Nous nous souviendrons toujours de 2020 comme de l’année où la pandémie de COVID-19 a secoué l’économie mondiale, créant des perturbations commerciales sans précédent et des défis importants pour les entreprises de toutes les tailles et de tous les secteurs. Or, comme toute crise crée de nouveaux débouchés, l’industrie agroalimentaire canadienne a connu de nombreuses « expériences positives » cette année.
Mais revenons un peu en arrière.
L’agroalimentaire et l’agriculture sont des secteurs importants pour le pays. Depuis près d’une décennie, le Canada est le cinquième exportateur de produits de base agricoles et le onzième distributeur d’agroalimentaire à l’échelle mondiale. En 2019, le pays a exporté pour 67 milliards de dollars de produits agroalimentaires.
Avant la pandémie, le taux de chômage au sein de l’industrie agroalimentaire canadienne était très bas (5,6 % en décembre 2019). Les gens dépensaient de l’argent, allaient au restaurant et achetaient de la nourriture à emporter. Une grève ferroviaire dans l’Ouest canadien limitait certaines exportations, causant ainsi une pression à la baisse sur les prix, et il y avait des incertitudes commerciales entre les États-Unis et la Chine. Cela dit, malgré tout, le secteur était généralement vigoureux.
Puis la pandémie de COVID-19 a frappé en mars.
Des ports et des usines ont dû fermer pour limiter la propagation du virus mortel. Au Canada, la pandémie a mené à la fermeture temporaire des usines de transformation alimentaire, surtout dans le secteur de la transformation des viandes. Cela a soulevé des inquiétudes sur la capacité de l’approvisionnement alimentaire à répondre à la demande, et a donc entraîné de fortes fluctuations des prix. La fermeture des usines a eu des répercussions sur le prix de la viande à l’épicerie et, en raison de la pénurie, on a vu des tablettes vides pour la première fois. De plus, les restrictions sur les voyages ont fait en sorte que les travailleurs étrangers temporaires essentiels à l’ensemencement printanier n’ont pas pu entrer au Canada.
En raison des mesures strictes de distanciation sociale, les consommateurs ont dépensé plus d’argent pour les repas à la maison que pour les repas au restaurant. Cet équilibre entre des dépenses plus élevées à la maison et des revenus moindres pour les restaurants, les hôtels et les organisateurs de congrès n’a pas affecté tous les producteurs de la même manière. Les transformateurs, de même que les fournisseurs et les commerçants, ont dû s’adapter rapidement. Les entreprises ont dû investir massivement dans l’équipement de protection individuelle, les panneaux en plexiglas et autres barrières visant à assurer la salubrité des aliments et la sécurité des employés.
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Le bon côté des choses
Les chiffres montrent maintenant que l’agriculture s’en sort mieux que la plupart des autres secteurs. Elle ne profite pas uniquement des besoins alimentaires et des nouvelles habitudes de consommation, mais aussi de la relance de la Chine, qui a connu une épidémie majeure de peste porcine africaine en 2019.
Depuis février, les exportations en agriculture ont augmenté de 14 % et, depuis le début de l’exercice (janvier à juillet), les exportations en agriculture et en alimentation ont augmenté de 8,2 %, pour atteindre 42 milliards de dollars. Bien que le nombre d’heures travaillées ait diminué dans tous les secteurs du pays entre février et juin, le secteur de l’agriculture a connu l’une des plus faibles baisses. De plus, bien que le secteur manufacturier ait connu un déclin important durant les premières phases de la crise, l’industrie alimentaire a connu une envolée en mars, au début du confinement. Depuis l’assouplissement des mesures, les ventes de produits alimentaires ont ralenti, mais elles continuent de surclasser largement celles du reste du secteur manufacturier du Canada.
Les achats à l’épicerie ont connu une hausse instantanée de 30 % à cause de la pandémie, tandis que les dépenses en restauration ont diminué de 70 %. Voici donc un changement majeur dans l’itinéraire des produits alimentaires. Il y a eu davantage de débouchés dans le secteur des achats d’aliments en ligne et pour d’autres entreprises de la chaîne d’approvisionnement.
