus robustes de la région de l’Indo-Pacifique pour y vendre des produits et services canadiens. L’économie devrait croître en moyenne de près de 6 % au cours des cinq prochaines années.

Un jeune pays avec une classe moyenne en pleine expansion

Aujourd’hui, les Philippines comptent plus de 114 millions d’habitants, ce qui en fait le deuxième plus grand marché selon la population parmi les pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et le septième plus grand marché de la région de l’Indo-Pacifique. Au-delà de sa taille, ce qui est également remarquable au sujet de la population philippine est sa jeunesse, et pour cause : plus de la moitié des Philippins sont âgés de moins de 25 ans.

Cela se traduit par un riche dividende démographique que peu d’autres pays peuvent égaler, mentionne Liew Chia Wan, « parce que cette jeune population montante est instruite, très apte à la formation et dotée d’un pouvoir de consommation ».

Un autre développement démographique qui a des répercussions positives pour les exportateurs canadiens est la montée constante de la classe moyenne philippine. Nadeem Rizwan observe que les Philippines devraient gagner 37,5 millions de nouveaux consommateurs de la classe moyenne d’ici 2030. Au total, le bassin total de consommateurs du pays représentera environ 1,5 % de tous les consommateurs dans le monde (lien en anglais seulement), selon la Brookings Institution, un organisme de recherche à but non lucratif de Washington, D.C.

Homme et femme d’affaires asiatiques discutant du travail dans un bureau.

Passerelle vers des débouchés au sein de l’ANASE

Les entreprises canadiennes qui font des affaires aux Philippines auront accès à plus d’un marché et à plus d’une économie, affirme Liew Chia Wan. En tant que membres de l’ANASE, les Philippines offrent aux exportateurs une porte d’entrée vers les économies développées de la région, comme Singapour, et vers de grandes puissances manufacturières, comme la Malaisie et la Thaïlande.

« Vous avez aussi des économies émergentes et des marchés frontaliers, comme le Laos, le Cambodge et la Birmanie, explique Liew Chia Wan. Donc, pour ce qui est de la variété, l’offre de cette région est tout simplement imbattable. Et les Philippines sont en plein cœur de tout cela. Ce positionnement en fait une porte d’entrée idéale pour les entreprises canadiennes qui cherchent à s’implanter dans la grande région de l’Indo-Pacifique », soutient-il.

Réduire les obstacles pour les entreprises étrangères

Au cours des dernières années, les Philippines ont pris des mesures pour réformer leurs processus et faciliter les activités des entreprises étrangères dans le pays. S’appuyant sur une politique de 2021 qui a réduit l’impôt sur le revenu des sociétés et mis en place des allégements fiscaux temporaires, le gouvernement actuel a lancé de nouvelles réformes (en anglais seulement) qui ont permis à de nouveaux investisseurs étrangers de posséder pleinement des entreprises sises aux Philippines et des projets d’énergie renouvelable (lien en anglais seulement).

En plus d’un environnement réglementaire qui évolue pour être plus favorable aux affaires, les Philippines offrent un avantage supplémentaire : l’anglais, qui est la deuxième langue nationale du pays, est parlé par une grande majorité de la population. C’est aussi la langue officielle des affaires des Philippins, pratiquement toute la correspondance commerciale étant rédigée en anglais.

Occasions dans de nombreux secteurs

L’économie en plein essor des Philippines présente plusieurs occasions intéressantes pour les exportateurs canadiens, en particulier dans les secteurs où le Canada a déjà un avantage concurrentiel.

Agriculture et agroalimentaire

L’expansion de la classe moyenne, conjuguée à l’augmentation des dépenses de consommation, stimule la demande de produits alimentaires sains et de qualité supérieure, faisant des Philippines un marché idéal pour les exportateurs canadiens.

