Voici quelques chiffres qui donnent à réfléchir.
L’année où je suis née, il y avait près de 4 milliards d’habitants sur notre planète. Aujourd’hui, ce chiffre approche les 8 milliards et a doublé au cours de mon existence.
Une grande partie de cette croissance explique pourquoi, chaque année dans le monde, 100 millions de personnes qui sont nées ou qui grandissent avec davantage de revenus disponibles et une richesse toute nouvelle rejoignent la classe moyenne.
Tout comme nous, ils ont faim et recherchent une plus grande variété de nourriture et des aliments plus frais et plus salubres. Et le Canada en dispose en abondance.
Le Jour de l’agriculture canadienne (le 23 février) est l'occasion de célébrer les hommes et les femmes, les entreprises et les familles qui sont essentiels à notre économie. Mais c’est aussi un moment de se réjouir de son fantastique potentiel.
Coïncidant presque avec la naissance du Canada, nos exportations de céréales sont devenues un produit de base dans le monde entier et ont permis à notre pays de devenir un géant agricole. Aujourd’hui, cela ne se limite pas aux céréales. C’est ce que nous faisons pousser, ce que nous récoltons, transformons, inventons et fabriquons. Nous exportons la moitié de tout ce que le secteur produit. Nous figurons toujours parmi les cinq plus grands producteurs agricoles et exportateurs de produits agroalimentaires au monde. Nous représentons, avec les États-Unis, la Chine, l’Union européenne et le Brésil, environ 40 % des exportations agricoles mondiales. En 2019, les exportations canadiennes de produits agroalimentaires ont atteint 67 milliards de dollars.
Même en temps de crise économique comme celle aussi destructive que la pandémie de COVID-19, l’agriculture et l’agroalimentaire ont montré une incroyable solidité. Bien sûr, de nombreux éléments de l’industrie ont été affectés à tous les niveaux de la chaîne de l'offre et de la demande à cause des besoins des distanciations sociales écrasant la production (en usines) et la consommation (dans les restaurants). Mais les gens ont toujours besoin de manger. Même si les prix ont été volatiles et que les dépenses des consommateurs ont varié de façon spectaculaire, le secteur de la transformation agroalimentaire a fait beaucoup mieux que le secteur manufacturier et a maintenu des niveaux de croissance incroyables.
Pendant cette crise, EDC (ainsi que nos collègues du Financement agricole Canada et de la Banque de développement du Canada) a contribué au Plan d’intervention économique du gouvernement du Canada a mis en place. EDC a trouvé des moyens pour aider le secteur agroalimentaire canadienne à surmonter cette tempête et à préparer la reprise économique. Et il y a eu de nombreux cas de réussite. Au début de la pandémie, EDC a permis à l’entreprise montréalaise PRANA Biovegan non seulement de surmonter la chute de leurs ventes, mais aussi de revenir plus forte. Notre programme d’investissement de contrepartie égalise, à hauteur d’au plus cinq millions de dollars en nouvel investissement pour aider les entreprises canadiennes à poursuivre leur croissance commerciale et à surmonter les défis économiques. Pendant la COVID-19, ceci a aidé PRANA à survivre et à se concentrer sur le long terme. Vous pouvez en apprendre davantage en lisant l’histoire de ce client ici.
Au moment d'écrire ces lignes, nous sommes toujours au milieu de cette période difficile. Mais avec la distribution des vaccins en cours, il y a tout lieu d'être optimiste et il y a de bonnes raisons de s’intéresser aux futures opportunités qui se présenteront après la pandémie.
Vous vous souvenez de cette classe moyenne en pleine expansion? Examinons ces 100 millions d’individus pour voir où ils vivent : 5 millions au Brésil, 7 millions en Indonésie, 20 millions en Inde et 35 millions de personnes en Chine viennent grossir les rangs de la classe moyenne chaque année. Un nombre de consommateurs équivalents à la population du Canada
Le secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire possède déjà des avantages immenses, comme une réputation mondiale de qualité, de sécurité et de fiabilité, des caractéristiques très convoitées dans tous les marchés. Il s’agit de déterminer quels marchés conviennent le mieux aux entreprises canadiennes et comment y accéder.
Opportunités et optimisme
Le principal client de l’agriculture canadienne est toujours de loin (et sans surprise) les États-Unis, suivis ensuite de la Chine, de l’Union européenne et du Japon. Bien que rien ne risque de changer dans le futur immédiat, EDC est heureux d’augmenter les opportunités pour l’agriculture canadienne avec un impact plus profond sur les marchés déjà établis et un impact plus large dans les économies inexploitées et défavorisées.
Beaucoup des plus grands importateurs du Canada désirent acheter principalement (ce qui peut être désigné comme) nos exportations traditionnelles, c’est-à-dire les céréales, les légumineuses et la viande. Mais cette demande se diversifie. Alors que la viande et le blé ne sont pas près de disparaître, de nouvelles opportunités se présentent dans des créneaux et des domaines non-traditionnels comme les protéines à base de plante et qui viennent d'autres sources que la viande ou encore des substituts laitiers dans lesquels les entreprises canadiennes commencent à investir massivement.
Même au cours d’une année exceptionnelle comme l’a été 2020, les exportateurs canadiens ont gardé le moral. L’indice de confiance commerciale d’EDC a rebondit après avoir atteint son plus bas niveau historique et a montré une augmentation de 21 % de l’optimisme général parmi les exportateurs canadiens de tous les secteurs de l’économie. L’équipe économique d’EDC juge cette confiance utile. Comme l’inflation reste basse et que le chômage persiste, les banques centrales seront tentées de maintenir les taux d’intérêt bas jusqu’à ce que la reprise économique se concrétise. Et au fur et à mesure que cette reprise approche, il faudra s’attendre au déchaînement de la demande refoulée des consommateurs.
Les défis sont évidemment toujours là. Il y a des risques de tensions entre les principaux partenaires commerciaux, les politiques commerciales et d’achats des Etats-Unis qui restent encore à être définies et, bien sûr, la pandémie avec tous ses effets perturbateurs.
À travers tout cela, ce que je continue à trouver remarquable est la solidité du secteur agricole et agroalimentaire canadien. Nous avons une énorme dette à l'égard de ce secteur pour sa contribution importante, variée et vitale à notre économie nationale mais aussi évidemment parce qu’il nous apporte à tous une nourriture essentielle.
Depuis que le Canada est le Canada, nous sommes un pays agricole et nous pouvons en être fiers. Le Jour de l’agriculture canadienne, nous devrions célébrer l’histoire, les entreprises, les individus et les familles qui rendent l’agriculture canadienne possible.
Et quand nous aurons fait cela, nous devrions aussi prendre le temps de célébrer son futur. Après tout, le monde est grand et a faim de ce que le Canada peut offrir.