Bien qu’il maintienne généralement le cap, le budget de 2017 met de l’avant l’innovation et les technologies propres, tout en apportant quelques bonnes nouvelles aux entrepreneurs.
En réponse aux préoccupations des entreprises, le budget vise l’innovation et le perfectionnement des compétences, y allouant une enveloppe de 8,2 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Il avance également la proposition ambitieuse de doubler le nombre d’entreprises à forte croissance au Canada, surtout dans le secteur des technologies numériques, des technologies propres et des technologies de la santé, en le faisant passer à 28 000 d’ici 2025.
Par ailleurs, le commerce demeure une priorité comme moteur de croissance économique et de création d’emplois bien rémunérés. En outre, le gouvernement réitère sa volonté d’accroître les exportations canadiennes de biens et services de 30 % d’ici 2025, notamment dans le secteur des ressources et de la fabrication de pointe. Il espère également faire augmenter les exportations des entreprises canadiennes dirigées par des femmes, qui sont sous-représentées à ce chapitre.
Dans l’ensemble, le budget maintient un équilibre entre le besoin continu de relancer l’économie et la nécessité de réduire le déficit, bien que celui-ci devrait se poursuivre jusqu’en 2021 ou 2022.
Le Canada et le monde
Comme prévu, le budget souligne l’importance de la relation Canada-États-Unis dans les domaines de l’énergie propre, de l’innovation et des infrastructures, et témoigne d’une volonté continue de parvenir à un nouvel accord sur le bois d’œuvre.
À l’instar des éditions précédentes, le budget de 2017 met en évidence le fort intérêt du gouvernement pour le commerce avec des pays comme la Chine, l’Inde et le Japon. C’est pourquoi le Canada appuiera la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures à hauteur de 256 millions de dollars sur cinq ans. Le gouvernement espère que cette mesure favorisera une croissance économique inclusive et durable grâce au soutien de projets d’infrastructures énergétiques et de transport de qualité supérieure, ce qui ouvrira de nouveaux débouchés pour les entreprises canadiennes. L’accord commercial entre le Canada et l’Union européenne, qui entrera bientôt en vigueur, figure parmi les points à surveiller dans les prochaines années; des fonds ont d’ailleurs été alloués aux délégués commerciaux pour le soutien aux entreprises canadiennes en Europe.
En outre, le gouvernement a annoncé la création de l’institution de financement du développement (IFD) promise en 2015, qui disposera d’une enveloppe de 300 millions de dollars. Établie comme une filiale en propriété exclusive d’Exportation et développement Canada (EDC), l’institution financière spécialisée facilitera, de manière durable sur le plan social et environnemental, l’expansion du secteur privé dans les pays en développement où les autres sources de financement se font rares.
Engagement à l’égard des technologies propres
Les écoentreprises bénéficieront d’une enveloppe de 1,4 milliard de dollars en capital nouveau et existant par l’entremise d’EDC et de la Banque de développement du Canada (BDC). Par ailleurs, le Fonds de technologies du DD de Technologies du développement durable Canada a été refinancé à hauteur de 400 millions de dollars.
Le budget prévoit également l’octroi de 380 millions de dollars additionnels sur trois ans par l’entremise d’EDC et de BDC pour le soutien au financement par capitaux propres des écoentreprises en quête de croissance.
Le fait que les « technologies propres » soient mentionnées 68 fois dans le document de 322 pages montre à quel point le gouvernement Trudeau est résolu à stimuler ce secteur prometteur.
Accent sur l’innovation
Le budget fait la part belle à l’innovation, notamment par la création du nouveau Fonds stratégique pour l’innovation, qui disposera de 1,26 milliard de dollars sur cinq ans. Ce fonds, qui regroupera les programmes existants, misera sur l’innovation en entreprise dans le cadre de quatre volets : l’Initiative stratégique pour l’aérospatiale et la défense, le Programme de démonstration de technologies, le Fonds d’innovation pour le secteur de l’automobile et le Programme d’innovation pour les fournisseurs du secteur de l’automobile.
En outre, le gouvernement examinera les programmes fédéraux de technologies propres et d’innovation afin de mieux répartir les ressources pour gagner en efficacité. Il mettra également sur pied Innovation Canada, une plateforme dirigée par le ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique. Le financement destiné aux initiatives d’innovation et de développement des compétences s’élèvera à 8,2 milliards de dollars sur cinq ans.
Quant au Plan pour l’innovation et les compétences, il cible six domaines – fabrication de pointe, agroalimentaire, technologies propres, industries numériques, sciences biologiques et de la santé, et ressources propres – et vise à améliorer la croissance et à créer des emplois.
De surcroît, le budget réaffirme l’engagement du gouvernement à l’égard du Service de croissance accélérée, qui coordonne le soutien aux entreprises dans plusieurs ministères et organismes fédéraux. À ce jour, l’initiative a permis à 142 entreprises de croître, et l’objectif est d’en aider 1 000. Le gouvernement veut générer divers gains d’efficacité à ce chapitre, particulièrement par la mise en commun de l’information entre les diverses instances fédérales.
Les entrepreneurs pourront profiter de l’initiative de catalyse du capital de risque, qui disposera de 400 millions de dollars sur trois ans pour soutenir les entreprises établies axées sur la croissance avec du capital-risque.
Soutien aux divers secteurs
Le secteur agricole et agroalimentaire se verra remettre 200 millions de dollars sur quatre ans pour la recherche sur les technologies propres et le rachat. Le gouvernement espère que ces investissements contribueront à l’accroissement des exportations canadiennes de produits agroalimentaires, qu’il aimerait voir atteindre au moins 75 milliards de dollars par année d’ici 2025.
Enfin, le secteur du pétrole et du gaz naturel obtient un bon coup de pouce grâce à un versement unique de 30 millions de dollars au gouvernement de l’Alberta. Ce financement vise à stimuler l’activité économique et l’emploi dans le secteur des ressources de la province, qui devrait se stabiliser en 2017.