Le Canada est depuis longtemps un fournisseur fiable de produits agricoles de grande qualité aux Philippines, où le blé, le porc, les fruits de mer et les autres produits agroalimentaires canadiens sont réputés. Selon les données du gouvernement philippin pour le premier semestre de 2024, le Canada est le troisième fournisseur en importance de porc et de volaille et le neuvième plus grand fournisseur de bœuf aux Philippines.

Au cours de la prochaine décennie, la demande d’importation de bœuf provenant de tous les pays devrait augmenter de près de 3 % par an, selon Nadeem Rizwan. Cela sera dû, en partie, à la capacité limitée de la production locale à suivre le rythme de la demande croissante. Comme le porc canadien est déjà un incontournable dans l’alimentation des Philippins, il y a aussi de la place pour accroître les exportations d’autres produits alimentaires de haute qualité pour les consommateurs soucieux de leur santé, comme les produits biologiques, les fruits de mer et les aliments transformés.

Les entreprises canadiennes peuvent également profiter des récentes initiatives gouvernementales visant à améliorer la sécurité alimentaire aux Philippines. La création du Bureau Indo-Pacifique pour l’agriculture et l’agroalimentaire facilitera davantage l’accès au marché, aidant les exportateurs canadiens à mieux le comprendre et à mieux s’y retrouver avec les réglementations locales.

Technologies propres et énergies renouvelables

Ayant été désignées par les agences environnementales comme étant parmi les pays les plus vulnérables aux effets des changements climatiques, les Philippines ont fait du développement durable et des énergies renouvelables les principaux piliers de leur stratégie économique. En particulier, le gouvernement philippin vise à augmenter jusqu’à un seuil de 50 % d’ici 2040 (lien en anglais seulement) la part des énergies renouvelables dans son parc énergétique. Pour les entreprises canadiennes dans le domaine des technologies propres, en particulier celles qui sont axées sur les technologies solaire, éolienne, hydroélectrique et de transformation des déchets en énergie, cela pourrait mener à de nouveaux débouchés commerciaux.

L’expertise canadienne en gestion des ressources énergétiques, en infrastructures de réseau et en technologies de réduction des émissions peut également jouer un rôle important pour aider les Philippines à atteindre leurs objectifs climatiques. Au-delà de l’énergie, les Philippines sont aux prises avec des enjeux liés à la gestion des déchets et à la qualité de l’eau, deux domaines où les entreprises canadiennes possèdent une expertise considérable. Les Canadiens ont également une expérience directe des projets liés à l’eau aux Philippines, ayant remporté plusieurs contrats à long terme avec certaines des plus grandes sociétés d’eau de la région métropolitaine de Manille.

Infrastructures

Après des décennies de sous-investissement dans les infrastructures, les Philippines s’efforcent de rattraper leur retard au moyen d’un mandat élaboré dans le cadre du programme « Build Better More » (construire mieux et plus). Le président actuel, Ferdinand Marcos fils, a accordé la priorité à 198 projets de développement en leur donnant accès à une voie accélérée pour l’obtention des permis, l’attribution des terres et le financement. Parallèlement, le gouvernement a établi le corridor économique de Luçon pour accélérer les investissements coordonnés dans des projets d’infrastructure, notamment les infrastructures ferroviaires, portuaires et d’énergie propre, entre les principaux centres économiques du pays : Manille, Subic Bay et Batangas.

Nadeem Rizwan cite un rapport sur les connaissances du marché de S&P Global indiquant que les Philippines ont fixé un objectif à court et à moyen terme pour les dépenses en infrastructure correspondant à 5 % à 6 % du PIB. En novembre 2023, le pays comptait 198 projets phares d’infrastructure, nécessitant environ 153 milliards de dollars américains d’investissements.

