Ampoule et germe vert sortant de terre

Lumière sur les innovateurs canadiens des technologies propres 2024

Dans un monde tourné vers des technologies propres toujours plus novatrices, une question demeure : comment compter sur l’énergie renouvelable en l’absence de vent et de soleil?

Partout, on s’engage pour la carboneutralité d’ici 2050, et c’est ce genre de défis qui empêchent les entrepreneurs d’ici et d’ailleurs du secteur des technologies propres de dormir la nuit, à la lueur d’ampoules solaires.

Depuis 2012, le secteur des technologies propres est l’une des priorités stratégiques d’Exportation et développement Canada (EDC), qui offre 41 milliards de dollars aux entreprises canadiennes des technologies propres pour combattre les changements climatiques et soutenir la transition énergétique.

« EDC est fière de soutenir le secteur des technologies propres au Canada. Nos programmes de financement, de réduction du risque, de connaissances et de jumelage d’affaires ont permis de soutenir des centaines d’entreprises du secteur dans leur parcours de croissance et leurs objectifs de carboneutralité », déclare Sophie Dumoulin, directrice, Technologies propres à EDC. « En effet, en 2023, EDC a élargi sa portée et ainsi offert des solutions de financement et d’assurance à plus de 440 entreprises du secteur des technologies propres. » 

En 2022, l’organisme de crédit du Canada s’est donné une cible ambitieuse : fournir 10 milliards de dollars en soutien aux entreprises des technologies propres. En date du 31 décembre 2023, la cible était déjà dépassée : c’est plus de 12 milliards de dollars qui ont été versés en solutions de financement et d’assurance à plus de 440 entreprises du secteur, contre 8,8 milliards de dollars et 392 entreprises en 2022.

Le 29 octobre, EDC tiendra le Sommet sur l’exportation des technologies propres, une conférence annuelle réunissant experts, entrepreneurs du secteur et partenaires de l’écosystème des quatre coins du Canada. Le thème de l’événement hybride de cette année est : Vers la carboneutralité – Débouchés mondiaux pour les technologies propres canadiennes. On y parlera des tendances et des innovations de ce domaine en rapide évolution.

« Nous avons hâte de réunir les innovateurs et les utilisateurs de l’écosystème des technologies propres, de discuter des tendances sectorielles, de mettre en relation les entreprises avec des investisseurs et des financiers et, surtout, d’unir nos forces dans la réalisation de notre but commun : la carboneutralité », ajoute Mme Dumoulin, qui soutient avec ferveur la collaboration et les partenariats pour atteindre les objectifs liés au climat.

Pour lancer le Sommet 2024, EDC a mis à l’honneur les innovations remarquables de cinq entreprises canadiennes du secteur des technologies propres : trois « étoiles de l’exportation » et deux « entreprises à surveiller ». Découvrons les lauréats de cette année.

Étoiles de l’exportation 2024

Oxygen8

www.oxygen8.ca

Date de création : Janvier 2020

Activités : Établie à Vancouver, en Colombie-Britannique, Oxygen8 développe des systèmes de ventilation haute performance à récupération d’énergie pour assurer une bonne qualité de l’air intérieur dans les immeubles résidentiels et commerciaux. Grâce aux thermopompes utilisées pour chauffer et climatiser, les systèmes entièrement électriques d’Oxygen8 sont compacts et ne requièrent donc ni conduits verticaux ni système de CVC fixé au toit, et permettent une ventilation décentralisée.

« Les gens passent du temps à l’intérieur, où l’air qui circule est mal filtré et l’humidité, non contrôlée, et ça les rend malades », déclare James Dean, cofondateur d’Oxygen8. « Le problème de l’air, c’est qu’il est invisible. Que ce soit à votre bureau, à l’école de vos enfants ou à l’établissement de soins de vos parents, personne ne sait si l’air qui y circule est bon ou non. »

Les systèmes de ventilation à récupération d’énergie entièrement électriques d’Oxygen8 assurent la qualité de l’air intérieur dans les bâtiments commerciaux et résidentiels.


Marché d’exportation :
États-Unis

Principaux défis : « Nous sommes à Vancouver, donc les frais d’expédition en Floride ou à New York peuvent s’élever jusqu’à 10 % », explique James Dean au sujet des coûts élevés d’exportation. « On doit s’assurer d’être concurrentiels en matière de prix. On réfléchit notamment aux futures usines, et on se demande si on devrait en établir une plus proche de nos clients américains. »

Il explique aussi qu’en tant qu’entreprise en démarrage canadienne, il n’est pas facile de se faire connaître auprès des clients américains et de gagner leur confiance.

