Apparu récemment, l’Internet des objets (IdO), est un véritable moteur du secteur canadien des technologies de l’information et des communications. Pas étonnant, puisqu’on s’attend à ce que cette vague d’innovation transforme de nombreux secteurs comme la fabrication, l’énergie et le transport. Déjà, le principe du contrôle des objets (du réfrigérateur au thermostat) à l’aide d’une application installée sur le téléphone intelligent envahit la société de consommation.
Dans un même temps, les entreprises ont pris conscience des gains en productivité permis par l’IdO. En effet, il est désormais facile pour les sociétés de divers secteurs de doter leurs machines industrielles de capteurs afin de les connecter à Internet. Cette opération permet de contrôler les machines à distance et, plus important encore, de collecter de grandes quantités de données, parmi lesquelles se trouvent de précieux renseignements.
Le Canada est bien placé en ce qui concerne les principales technologies qui constituent l’IdO, comme les dispositifs intégrés, les capteurs et les outils de communication sans fil. Il présente également le plus gros potentiel en matière d’analyse de données, un domaine qui nécessite de bonnes compétences en développement logiciel et une connaissance approfondie du secteur. Si les capacités du pays en développement logiciel ne sont plus à prouver, c’est son expertise dans des secteurs tels que le pétrole et le gaz naturel, les mines et le transport qui est son véritable atout. Les entreprises canadiennes profitent de cet avantage pour mettre au point des techniques d’analyse de données de pointe. De plus, les opérateurs cherchent à déployer les réseaux de la prochaine génération de façon à répondre à la demande des consommateurs et à la croissance rapide du nombre d’appareils connectés, un autre débouché important pour les entreprises canadiennes.
L’expertise canadienne a été reconnue par les acteurs de l’industrie. Cisco, une des chefs de file de l’IdO, a ouvert un centre d’excellence à Toronto, dans le cadre d’un réseau mondial de centres d’innovation consacrés aux technologies de l’IdO.
Cédric Irambona, conseiller du secteur des TIC à Exportation et développement Canada (EDC), affirme que, si ces entreprises sont très diversifiées, elles ont un trait commun : l’exportation. Nous nous sommes entretenus avec lui à propos des débouchés de ce secteur dynamique.
Quel est votre rôle à EDC?
En tant que conseiller pour le secteur des TIC, mon travail s’articule autour de deux axes. Tout d’abord, je soutiens nos équipes de développement des affaires au service des entreprises canadiennes de ce secteur. Par ailleurs, l’une des stratégies d’EDC consiste à mettre en lien les entreprises canadiennes avec ses clients internationaux. Ainsi, mon rôle est de repérer les entreprises des TIC qui possèdent ou développent des solutions ou des produits recherchés par nos clients internationaux.
Quels types d’entreprises exportent dans le secteur des TIC?
Ce secteur est axé sur l’exportation : rares sont les entreprises qui élaborent des produits destinés exclusivement au marché canadien. Très souvent, leurs premiers clients sont des entreprises étrangères. De plus, les sociétés du secteur qui fournissent des produits logiciels sont plus adaptables puisqu’elles peuvent accéder à de nouveaux marchés sans procéder à des investissements majeurs.
Où se situent actuellement les débouchés à l’exportation dans ce secteur?
Le secteur est vaste, et c’est généralement lui qui oriente l’entreprise vers les régions cibles. Cependant, les entreprises avec lesquelles nous travaillons exercent principalement leurs activités aux États-Unis, en Europe occidentale et dans la région de l’Asie-Pacifique.
Y a-t-il des occasions dans la chaîne d’approvisionnement du secteur?
Les entreprises canadiennes, plutôt petites, ont tendance à établir des partenariats avec des sociétés plus importantes pour porter leurs produits sur le marché. Certaines intègrent leur produit dans le produit final d’une autre entreprise, tandis que d’autres passent des accords de revente afin de profiter du rayonnement mondial de leurs partenaires.
Quels sont les traits caractéristiques des entreprises du secteur des TCI qui performent bien sur le plan de l’exportation?
Les entreprises se concentrent sur des marchés précis s’en sortent mieux que celles qui se dispersent en essayant de pénétrer trop de marchés. En effet, il s’agit de concentrer ses efforts sur quelques marchés, d’effectuer les recherches nécessaires et de trouver de bons partenaires.
Quelles sont les erreurs commises par les entreprises du secteur des TIC?
Les entreprises canadiennes sont bonnes en recherche-développement, mais elles n’investissent pas toujours suffisamment dans les ventes et le marketing de leurs produits. C’est une erreur de ne pas se consacrer suffisamment à la promotion de leurs produits.
Par ailleurs, certaines sociétés sous-estiment l’importance des partenariats locaux : elles attirent des clients potentiels, mais, sans un bon partenaire local, il est difficile de transformer cet intérêt en vente. Dans certains cas, les clients à l’étranger exigent d’avoir une personne-ressource sur place.
Que devraient savoir les entreprises du secteur à propos de l’exportation?
Je pense que le Service des délégués commerciaux d’Affaires mondiales Canada est une ressource exceptionnelle et sous-exploitée. Les délégués commerciaux offrent tout un éventail de services aux entreprises qui cherchent à pénétrer un nouveau marché, de la recherche de personnes-ressources locales à la collecte de renseignements commerciaux sur place. Nous recommandons toujours aux entreprises de communiquer avec ce service lorsqu’elles explorent de nouveaux débouchés.
Que peut faire EDC pour les entreprises du secteur?
Nous pouvons les aider de deux façons. Premièrement, grâce à nos produits et services, nous pouvons les aider à accroître leur fonds de roulement pour, par exemple, respecter un contrat, ou à atténuer le risque lors de l’accès à différents marchés grâce à une assurance comptes clients. Deuxièmement, nous mettons les entreprises en lien avec des acheteurs étrangers grâce au réseau de clients internationaux dont jouit EDC dans divers secteurs.