« Sur ces 198 projets, 51,7 % seront financés par l’aide au développement étranger, donc les possibilités sont limitées pour les entreprises canadiennes; mais puisque 16,3 % seront financés par le budget du gouvernement philippin, il pourrait quand même y avoir des possibilités de ce côté-là, dit-il. Ensuite, il y a 25,8 % qui se réaliseront dans le cadre d’un partenariat public-privé et cela présente un potentiel considérable. »

Technologies de l’information et des communications (TIC)

Le secteur philippin des TIC est en pleine effervescence. L’économie numérique a connu une croissance de près de 8 % en 2023, poussée par la jeune population du pays qui connaît bien les technologies et un secteur du commerce électronique florissant. Le gouvernement philippin investit dans des infrastructures fortement numériques, en mettant l’accent sur l’expansion de l’accès au service à large bande et le développement de villes intelligentes.

Pour les entreprises canadiennes des secteurs du développement de logiciels, de la cybersécurité, des technologies financières et de l’intelligence artificielle (IA), les Philippines offrent une foule de possibilités. La croissance rapide de l’économie numérique du pays signifie qu’il existe une forte demande pour des technologies de pointe qui peuvent améliorer toutes sortes de choses, que ce soit les services bancaires en ligne ou la logistique du commerce électronique, par exemple. En particulier, les entreprises canadiennes offrant des solutions pour les paiements numériques, la prévention de la fraude et la sécurité des données sont susceptibles de trouver un marché réceptif.

De plus, le secteur dynamique de l’externalisation des processus d’affaires du pays offre d’autres possibilités aux entreprises de technologie canadiennes. De nombreuses multinationales impartissent les fonctions relatives aux TI et au service à la clientèle aux Philippines et les entreprises canadiennes peuvent tirer parti de cette tendance en offrant des outils et des plateformes numériques nécessaires à ces fonctions.

Une femme rapporte à la maison des produits de boulangerie achetés au marché public, aux Philippines.

Défis commerciaux aux Philippines

Bien que les Philippines offrent des possibilités prometteuses pour les entreprises canadiennes, elles présentent également leur lot de défis.

  • Obstacles réglementaires et bureaucratiques. Le gouvernement philippin a pris des mesures concrètes pour rationaliser l’environnement des affaires du pays, mais des inefficacités bureaucratiques persistent et le paysage réglementaire est relativement complexe. Les entreprises canadiennes doivent planifier soigneusement et prévoir suffisamment de temps pour mener à bien les processus nécessaires de délivrance de licences et de permis pour assurer le passage des produits à la douane.
  • Insuffisances des infrastructures. Les Philippines ont longtemps lutté contre le sous-investissement dans les infrastructures, ce qui nuit à la fois à l’efficacité des opérations commerciales et à la facilité et aux coûts du transport des marchandises à travers le pays. Celui-ci accuse encore du retard sur les autres pays de l’ANASE en matière de transport, de logistique et d’infrastructure de services publics. Cela comprend également des enjeux d’approvisionnement en électricité, car les Philippines ont les tarifs d’électricité les plus élevés au sein l’ANASE, soutient Liew Chia Wan.
  • Adaptation culturelle et commerciale. Les exportateurs canadiens qui veulent réussir aux Philippines doivent comprendre les nuances de la culture philippine et adapter leurs produits aux préférences du marché local, observe Liew Chia Wan. Il est également important de se familiariser avec l’étiquette des affaires philippine, qui reflète une culture fondée sur la hiérarchie, le respect et les relations.

  • Revenus comparativement plus faibles. Malgré l’expansion de leur classe moyenne, les Philippines sont toujours un pays à revenu moyen-inférieur, avec un PIB par habitant d’environ 3 800 dollars américains (non ajusté pour l’inflation et le coût de la vie), selon Epic Research. Cela signifie qu’il est possible que certains produits haut de gamme ou de luxe ne séduisent que les marchés à créneaux. Pour les exportateurs canadiens, il est essentiel d’offrir des produits à des prix qui correspondent au pouvoir d’achat de la population locale.