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Financement agricole Canada, le plus important prêteur à la filière agricole canadienne, a récemment émis des prévisions pour le secteur de l’agriculture. Dans celui des grains et des oléagineux, la demande et les exportations globales sont demeurées relativement élevées – je dirais même : très élevées. En temps de pandémie, les perturbations commerciales représentent une préoccupation pour ce secteur, mais jusqu’ici, nous avons réussi à trouver des marchés pour nos exportations. Dernièrement, l’Inde a assoupli ses tarifs douaniers sur les stocks de lentilles de l’année dernière, ce qui nous a permis d’exporter des légumineuses : une autre bonne nouvelle.
En raison des interruptions d’activité des usines, le secteur de la viande rouge a dû surmonter des défis importants, non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis. Le Canada est un marché hautement intégré. L’augmentation des stocks a nui à la rentabilité, car les capacités de transformation sont limitées en Amérique du Nord. Malgré tout, la demande pour le porc demeure quand même élevée. La présence de la peste porcine africaine entraîne une hausse mondiale de la demande pour des protéines, qu’il s’agisse de bœuf ou de sources alternatives de protéines : voilà donc une autre bonne nouvelle. De ce point de vue, le porc canadien a un avenir prometteur.
Une porte ouverte aux entreprises canadiennes
À l’heure où les économies canadienne et mondiale continuent leur relance, on constate une hausse de la demande pour les aliments. Tout le monde doit manger. Puisque la restauration représente un marché important pour certains produits, la chaîne d’approvisionnement se rétablira à mesure que plus de restaurants rouvrent. Lorsque les gens commenceront à retourner au travail, on verra une augmentation de la demande en essence et en éthanol en raison des besoins en transport. Cela créera de nouveaux débouchés ou fera réapparaître certains débouchés dans le secteur de l’agriculture.
Les innovations dans la manière de faire des affaires offrent aussi un éventail de possibilités. Le magasinage en ligne est plus répandu. Nous observons également des changements dans les habitudes de consommation, comme la popularité grandissante des protéines végétales. Le commerce électronique permet aux petites et moyennes entreprises du secteur de la transformation alimentaire de se rapprocher de leurs clients, de raconter leur histoire et d’explorer de nouveaux marchés auxquels ils n’avaient pas accès auparavant en raison de leur taille et de leur portée.
Le secteur technologique est l’une des industries qui connaît la plus forte croissance au Canada, et il continue d’offrir de plus en plus de débouchés et d’innovations. Pour le secteur agroalimentaire, il s’agit d’une bonne occasion de continuer de prospérer, d’ajouter de la valeur, d’adapter ses produits aux marchés d’exportation et de continuer à répondre aux besoins changeants des consommateurs.
Nous avons aussi appris que les secteurs de l’agriculture et de l’alimentaire n’étaient pas confrontés aux mêmes défis que d’autres secteurs de l’économie canadienne. Lorsqu’on observe en général le PIB, l’économie a diminué de 8,3 % entre janvier et juin, mais la production d’aliments et de boissons a seulement diminué d’environ 3,1 %. Oui, il y a eu quelques accrocs, mais au fond ils témoignent de l’importance des secteurs agricole et agroalimentaire pour le pays. Je crois que des investissements sont nécessaires pour assurer la vitalité de ces secteurs.
Ce que FAC peut faire
En partenariat avec Exportation et développement Canada, Financement agricole Canada travaille avec des petites et moyennes entreprises et des multinationales dans le secteur de l’agroalimentaire et de l’agroentreprise, dans l’objectif de promouvoir l’agriculture et d’offrir une aide financière et des conseils d’experts. En plus de nos programmes courants, nous proposons aussi quelques programmes en réponse à la pandémie. Nous offrons notamment un produit de prêt à terme qui peut être utilisé pour alimenter un fonds de roulement ou pour la modification de la production grâce à l’automatisation et à l’optimisation des dépenses. Enfin, nous avons une marge de crédit de 500 000 $ à laquelle vous avez accès si vous travaillez avec FAC et, évidemment, nous offrons aussi des programmes de reports de paiements.