« Notre principal marché, c’est la Colombie-Britannique, malgré son climat modéré, et c’est aussi ici que notre usine se trouve, donc on a établi des relations avec des ingénieurs, des architectes et des promoteurs immobiliers locaux », ajoute le créateur d’entreprises en série, ancien propriétaire de deux entreprises axées sur les technologies membranaire et de pile à combustible. « Nous comptons sur nos représentants commerciaux dans les régions américaines où nous ne sommes pas encore présents pour établir des relations et des réseaux sur le marché avec des ingénieurs locaux et des entrepreneurs en mécanique. »

Conseils pour les autres innovateurs du secteur des technologies propres : « J’ai appris dans ma carrière d’entrepreneur qu’il est essentiel de cibler, indique James Dean. Pour les entreprises en démarrage, il faut d’abord se concentrer sur le marché local, là où les relations sont déjà établies. » 

Soutien à la croissance : EDC est un investisseur de capital-actions pour Oxygen8 et a participé au financement d’amorçage dans le cadre de son Programme d’investissement de contrepartie. En juin 2023, EDC a établi une garantie pour le commerce international de 500 000 dollars américains à titre de lettre de crédit de soutien pour les fournisseurs d’Oxygen8.

Chiffre d’affaires : 35 millions de dollars

Opsun Systems Inc.

https://opsun.com/fr/

Date de création : 2005

Activités : L’entreprise basée au Québec conçoit et produit des systèmes de montage sur mesure résidentiels et commerciaux de panneaux solaires bifaciaux* pouvant être installés sur des toits industriels plats, des abris d’auto, des pergolas, des murs et des structures au sol. Des usines, des stations-service, des immeubles en copropriété et des résidences privées ont été dotés de cette structure légère en aluminium.

* Contrairement aux panneaux solaires traditionnels, les panneaux solaires bifaciaux captent la lumière du soleil des deux côtés, optimisant ainsi la production d’énergie.

Les panneaux solaires bifaciaux captent la lumière du soleil des deux côtés et optimisent ainsi la production d’énergie.


Marché d’exportation :
États-Unis

Principaux défis : Les structures solaires d’Opsun sont fabriquées sur mesure en fonction du bâtiment et du climat, ce qui implique une conception complexe, précise et chronophage, comme l’explique François Gilles-Gagnon, le président d’Opsun. Actuellement, le processus prend environ trois mois, mais l’entreprise planche sur un logiciel qui permettra « une conception, une fabrication et une installation aussi rapides que les systèmes standard ».

Soutien à la croissance : « Au cours des dix dernières années, EDC a offert une gamme de solutions adaptées aux besoins changeants d’Opsun, notamment son assurance crédit, son Programme de garanties d’exportations et ses services consultatifs en commerce international », indique Robyn Molnar, gestionnaire de comptes au sein de l’Équipe des technologies propres à EDC.

« Ce soutien stratégique a permis à Opsun de se positionner en tant que leader du marché intermédiaire dans le secteur des technologies propres et de répondre à la demande grandissante du marché des États-Unis. Malgré des réserves initiales quant aux conséquences de nouvelles politiques chez nos voisins du Sud promouvant la production locale, Opsun a constaté que son offre de qualité supérieure requiert un tarif plus élevé pour les consommateurs américains », explique Robyn Molnar.

Chiffre d’affaires : 14 millions de dollars

UgoWork

https://ugowork.com/fr/

Date de création : 2015

Activités : Cette entreprise technologique basée au Québec propose des solutions énergétiques de lithium-ion, infonuagiques et payables à l’usage, notamment des batteries équipées de chargeurs intégrés, des stations de charge multi-voltage et une surveillance des données en temps réel, pour les chariots industriels des domaines des aliments et boissons, de la fabrication, du transport et de la distribution.

« Contrairement à certaines batteries lithium-ion disponibles dans le commerce pour la gestion de matériel, les batteries d’UgoWork sont équipées de capacités infonuagiques (LTE ou Wi-Fi). Les informations brutes de la batterie sont collectées et analysées par l’entremise d’algorithmes avancés. La tension, le courant, la température, les kilowatts par heure et l’état de la charge sont interprétés et présentés dans une application Web pour que les opérateurs puissent décider, de manière éclairée, de la manière d’utiliser leurs ressources », explique Jean-François Marchand, directeur du marketing chez UgoWork.

