L’Analyse trimestrielle des risques pays, qui dresse le profil de 50 marchés autour du globe, est l’un des outils les plus intéressants produits par Exportation et développement Canada (EDC) : il offre des renseignements sur un éventail de risques auxquels s’exposent les exportateurs canadiens et les entreprises qui envisagent de développer leurs activités au-delà des frontières.
En tant qu’analystes des risques pays, mes collègues et moi-même nous intéressons aux risques politiques et économiques mondiaux à considérer lorsque l’on fait des affaires à l’étranger. Par exemple, si votre entreprise cherche à vendre de la machinerie en Iraq, notre analyse vous aidera à effectuer les contrôles préalables nécessaires pour évaluer le risque de défaut de paiement.
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Le guide interactif donne de précieux renseignements sur l’évolution rapide des marchés, les nouvelles occasions ainsi que les risques politiques et économiques récents qui pourraient toucher votre entreprise.
Comprendre les différents risques pays
Ingérence de l’État
S’il est moins probable de nos jours qu’un gouvernement exproprie l’ensemble des actifs ou des placements d’une entreprise, l’ingérence de l’État est le principal risque que nous évaluons. Un gouvernement peut cibler une entreprise en adoptant une série de mesures qui ont des effets semblables à l’expropriation. Par exemple, un nouveau régime pourrait annuler un permis essentiel à une mine. Cette cote permet aussi aux exportateurs de mieux cerner le contexte commercial d’un pays, grâce à des indicateurs tels que la corruption, la primauté du droit et le cadre de réglementation.
Violence politique
Comparativement à l’ingérence de l’État, qu’il n’est pas toujours facile d’établir, la violence politique est un risque plus concrètement mesurable. Nous ne tenons pas compte de la violence criminelle, comme celle des cartels de drogue, mais évaluons plutôt la probabilité que surviennent des actes violents pouvant mener au renversement du gouvernement d’un pays ou à la modification de ses politiques. Pensons par exemple aux récents événements en Équateur, au cours desquels les manifestants ont attaqué des bureaux gouvernementaux afin de protester contre la suppression des subventions au carburant.
Non-transfert et non-convertibilité
Le dernier risque politique est le risque de non-transfert et de non-convertibilité. Les restrictions de conversion sont des mesures qui rendent impossible la conversion de la monnaie locale en devise forte (telle que le dollar américain), tandis que les restrictions de transfert empêchent le transfert de devises fortes en dehors du pays. Un bon exemple serait l’Argentine, où la crise économique et financière a conduit le gouvernement à mettre en place des politiques pour diminuer les importantes sorties de fonds étrangers.
Cote de solvabilité du pays
Sur certains marchés émergents, le gouvernement ou le souverain joue un rôle déterminant dans l’économie. Pour les transactions auxquelles l’État participe, notre équipe définit une cote de solvabilité du pays afin d’évaluer la probabilité d’un défaut de paiement. Cette cote reflète la volonté et les capacités macroéconomiques du gouvernement de tenir ses obligations de paiement. Par exemple, un pays peut avoir une très faible dette publique, mais aussi des antécédents d’arriérés de paiement. La cote englobe des risques économiques, mais aussi politiques. Prenons le cas du Nigéria : nous avons récemment revu à la baisse sa cote de solvabilité en raison d’une dette extérieure croissante, de réformes structurelles trop lentes et de menaces grandissantes à la sécurité.
Si tous ces risques peuvent se matérialiser à moyen ou à long terme, la cote commerciale à court terme que nous attribuons se fonde sur des prévisions à un an, qui mesurent le taux moyen de défaut au titre d’engagements commerciaux d’un pays.
L’Analyse trimestrielle des risques pays, que nous publions quatre fois par an, vous permet de surveiller les indicateurs économiques à court terme, tels que les prévisions de croissance, les fluctuations du taux de change et le niveau de couverture des importations, afin de déterminer si les devises sont suffisantes sur ce marché pour que vous puissiez être payé. Tout au long de l’année, nos analystes mettent à profit des méthodes, des données et de l’expertise internes pour évaluer tous ces risques. Ce précieux outil comporte par ailleurs un tableau de classification, qui présente les catégories de risques pour chaque pays.
Puisque l’envers du risque, c’est l’occasion, l’Analyse trimestrielle des risques pays fournit aussi aux exportateurs un aperçu des relations commerciales bilatérales actuelles et des performances des secteurs influents des pays. En suivant au plus près ces évolutions économiques et politiques, vous serez en mesure d’orienter votre entreprise dans la bonne direction pour profiter des débouchés sur les marchés.