Les vacances à la plage ont la cote auprès des Canadiens souhaitant oublier les rigueurs de l’hiver ou tout simplement décompresser. Ils choisissent d’habitude des plages aux États-Unis, au Mexique et dans les îles des Antilles. Les Philippines, ce paradis tropical composé de plus de 7 500 îles, leur offrent une expérience de voyage très différente. Au-delà de la beauté des paysages, le pays recèle de belles occasions pour les exportateurs canadiens cherchant à diversifier leurs marchés. Les Philippines ont beaucoup à offrir : une destination parfaite pour vivre des vacances inoubliables ou découvrir de nouveaux débouchés d’affaires…
Les Philippines comptent parmi les marchés de l’Asie du Sud-Est à la croissance la plus rapide. Ces 20 dernières années, le taux de croissance annuelle moyen y est pour le moins impressionnant, à un peu plus de 5 %. Au cours de cet intervalle, l’expansion économique a plus que quadruplé en termes nominaux, et le produit intérieur brut (PIB) s’est établi à environ 440 milliards de dollars américains. Avec ses quelque 115 millions d’habitants, les Philippines est le deuxième marché le plus populeux de la région.
Même si les liens entre le Canada et les Philippines sont renforcés par la présence de près d’un million de Canadiens d’origine philippine, la relation commerciale entre les deux pays pourrait être encore plus dynamique. Les exportations canadiennes à destination de ce marché ont certes bondi de plus de 70 % depuis 2019, mais elles continuent de représenter moins de 1 % des importations totales du pays.
Les Philippines : un marché de la consommation en effervescence
La croissance de l’économie est surtout tirée par les dépenses substantielles des consommateurs. En 2023, la consommation des ménages pesait pour trois quarts de l’activité économique. Comme le pays devrait en principe maintenir une croissance de 6 % au cours des cinq prochaines années, l’augmentation du revenu devrait élargir considérablement les rangs de la classe moyenne. D'ici 2030, le pays accueillera 37,5 millions de nouveaux consommateurs, soit l’équivalent de 1,5 % du bassin mondial. Le pouvoir d’achat de la classe moyenne philippine dépasserait celle de l’Italie. La présence d’une jeune main-d’œuvre, âgée en moyenne de 25 ans, dynamisera le marché de la consommation et créera d’immenses débouchés pour les entreprises canadiennes évoluant dans le commerce de détail et les biens de consommation.
L'essor de la classe moyenne s’accompagne d’un désir d’une meilleure qualité de vie, ce qui se traduit par un intérêt pour les produits alimentaires plus haut de gramme et durable. Il n’est donc pas étonnant que les enseignes proposent désormais un éventail d’aliments et de boissons importés afin de répondre aux attentes de ces nouveaux consommateurs en matière de qualité et de sécurité alimentaires. En tissant des partenariats avec des détaillants locaux, les fournisseurs canadiens de produits alimentaires préparés profiteront de multiples occasions de percer ce marché.
Les débouchés abondent pour la filière agricole puisque les céréales, en particulier le blé, constituent la principale denrée alimentaire importée par les Philippines. On le sait : le Canada est un grand exportateur de blé. Pourtant, en 2023, le blé canadien ne représentait qu’à peine 4 % des importations du pays, une situation qui montre l’ampleur du potentiel de croissance. Par ailleurs, la production locale de viandes peinant à suivre le rythme de la consommation, les exportateurs canadiens de produits carnés pourraient combler ce déficit et, dans la foulée, saisir des débouchés prometteurs.
Les Philippines cherchent activement à s’ouvrir au commerce international, une volonté qui s’explique notamment par son ratio des échanges au PIB de 58 % et par des investissements directs étrangers de 119 milliards de dollars américains (soit 27 % du PIB). Le gouvernement mène donc des réformes afin d’assouplir les restrictions à la propriété par des entités étrangères dans une myriade de secteurs comme les télécommunications, le transport et la production d’électricité. Le gouvernement entend aussi affecter environ 150 milliards de dollars américains au rajeunissement des infrastructures, surtout celles liées au transport et à la connectivité, dans l’optique de rehausser la compétitivité. Les entreprises canadiennes seront appelées à fournir les biens et les services nécessaires pour réaliser de tels projets. Les régimes de retraite et les investisseurs institutionnels du Canada gagneraient aussi à explorer les occasions sur ce marché en matière de placements en capitaux propres.
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Les Philippines aspirent à décarboner l’économie et à porter la part de ses énergies renouvelables à 35 % d’ici 2023 et à 50 % à l’horizon 20240. Cet engagement envers le développement durable ouvre des débouchés substantiels aux entreprises canadiennes du secteur des technologies propres, en particulier celles évoluant dans les domaines du solaire, l’éolien et de la valorisation énergétique des déchets. Par ailleurs, il existe une demande pour les solutions d’approvisionnement en électricité à partir de micro réseaux ou à l’extérieur des réseaux au-delà des principales îles de l’archipel. Cela dit, même si les solutions de génération d’électricité de source nucléaire en sont à leurs balbutiements, elles pourraient donner lieu à des initiatives de collaboration et des investissements.
Au pays, le secteur du numérique est en rapide croissance en raison de la modernisation de l’économie. Ainsi, en 2023, la contribution de l’économie numérique au PIB national est passée de 7,7 % à plus de 8 %. Cette augmentation apporte son lot de débouchés liés à l’infrastructure numérique, en particulier dans les domaines de la cybersécurité, du développement de logiciels et des télécommunications. D’autres opportunités lucratives se présentent aux sociétés technologiques canadiennes grâce à la multiplication des services dans les sphères de l’activité bancaire, de la santé et de l’éducation. L’expertise des Philippines dans les services d’externalisation des processus d’affaires fait du pays un marché prometteur dans des domaines comme les applications d’entreprise, le stockage de données et les solutions de traitement.
Les Philippines présentent de nombreuses occasions, mais aussi plusieurs défis propres à la conduite des affaires sur les marchés émergents. Il s’agit notamment des enjeux relatifs aux infrastructures, comme la congestion routière et portuaire, ainsi que le coût élevé de l’électricité et de l’accès Internet, qui peuvent poser des risques opérationnels. Le contexte réglementaire plutôt complexe appelle aussi à la vigilance. Les exportateurs doivent rester à l’affût des risques géopolitiques tels que les différends territoriaux avec la Chine. Enfin, les catastrophes naturelles comme les typhons et les inondations peuvent endommager les infrastructures et, ce faisant, perturber l’activité des entreprises, ce qui peut entraver le bon fonctionnement de la logistique.
Conclusion
Les exportateurs canadiens trouveront aux Philippines des débouchés aussi vastes et diversifiés que les îles de cet immense archipel. L’élan de la consommation sur ce marché est prometteur pour toutes les entreprises souhaitant rayonner à l’international et profiter de la demande dynamique dans cette région du monde en rapide croissance. Une chose est claire : les entreprises canadiennes peuvent contourner les écueils présents sur ce marché et profiter d’énormes débouchés en adoptant des stratégies efficaces, en nouant des partenariats et en gérant les risques avec diligence. Le Canada doit s’empresser à saisir la balle au bond ou se contenter de se faire éclipser par ses rivaux.
Exportation et développement Canada (EDC) récemment ouvert une nouvelle représentation à Manille. Pour en savoir plus sur la conduite des affaires aux Philippines, nous vous invitons à communiquer avec Chia Wan Liew, le représentant en chef d’EDC supervisant le marché des Philippines.
Nous tenons à remercier chaleureusement Nadeem Rizwan, économiste aux Services économiques d’EDC, pour sa contribution à la présente édition.
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