Comme dans la plupart des économies mondiales, bon nombre de secteurs de l'économie turque ont été durement frappés par la pandémie. Les secteurs des services, comme le tourisme, ont été particulièrement touchés; parallèlement, les investissements et la production industrielle ont ralenti dans la première moitié de 2020. Or, la Turquie a toujours été l’un des marchés les plus dynamiques du monde, et elle devrait le redevenir une fois la pandémie maîtrisée.
Prévisions de la croissance du PIB réel | ||
(variation annuelle en %) | 2020 | 2021* |
Turquie | 1.2 | 6.0 |
Union européenne | -7.2 | 4.2 |
Pays émergents | -2.4 | 4.2 |
Source : Fonds monétaire international (janvier 2021)
Selon Christopher Wimmer, consul et délégué commercial principal du Canada en Turquie, la situation géographique du pays est un atout stratégique de taille. « La Turquie est entourée de puissantes économies, explique-t-il. C’est une belle porte vers un marché international de 1,5 milliard de personnes, avec une valeur d’environ 24 000 milliards de dollars américains dans un rayon de quatre heures de vol. Par conséquent, les entreprises canadiennes qui mènent des activités en Turquie profitent d’une foule de débouchés dans la région. »
Plusieurs de ces débouchés se trouvent dans les secteurs suivants :
- Construction
Industrie phare du pays, ce secteur est l’un de ses principaux moteurs d’investissement privé et public. Le gouvernement continue de mener d’importants projets en énergie, en santé et en transport. Depuis plusieurs décennies, les entreprises de génie, d’approvisionnement et de construction turques ont elles aussi joué un rôle d’envergure sur la scène internationale. Les entrepreneurs canadiens trouveront des occasions de collaboration non seulement en Turquie, mais aussi partout dans le monde.
BTY Global en Turquie
BTY Global, une entreprise de Vancouver, se spécialise dans les services-conseils, la planification et le développement de projets. En Turquie, elle participe à divers chantiers, allant de la construction d’hôpitaux à celle d’un troisième pont sur le Bosphore. « Sur les marchés émergents, le gros de la construction d’infrastructures est fait par des entrepreneurs turcs », explique Tunca Ataoglu, directeur régional de BTY pour l’Europe, le Moyen Orient et l’Afrique. « Comme ils jouent aussi le rôle de développeurs, d’investisseurs, d’actionnaires et de gestionnaires de projet, ces entrepreneurs peuvent être d’excellents partenaires pour les entreprises canadiennes qui ont le savoir-faire nécessaire pour travailler sur ce genre de projets. »
- Automobile
Le secteur automobile turc est stimulé par une forte demande locale, mais aussi par ses liens avec les grandes multinationales, qui ont fait de la Turquie un carrefour d’exportation en raison de sa situation à la croisée de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient. La présence de grandes usines automobiles appartenant à des marques telles que Fiat, Ford, Honda, Hyundai, Mercedes-Benz, Renault et Toyota a conduit au développement d’une importante chaîne d’approvisionnement. Par ailleurs, l’entreprise canadienne de pièces automobiles Magna possède une installation de production majeure en Turquie. - Fabrication
Le secteur de la fabrication turc est diversifié et en pleine croissance. S’étendant du textile et de l’agroalimentaire, en passant par la machinerie et la production de fer et d’acier, il offre de multiples débouchés reliés à la fabrication de pointe, aux technologies de production novatrices et à la fourniture de matières premières. - Énergie
Au cours de la dernière décennie, la déréglementation et la privatisation du secteur de l’énergie, combinées à l’amélioration du cadre juridique et à la croissance de la demande nationale, ont fait de la Turquie une destination de choix pour les investissements dans les énergies traditionnelles et renouvelables. Le pays offre des occasions prometteuses aux fournisseurs internationaux œuvrant dans ces secteurs. La découverte récente de gaz naturel dans la Mer Noire pourrait aussi créer diverses ouvertures pour les entreprises canadiennes à court terme, la Turquie envisageant de commencer l’exploitation en 2023.
Diversité énergétique
« La Turquie a comme priorité d’accroître sa diversité énergétique et de réduire sa dépendance aux importations », indique Mike Ward, directeur général du Conseil d’affaires Canada Turquie. « Siemens, par exemple, y supervise la construction d’une centrale avec éoliennes totalisant 1 000 mégawatts, qui a été conçue pour augmenter la production d’énergie éolienne de 17 %. »
Secteurs porteurs en Turquie
Voici quelques débouchés pouvant intéresser les entreprises canadiennes au cours des prochaines années :
- Énergie renouvelable
En à peine plus d’une décennie, la Turquie a triplé sa puissance d’énergie renouvelable et a investi près de 40 milliards de dollars dans des projets d’énergie renouvelable. Ces investissements devraient perdurer, puisque le pays a prévu faire passer sa puissance d’énergie renouvelable de 42 à 63 gigawatts d’ici 2024.
- Technologies propres et gestion des déchets
La rapide industrialisation de la Turquie et sa population croissante ont fait augmenter la demande de services publics environnementaux comme la gestion des déchets solides et des eaux d’égout. Le développement de technologies plus efficaces et à moindre coût mettra sur le devant de la scène les projets de technologies propres et de traitement des déchets au cours des prochaines années.
