* En décembre 2021, la Turquie a changé son nom officiel pour devenir la Türkiye.
Pont entre l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient, la Türkiye a toujours disposé d’un avantage économique du fait de sa position géographique. Et ces dernières années, avec les problèmes que la pandémie a causés dans les chaînes d’approvisionnement partout dans le monde et la tendance à la délocalisation de proximité qui en découle, sa position géographique par rapport à ces marchés clés est devenue encore plus déterminante.
La Türkiye est déjà une plaque tournante du secteur manufacturier et elle a des capacités de production dans différentes industries, dont l’automobile, la défense, les plastiques, les textiles, l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, la fabrication de machines, les produits chimiques et la production de ciment, de fer et d’acier. En 2021, plus de 40 % de l’ensemble de ses exportations étaient destinés à l’Union européenne (UE). Mais ces secteurs en pleine évolution ne possèdent pas l’infrastructure technologique stratégique dont ils ont besoin pour bien s’intégrer aux écosystèmes de l’UE.
La Türkiye sait qu’elle doit moderniser ses capacités de fabrication pour pouvoir faire partie intégrante des chaînes d’approvisionnement des économies développées, surtout celles de l’UE. Sa volonté de faire les investissements nécessaires à l’atteinte de cet objectif offre d’excellents débouchés aux entreprises technologiques canadiennes capables d’offrir des solutions innovantes dans les secteurs de la numérisation et de la fabrication de pointe.
En 2021, l’UE a adopté le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) aux termes duquel une taxe est imposée sur les marchandises importées dont l’intensité des émissions de carbone dépasse les normes de l’UE. On détermine le montant de la taxe selon le système d’échange de quotas d’émission de l’UE et l’ajustement aux frontières est compensé par la taxe sur les émissions de carbone du pays d’origine de l’exportateur. La Türkiye doit impérativement respecter ces nouvelles normes puisque l’UE est son plus important partenaire commercial – elle ne peut plus faire comme si de rien n’était. Le secteur manufacturier de la Türkiye doit opérer une transformation majeure pour pouvoir vendre ses produits en UE, et le pays doit investir massivement dans les technologies propres, les technologies de fabrication de pointe et la numérisation.
La Türkiye doit aussi s’adapter rapidement aux tendances mondiales qui poussent les secteurs clés à se transformer. L’industrie automobile turque, par exemple, ne s’est pas encore pleinement adaptée au passage aux véhicules électriques (VE). À l’heure actuelle, l’industrie automobile du pays est la quatrième en importance en Europe et soutient surtout les fabricants d’équipement d’origine dont les produits sont destinés aux marchés européens. Toutefois, elle n’a pas encore investi les sommes nécessaires à la modernisation des infrastructures qui lui permettront de répondre à la demande croissante en VE.
Le gouvernement a présenté des initiatives pour favoriser une base de production plus concurrentielle, surtout en vue de soutenir les investissements en R et D, dans la transformation numérique et dans l’industrie 4.0 − la plus récente évolution dans les technologies et les processus de fabrication, qu’on appelle aussi la quatrième révolution industrielle.
Au cours des dix prochaines années, la Türkiye entend investir annuellement de 1 milliard à 1,5 milliard de dollars américains pour faire du pays un carrefour mondial en matière de technologie et de production pour faciliter l’innovation et la transformation numérique.
La Türkiye n’est encore qu’à ses premiers pas dans sa transformation numérique, mais les progrès sont déjà visibles. En effet, elle a réussi à attirer des entreprises étrangères ainsi que des investissements dans les entreprises en démarrage et les entreprises technologiques du pays. Elle a également débloqué l’accès à d’importantes sources de financement internationales provenant du Fonds vert pour le climat (en anglais seulement), créé par l’ONU, en ratifiant l’Accord de Paris sur le climat en octobre 2021 et en annonçant son intention d’atteindre la cible de zéro émission nette d’ici 2053.
À la suite de ces engagements et compte tenu du financement en place, on voit apparaître d’importantes occasions d’approvisionnement. On observe une demande accrue pour des technologies telles que les plateformes d’automatisation, les capteurs, l’intelligence artificielle, la robotique, les mégadonnées et les services infonuagiques, la cybersécurité, l’Internet des objets, la simulation de produits et la modélisation. Les entreprises canadiennes peuvent en profiter en adoptant une approche ciblée et proactive face au marché turc. Dans les premières étapes, il est primordial de définir une proposition de valeur claire qui démarque votre entreprise par rapport à la concurrence et de cerner les débouchés qui favoriseront une croissance durable.
Vous devriez également consulter
Lisez ce rapport des Services économiques d’EDC sur les défis et les débouchés de ce marché en plein essor.
Les débouchés sont très intéressants, mais les entreprises canadiennes qui souhaitent faire des affaires en Türkiye doivent tout de même comprendre les risques. Malgré son vaste territoire, sa position stratégique et son rôle comme partenaire d’approvisionnement clé de l’UE, la Türkiye reste un marché émergent et le degré d’incertitude, élevé. Les exportateurs canadiens doivent tenir compte de risques et de défis de taille, notamment :
- Devise : ces dernières années, puisque le pays s’est concentré sur la croissance plutôt que sur la stabilité monétaire, la livre turque a été l’une des devises les plus volatiles au monde.
- Environnement d’affaires : la Türkiye a réduit les obstacles administratifs et réglementaires, mais les modifications soudaines et fréquentes aux réglementations demeurent un risque.
Il importe également de bien comprendre la culture des affaires. Les entreprises turques sont habituellement ouvertes à l’idée de prendre des risques et de mettre à l’essai de nouvelles technologies. Ce trait culturel pourrait aider les exportateurs canadiens à identifier les clients friands de nouveautés dans un marché favorable aux nouvelles idées.
Sur le plan culturel, les Turcs ont souvent pour habitude de « suivre leur voisin ». Par exemple, si un fabricant investit dans une technologie donnée, il n’est pas rare de voir ses concurrents faire la même chose. Cette tendance peut contribuer à simplifier les activités de marketing et de développement des affaires des nouveaux venus capables d’offrir rapidement des solutions au marché.
Souvent, le meilleur moyen d’atténuer les risques sur le marché turc est de s’associer à une entreprise locale. Rappelons que la plupart des entreprises turques recherchent des partenariats fiables et à long terme plutôt que la conclusion d’une transaction unique. Pour réussir, il est en outre essentiel d’établir des relations personnelles, d’être présent sur le marché et de se montrer proactif en se rendant sur place ou en ayant des représentants locaux.
Active sur le marché turc depuis déjà longtemps, EDC a établi une représentation régionale à Istanbul en 2010, laquelle offre aussi une protection dans les pays du Levant et de l’Asie centrale.
Dans cette région, la Türkiye est le plus grand marché d’EDC : elle représente généralement 75 % du volume total des activités facilitées par l’ensemble de nos produits. EDC appuie les exportateurs et les investisseurs canadiens dans de multiples secteurs, bien que ces dernières années, elle se soit concentrée plus particulièrement sur les activités d’approvisionnement des entreprises canadiennes des secteurs de l’infrastructure et de l’énergie.
Si vous envisagez la Türkiye dans vos plans d’expansion internationale, contactez EDC. Nos connaissances, nos ressources, nos contacts clés et notre aiguillage vers des partenaires peuvent vous aider à progresser en toute confiance dans votre parcours d’exportation. Vous pouvez nous joindre au 1-800-229-0575, du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h, HE.