« Nos experts en énergie surveillent de près vos batteries pour réduire les interruptions imprévues, anticiper les défaillances et éliminer les risques associés à l’utilisation de matériel défectueux. Connaître l’état de santé de vos batteries, ça signifie aussi que les mesures correctives et la maintenance sont effectuées avant que le travail de votre équipe ne soit touché », ajoute Jean-François Marchand.

UgoWork propose des solutions d’alimentation au lithium-ion, infonuagiques et payables à l’utilisation, notamment des batteries équipées de chargeurs intégrés.


Marché d’exportation :
États-Unis

Principaux défis : UgoWork a effectué sa première vente internationale en 2019 à un important fabricant de matériel automobile aux États-Unis. À l’époque, l’entreprise n’était pas connue sur le marché américain, explique Jean-François Marchand.

« Le plus grand défi a été d’engager des Américains dans notre équipe. Le Canada et les États-Unis se ressemblent sous bien des aspects, mais il existe une véritable différence culturelle et langagière. Il nous a fallu du temps pour trouver des professionnels expérimentés et bien établis », ajoute-t-il.

Soutien à la croissance : Grâce à son Programme d’investissement de contrepartie, EDC a co-investi 11,25 millions de dollars en capital-développement avec le Fonds FTQ, le plus grand réseau d’investissement en capital de développement au Québec, pour la conception, la fabrication et la mise sur le marché des batteries lithium-ion novatrices de l’entreprise.

Le Programme de garanties d’exportations d’EDC a aussi permis à UgoWork d’obtenir davantage de financement de son institution financière, les services bancaires de Desjardins pour l’innovation technologique, et la Garantie de facilité de change d’EDC a aidé l’entreprise à gérer les risques associés aux taux d’intérêt en lui donnant accès à différentes solutions de couverture, sans répercussions sur son flux de trésorerie.

EDC est l’un des premiers investisseurs d’UgoWork, et, selon Jean-François Marchand, la Société a « toujours cru en l’engagement de l’entreprise et l’a présentée à des clients potentiels sérieux ».

Chiffre d’affaires : 20 millions de dollars

Entreprises à surveiller

Hydrostor

www.hydrostor.ca

Date de création : 2010

Activités : Basée à Toronto, Hydrostor est un leader mondial du développement et de l’exploitation de systèmes de stockage de l’énergie à long terme. Fondée à Toronto, l’entreprise dispose de bureaux à Denver et à Melbourne, en Australie. Sa technologie brevetée de stockage avancé par air comprimé est disponible sur le commerce. Le stockage en réseau remplace les raffineries de combustibles fossiles par une énergie propre, disponible sur demande, même en l’absence de sources solaires et éoliennes.

Curtis VanWalleghem, fondateur d’Hydrostor, explique : « Nous enfonçons un arbre à 600 mètres sous terre. Nous faisons un trou de la taille d’un terrain de football, que nous remplissons d’eau. Puis, à l’aide d’un compresseur d’air, nous aspirons l’air atmosphérique, le mettons sous pression et l’envoyons dans le trou. Une fois celui-ci rempli, l’eau est remontée à la surface et se maintient là.

« Lorsque le réseau a besoin d’énergie, une valve s’ouvre, et, avec la pression, l’eau descend, l’air remonte, faisant tourner un ventilateur ou une turbine qui reproduit de l’énergie sur demande. C’est comme une batterie géante, mais bien moins chère, parce qu’on utilise seulement de l’air, des pierres et de l’eau. C’est donc une solution parallèle aux batteries lithium-ion et au stockage hydroélectrique par pompage, lorsqu’un stockage à long terme est nécessaire. »

Hydrostor est l’un des principaux concepteurs mondiaux de systèmes de stockage d’énergie à long terme qui utilisent l’air comprimé pour fournir de l’énergie propre à la demande.