Stantec en Turquie
Stantec est une société d’ingénierie et de gestion de projets d’Edmonton implantée dans le monde entier. Elle œuvre en Turquie depuis 1999. « En Turquie, nous nous concentrons sur l’eau, l’énergie et l’environnement, indique Murat Sarioglu, directeur général de Stantec Turkey. Nous offrons des services de consultation aux grandes banques d’investissement, mais nous travaillons aussi avec certains clients des marchés locaux, comme des municipalités, des services publics d’eau et des ministères. En outre, nous nous appuyons sur nos activités en Turquie pour accéder à d’autres marchés qui ont de bons liens logistiques avec le pays, comme l’Afrique du Nord, le Caucase, l’Asie centrale ou les Balkans. »
- Technologies de l’information et des communications (TIC)
Ce secteur compte parmi ceux qui se développent le plus rapidement en Turquie et il devrait se diversifier en misant notamment sur l’intelligence artificielle. La demande croissante des trois principaux exploitants sera également source d’occasions pour les entreprises. En effet, à mesure que le secteur de la fabrication poursuit sa transformation, ses acteurs auront de plus en plus besoin de machinerie de pointe et d’autres biens et services de TIC.
La Turquie figure au 33e rang du classement de la Banque mondiale des 190 pays où il est facile de faire des affaires en 2020 (le Canada est au 23e rang). Dans ce pays, les obstacles bureaucratiques et réglementaires ont été atténués, mais ils restent tout de même présents, par exemple :
- Changements soudains et fréquents à la législation et à la réglementation, ce qui peut poser des risques pour les entreprises canadiennes.
- Peu de personnes parlent anglais dans les administrations municipales, l’administration publique ou les petites et moyennes entreprises. Par conséquent, la barrière de la langue peut nuire à la capacité des entreprises mondiales à faire des affaires en Turquie.
- La volatilité des changes peut présenter un risque ; elle doit donc être prise en compte. La livre turque a grandement fluctué au cours des dernières années. Depuis la fin de 2017, elle a perdu 46 % de sa valeur contre le dollar américain, fléchissant lorsque les taux d’intérêt sont trop bas et remontant dans la foulée d’une hausse de ces derniers.
La collaboration avec un partenaire turc peut vous aider à composer avec ces risques, mais aussi s’avérer avantageuse sur les plans suivants :
- Un partenaire local peut vous aider à surmonter les obstacles législatifs et bureaucratiques, ainsi que la barrière linguistique.
- Si vous voulez présenter une soumission dans le cadre d’un appel d’offres du gouvernement, vous devez soit ouvrir un bureau sur place, soit établir un partenariat avec une entreprise turque. La deuxième option est généralement préférable.
- L’économie de la Turquie est dynamique. Vous devez donc prendre constamment le pouls du marché pour être en mesure de saisir les occasions. Par contre, les déplacements vers ce pays peuvent être onéreux et s’avérer ardus en raison des restrictions imposées en temps de pandémie. Miser sur un partenaire local peut vous permettre d’éviter ces problèmes tout en restant au fait de la situation locale.
- Les partenaires ont leurs propres réseaux et relations, qui sont cruciaux dans le processus de vente. Ils connaissent les défis qui attendent les entreprises du secteur local et savent comment les surmonter.
- Ce qui intéresse les entreprises turques, ce sont souvent les partenariats et le partage de connaissances plutôt que les simples transactions commerciales. Vous avez ainsi la possibilité de bâtir une relation à long terme mutuellement bénéfique avec elles.
Pour en savoir plus:
- Regardez le webinaire d’Exportation et développement Canada (EDC) intitulé À la découverte du marché turc.
- Visitez la page Info-pays et info-marchés d’EDC sur la Turquie.
- Visitez le site du Conseil d’affaires Canada Turquie, ou communiquez avec lui.
- Visitez la page du Service des délégués commerciaux sur la Turquie.
- Les interactions sociales et l’hospitalité sont primordiales. Vous devrez établir des liens personnels avant de passer aux affaires.
- Démontrez votre engagement ferme envers le marché en nouant et en cultivant des relations personnelles et professionnelles avec vos partenaires et vos clients turcs.
- La « marque Canada » est perçue très avantageusement en Turquie. Il peut s’agir d’un bon point de départ pour vous lancer dans ce pays.
- Donnez la plus grande visibilité possible à votre entreprise sur place, que vous le fassiez vous-même ou par l’entremise de votre partenaire.
- Visez le monde : utilisez la Turquie comme tremplin vers le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie centrale.
- Faites preuve de flexibilité et d’adaptation.
- EDC propose toute une gamme de solutions financières répondant aux besoins des entreprises et leur permettant de relever les défis posés par la pandémie, qu’il s’agisse par exemple de gérer les risques de marché, d’avoir accès à un fonds de roulement ou d’assurer les ventes si les clients sont dans l’incapacité de payer. Trouvez la solution qui vous convient ici.
EDC en Turquie
Exportation et développement Canada est active sur le marché turc depuis longtemps déjà. Elle a établi une représentation régionale à Istanbul en 2010, grâce à laquelle elle offre une protection dans 21 pays de la Méditerranée orientale, du Caucase et de l’Asie centrale. Dans cette région, la Turquie est le plus grand marché d’importation pour EDC : elle représente généralement 75 % du volume total d’activités facilitées par ses produits. EDC appuie les exportateurs et les investisseurs canadiens dans divers secteurs du pays. Toutefois, ces dernières années elle s’est concentrée plus particulièrement sur les activités d’approvisionnement des entreprises dans les secteurs de l’infrastructure et de l’électricité.