La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de diriger un webinaire interactif visant à aider les petites et moyennes entreprises à comprendre et à gérer les risques inhérents au commerce international. Plusieurs experts se sont rendus disponibles pour parler de leur expérience et offrir de judicieux conseils, dont : Jared Burns, vice-président aux opérations de change à la firme EncoreFX; Audrey Ross, spécialiste de la logistique et des douanes à Orchard Private Labelling; et Daniel Tobok, président et chef de la direction à Cytelligence. Si vous n’avez pas eu la chance d’assister au webinaire en direct, vous pouvez le visionner sur demande et apprendre comment gérer les quatre principaux risques rencontrés lorsqu’on pénètre un nouveau marché.
La réponse courte est : absolument. C’est comme si l’on vous demandait si démarrer votre entreprise en avait valu la peine. Bien sûr que oui. Y avait-il des risques? Oui. Avez-vous trouvé un moyen de composer avec ces risques? Bien sûr. Et vous y êtes parvenu en vous informant, ce qui est exactement l’objectif de notre programme : en une heure, donner une image globale des risques que vous pourriez rencontrer et des façons de renforcer votre entreprise pour y faire face.
Gardez en tête que chaque mesure que vous prenez pour réduire les risques à l’échelle internationale vous rapportera des dividendes nettement supérieurs. De nombreuses études montrent que les entreprises qui font de l’exportation sont plus performantes que celles qui n’en font pas, et ce, sur quatre plans distincts :
- Elles sont plus productives et concurrentielles.
- Elles ont habituellement une croissance plus forte et génèrent des revenus plus élevés.
- Elles innovent davantage.
- Elles sont mieux préparées à faire face aux fluctuations économiques.
En tant qu’économiste principale à EDC, je dois évaluer les risques politiques, économiques et réglementaires associés à divers pays. Pour vous aider, voici quelques définitions simplifiées de chacun de ces types de risques. Les risques politiques désignent toute mesure politique ou tout événement qui pourrait mettre un frein ou nuire aux activités de votre entreprise. Les gens pensent souvent aux renversements de gouvernements dans des pays lointains, mais dans les faits, vous n’avez pas besoin de chercher très loin pour voir que même les changements aux politiques d’une nation stable peuvent présenter des risques politiques : regardons par exemple les nouveaux tarifs au sud de la frontière. Les risques économiques désignent les conditions macroéconomiques qui peuvent influencer votre entreprise. Lorsque les taux de change, les taux d’intérêt et les prix fluctuent, ceux-ci peuvent mettre une pression importante sur vos acheteurs et sur votre marge bénéficiaire. Les risques réglementaires désignent les lois et les politiques en vigueur dans le pays où vous vendez vos produits ou services. Évidemment, il est essentiel de les connaître, de savoir en quoi elles diffèrent des réglementations dans notre propre pays et de savoir en quoi des changements dans la structure réglementaire d’un marché international peuvent influencer vos affaires.
Il va sans dire que si vous souhaitez faire des affaires dans un nouveau marché, vous devez trouver toute l’information possible sur ce qui le caractérise. Il existe de nombreuses ressources gratuites en ligne, dont l’Analyse trimestrielle des risques pays d’EDC. Il s’agit d’un outil interactif qui présente l’évaluation des risques pour plus de 100 pays. Si vous ne l’avez pas encore utilisé, je vous conseille vivement d’y jeter un œil. Nous avons également publié un guide sur la gestion du risque politique, disponible en téléchargement. Et n’oubliez pas le Service des délégués commerciaux du Canada. Comptant plus de 1 000 délégués commerciaux au Canada et dans plus de 160 pays, ce service peut vous mettre en relation avec de précieux contacts dans les marchés qui vous intéressent.
Le terme risque financier englobe un grand nombre de problèmes, du non-paiement aux poursuites pour bris de contrat, mais l’une des plus grosses épines dans le pied des propriétaires d’entreprises est la fluctuation monétaire. Encore une fois, inutile d’aller bien loin pour en constater les effets. D’après Jared sBurns, notre expert en opérations de change, le dollar canadien et le dollar américain représentent l’une des paires de devises au sein du G7 pour lesquelles il est devenu extrêmement difficile de faire des prédictions, d’établir des tendances et de faire des échanges. Le plus alarmant est peut-être que parmi les entreprises avec lesquelles il traite, 9 sur 10 ne comprennent même pas qu’elles font des opérations à fort risque de change. Néanmoins, composer avec les hauts et les bas des taux de change n’a pas besoin d’être intimidant ou complexe. Il suffit de bien s’y préparer.
On dit souvent qu’une chaîne d’approvisionnement ne peut être plus solide que son maillon le plus faible. La spécialiste de la logistique et des douanes Audrey Ross avait quelques suggestions à donner aux exportateurs pour évaluer leurs fournisseurs. Comprendre quel est votre type d’entreprise, et avoir une bonne expérience avec ce type d’entreprise, est essentiel, tout comme tenir des rencontres en personne et bâtir des rapports solides. « On ne peut tout simplement pas se fier uniquement aux courriels pour communiquer », a-t-elle dit. Et, bien sûr, bâtir des partenariats avec des courtiers en douanes dans chaque marché international est le meilleur moyen de s’assurer que les biens seront livrés à temps et en bon état, plutôt que d’accumuler des frais d’entreposage pendant que les documents nécessaires se remplissent.
Il y a un peu plus de 10 ans, les cybercriminels visaient exclusivement les grandes entreprises. Aujourd’hui, à une ère où les plus petites entreprises conservent leurs données de façon numérique, celles-ci sont aussi la cible de ce type de crime en pleine croissance, hautement sophistiqué et remarquablement organisé. Les chiffres font froid dans le dos si l’on considère que le coût moyen mondial d’une brèche de données est grimpé à 3,6 millions de dollars américains. Logiciels rançonneurs, hameçonnage, atteinte à la vie privée et infiltration sont autant d’attaques contre lesquelles votre entreprise doit se protéger. Comme notre expert en cybercriminalité Daniel Tobok l’a souligné, il est essentiel de faire évaluer votre réseau par un tiers. Peu importe le degré de réactivité et de fiabilité de votre service informatique, vous devez faire faire une évaluation objective comprenant une vérification de la sécurité et un vrai test d’intrusion afin d'obtenir une évaluation de votre vulnérabilité.
Comme toujours, notre webinaire interactif s’est conclu par une période de questions avec les participants. Un propriétaire d’entreprise a demandé comment les petites entreprises pouvaient se protéger contre ces risques sans engager des dépenses démesurées. Nos experts étaient unanimes : connaître ces zones de risque est la première étape; il est ensuite important de faire ses propres recherches initiales; puis il est impératif de travailler avec des partenaires spécialisés. « La sécurité n’a pas besoin d’être coûteuse », a indiqué M. Tobok. « Il suffit de créer la bonne stratégie, de mettre en place la bonne équipe et d’avoir à disposition les données nécessaires à vos opérations tout en limitant le risque d’une attaque informatique externe. »
EDC publiera bientôt un nouveau guide électronique sur la gestion des risques qui fournira des précisions et des listes pour vous aider à créer votre propre stratégie. Même si cela exige une bonne part d’efforts et de précision, ce processus vous forcera à passer en revue tous les aspects de votre entreprise. Et c’est une bonne chose. Vous trouverez probablement des aspects à améliorer qui, à long terme, profiteront à votre entreprise non seulement en limitant le risque, mais aussi en maximisant votre efficacité, votre rentabilité et votre croissance.