À ce jour, la croissance résiste. Malgré la possibilité de perturbations, il est évident que les entreprises répondent à la demande du marché. Dans ce contexte, nous tablons sur une accélération de la croissance américaine, qui passera de 3 % cette année à 3,3 % en 2019. L’Union européenne, l’autre locomotive de la croissance mondiale, devrait connaître deux années consécutives d’une croissance d’un peu plus de 2 %, soit supérieure au potentiel à long terme. Pour leur part, les marchés émergents afficheront collectivement une croissance de 4,7 % en 2018, puis de 4,6 % l’an prochain, car l’économie chinoise marquera légèrement le pas. Dans l’ensemble, la croissance mondiale maintiendra le cap à 3,2 % cette année et l’an prochain.
Malgré ce tableau positif, nos perspectives tiennent compte de la présence de vents contraires. Tout d’abord, l’incertitude entourant la politique commerciale engendre indéniablement une « hésitation à investir », et ce, à un moment délicat : la croissance et d’éminentes contraintes de capacité soulignent l’urgence d’investir davantage dans les installations et l’équipement. Ensuite, un contexte de taux d’intérêt plus élevés représente une nouvelle réalité pour toute une génération. S’y adapter ne sera pas chose facile pour les marchés développés; quant au monde émergent, il subit des fluctuations plus importantes et persistantes qui sont une source d’instabilité. D’un point de vue stratégique, il sera impératif à court terme de gérer ces enjeux.
Le Canada profite de cette période de prospérité. Le cours des produits de base est généralement stable. Les taux d’intérêt continueront leur ascension, mais à un rythme plus lent qu’aux États-Unis. Par conséquent, nous nous attendons à une modeste appréciation du huard qui se poursuivra l’an prochain. Ces conditions, conjuguées à la fermeté de la croissance mondiale, contribueront à dynamiser les exportations canadiennes, dont la croissance s’élèvera à 6 % cette année, puis à 4 % en 2019.