Marchés d’exportation :
États-Unis, Australie, Royaume-Uni

Principaux défis : Préparer continuellement l’équipe à répondre à l’importante croissance rapide. « J’ai lancé cette entreprise il y a 15 ans. Nous étions 20 et nous ne gagnions pas un sou, se rappelle Curtis VanWalleghem. Aujourd’hui, nous sommes environ 125. D’un point de vue financier, nous allons lancer la construction d’usines et d’installations pour 2 milliards de dollars, et les projets menés par l’équipe viennent de dépasser les 30 milliards de dollars de capital pour la construction. »

Soutien à la croissance : Hydrostor bénéficie d’une base d’investisseurs solide, composée notamment de Golden Sachs Asset Management (250 millions de dollars américains en 2022) et de l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (25 millions de dollars américains en 2022). En 2020, EDC a fourni 2,2 millions de dollars en financement de projets en soutien à son usine de démonstration à Goderich, en Ontario. Avec la Banque Nationale, EDC a aussi fourni des lettres de crédit, ce qui a permis de libérer 80 millions de dollars de fonds de roulement pour Hydrostor.

Conseils pour les autres innovateurs du secteur des technologies propres : Protégez votre propriété intellectuelle. Selon Curtis VanWalleghem, l’obtention de brevets est essentielle pour éviter des copies. Sans base intellectuelle solide, Hydrostor n’aurait jamais attiré les investisseurs nécessaires à sa croissance.

pH7 Technologies

www.ph7technologies.ca

Date de création : 2020

Activités : L’entreprise basée à Vancouver, en Colombie-Britannique, conçoit des technologies environnementales durables visant à extraire des métaux critiques (platine, cuivre, nickel) de déchets et de matériaux recyclés, comme le minerai pauvre, les convertisseurs catalytiques usés et les déchets électroniques, pour augmenter l’approvisionnement en métaux critiques, essentiels à la transition vers l’énergie renouvelable. Contrairement aux méthodes des industries extractives traditionnelles, leur processus en boucle fermée s’appuie sur les matières organiques et l’électrochimie pour extraire des métaux sans générer d’eaux usées nuisibles à l’environnement par la réutilisation de produits chimiques.

« Nous nous sommes lancés dans le marché à créneaux du recyclage, un marché nous permettant de grandir rapidement. Aujourd’hui, nous étendons nos activités d’exploitation minière », déclare le fondateur et ingénieur minier, Mohammad Doostmohammadi, désireux de pénétrer les marchés européen, sud-asiatique et du Moyen-Orient dans les cinq prochaines années.

En janvier 2024, pH7 figurait, au côté de 12 autres entreprises canadiennes, dans le top 100 des entreprises du secteur des technologies propres mondiales contribuant de manière significative à l’innovation durable de Cleantech Group.

pH7 conçoit des technologies environnementales et durables pour extraire les métaux critiques de minerais pauvres, de convertisseurs catalytiques usagés et de déchets électroniques.


Principaux défis :
L’entreprise détient la technologie de traitement et de raffinage, mais pas les métaux extraits. « En tant qu’entreprise en démarrage ayant à faire avec de grandes entreprises d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, notre plus grand défi a été de bâtir la confiance. Les matériaux appartiennent à nos fournisseurs jusqu’à la fin du processus. Il faut donc établir une relation de confiance avec les clients, pour qu’ils sachent qu’ils peuvent nous laisser traiter leurs matériaux et que nous leur rendrons le produit fini, ou que nous le vendrons pour eux », indique Mohammad Doostmohammadi.

Marchés d’exportation : États-Unis, Union européenne, Indo-Pacifique

Soutien à la croissance : EDC a offert une garantie pour le commerce international grâce à laquelle l’entreprise n’a pas eu à fournir un nantissement pour la lettre de crédit de sa banque d’un montant de 1,5 million de dollars.

Conseils pour les autres innovateurs du secteur des technologies propres : « N’attendez pas le moment idéal pour étendre vos activités; il n’existe pas, et encore moins dans le secteur des technologies propres, où il faut attendre des années et des années, prévient Mohammad Doostmohammadi. Ce n’est pas aussi simple que de changer de code et souvent, on concurrence des technologies qui sont bien établies. N’ayez pas peur de voir grand. Mettez sur pied une démonstration du bien-fondé de la conception, lancez un prototype. Faites-le, tout en limitant les risques au minimum. C’est la seule manière de propulser les technologies propres. »

Chiffre d’affaires : Plus d’un million de dollars en 2023

Le contenu des présents profils est tiré des sites Web des entreprises, d’entrevues et d’autres ressources tierces, mais EDC n’a pas procédé à une vérification indépendante des renseignements ou des données recueillis. 

     

   

                                               

Date de modification : 2024-10-29