Le Pérou, qui compte 32 millions d’habitants et qui est l’un des marchés d’Amérique latine les plus attrayants pour le commerce international, travaille sans relâche pour « aplatir la courbe » de progression de la COVID-19. En plus de décréter un confinement national, le président Martin Vizcarra a également imposé des restrictions sur les déplacements. En outre, les masques sont obligatoires et la plupart des entreprises sont fermées pour une durée indéterminée.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la pandémie dans votre région?
Les mesures de confinement imposées au Pérou sont parmi les plus draconiennes de la région. Elles aident à freiner la propagation de la maladie, mais elles ont paralysé le pays et provoqué la suspension de près de 70 % de l’activité économique. Toutes les boutiques, toutes les usines et tous les bureaux sont fermés, et seules les entreprises de produits ou services essentiels (dont les entreprises de services publics, les épiceries et les pharmacies) sont encore en activité.
Le tourisme, l’aéronautique, le commerce de détail et le divertissement sont au nombre des secteurs les plus durement touchés par la crise. L’exploitation minière, un secteur vital pour l’économie du pays puisqu’il représente environ 60 % des exportations, en subit également les contrecoups en raison de sa sensibilité à la demande. La plupart des activités minières ont été suspendues et placées en mode « entretien », et seules quelques mines isolées et éloignées maintiennent un niveau minimum de production.
Quels sont les plus grands défis des entreprises canadiennes actives dans votre région, et que leur conseillez-vous?
Les principaux défis pour les entreprises canadiennes, mais aussi pour les autres entreprises présentes au Pérou, relèvent de l’accès au fonds de roulement, du risque de défaut de paiement des acheteurs, de la continuité des activités de la chaîne d’approvisionnement et de l’incertitude entourant le retour à la normale.
Je conseille aux entreprises de faire preuve de toute la résilience dont elles sont capables. Essayez de vous prévaloir des mesures publiques d’aide financière, comme la prolongation des périodes de remboursement de dettes et le report des paiements relatifs à l’impôt, et souscrivez une assurance pour atténuer les risques associés aux acheteurs. Je recommande également de faire du télétravail lorsque le contexte le permet afin d’assurer la continuité des activités et de préparer un plan de relance, ce qui implique notamment d’affecter des fonds aux débouchés que votre entreprise pourra saisir une fois que la pandémie sera derrière nous.
Vous devriez également consulter
Apprenez comment accéder à un soutien financier lors de notre nouveau webinaire.
Quel est le sentiment général dans le monde des affaires de votre région?
Pour endiguer la crise, le gouvernement péruvien a adopté le plus important plan économique d’Amérique latine en injectant 25 milliards de dollars américains, soit 12 % du produit intérieur brut (PIB) du Pérou, dans l’économie. Toutefois, l’indice de confiance des entreprises, qui est toujours un bon baromètre de l’humeur économique, a atteint un creux historique en mars. Ce pessimisme est dû à la récession inévitable et aux conséquences qu’aura la COVID-19 sur l’économie péruvienne, en particulier pour les microentreprises et les PME. Toutes industries et entreprises confondues, les attentes générales pour la suite des choses sont très faibles et la plupart des analystes économiques s’attendent à un ralentissement économique de 4 % à 8 %. Cela dit, en supposant un retour à la normale l’année prochaine, on prévoit une remontée de l’ordre de 4 % à 6% en 2021.
Comment EDC aide-t-elle le marché?
Le Canada entretient des relations commerciales de longue date avec le Pérou, où les entreprises canadiennes sont très présentes dans l’exploitation minière, les infrastructures et le secteur financier. EDC demeure résolue à soutenir toutes les entreprises canadiennes qui y sont présentes grâce à des renseignements sur le marché, des relations commerciales et des stratégies d’affaires. La connaissance des marchés est particulièrement importante dans un contexte où les mesures et conséquences liées à la pandémie évoluent rapidement. Du côté des relations commerciales, nous continuerons à créer des débouchés et à faire la promotion des biens et services canadiens auprès des acheteurs étrangers qui pourraient s’y intéresser. Enfin, nous préparons des stratégies pour l’après-pandémie, afin de développer les perspectives d’affaires.