  • Environnement concurrentiel. Les exportateurs canadiens font face à une forte concurrence de la part des acteurs régionaux, comme le Japon (où EDC a récemment ouvert une nouvelle représentation), la Corée du Sud et la Chine. En particulier, explique Nadeem Rizwan, les entreprises canadiennes doivent être conscientes de la course intense à la part de marché dans des secteurs comme l’agroalimentaire, où les exportateurs canadiens de porc et de bœuf font face à une rude concurrence du Brésil, des États-Unis et d’autres pays.

  • Dynamiques géopolitiques et régionales. La situation géopolitique des Philippines peut également présenter des défis. Sa relation avec la Chine, par exemple, est complexe et a des répercussions sur le commerce international et l’investissement, créant ainsi de l’incertitude pour les exportateurs canadiens qui cherchent à faire des affaires dans la région. Pour gérer les risques potentiels, les exportateurs canadiens doivent se tenir informés de la dynamique politique régionale et ajuster leurs stratégies de marché en conséquence.

  • Corruption. L’indice de perception de la corruption (lien en anglais seulement) de Transparency International pour 2023 a montré une amélioration de la note pour les Philippines par rapport à l’année précédente. Néanmoins, à titre de pratique exemplaire en matière de réduction des risques et de principes relatifs à l’environnement, la société et la gouvernance (ESG), les exportateurs canadiens devraient exercer une diligence raisonnable appropriée à l’égard de leurs partenaires, fournisseurs et clients potentiels.

Comment EDC peut aider

Malgré ces défis, les entreprises canadiennes peuvent réussir en tirant parti des ressources et du soutien fournis par EDC et le Service des délégués commerciaux du Canada (SDC). La nouvelle représentation d’EDC à Manille jouera un rôle primordial pour donner aux entreprises canadiennes accès à des renseignements essentiels sur les marchés, à des personnes-ressources sur place et à des outils financiers, comme l’assurance crédit commerciale. Le fait d’offrir du crédit et des modalités de paiement flexibles, appuyés par l’assurance crédit d’EDC, peut également donner aux entreprises canadiennes un avantage concurrentiel dans un marché où le financement flexible est un atout.

À propos d’Exportation et développement Canada

EDC fait partie de l’écosystème de spécialistes du commerce du gouvernement du Canada, qui sont là pour vous aider à gagner du temps, vous informer sur vos marchés cibles et vous aider à trouver le capital dont vous avez besoin pour favoriser la croissance de votre entreprise.

Dans le cadre de sa stratégie pour l’Indo-Pacifique, EDC s’engage à aider les entreprises canadiennes à se diversifier en perçant de nouveaux marchés et à réussir dans cette région dynamique. Grâce à notre nouvelle représentation aux Philippines, l’équipe expérimentée d’EDC est bien placée pour vous offrir les connaissances du secteur, les renseignements et les outils dont vous avez besoin pour réussir aux Philippines. EDC offre également :

  • Une gamme complète de produits d’assurance crédit pour réduire vos risques lorsque vous faites affaire à l’étranger;
  • Des garanties pour vous aider à accéder à un fonds de roulement;
  • Une expertise pour vous permettre d’en apprendre davantage sur les marchés internationaux;
  • L’accès à un réseau international d’entreprises qui ont besoin de vos produits et services.

Renseignez-vous sur la façon dont les solutions de financement et les connaissances d’EDC peuvent vous aider à mieux comprendre les occasions qui se présentent dans votre marché cible et à réduire les risques liés à l’exportation. Pour communiquer avec un conseiller en exportation d’EDC, consultez notre Centre aide-export.

Service des délégués commerciaux (SDC)

Le SDC du Canada aux Philippines a une équipe de professionnels du commerce en poste dans la municipalité de Makati, qui est située en banlieue de Manille, la capitale. Grâce à leurs connaissances spécialisées dans des secteurs clés, ils sont passés maîtres dans l’art d’établir des relations avec des collaborateurs qui peuvent aider les entreprises canadiennes à faire des affaires aux Philippines.

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Date de modification : 2024-11-08