Il y a un peu plus d’un an, nos relations commerciales avec la France étaient pour le moins incertaines. Deux candidats s’affrontaient au deuxième tour de l’élection présidentielle : l’une prônait la sortie de la France de l’Union européenne (UE), l’autre au contraire souhaitait conclure de nouvelles alliances et de nouveaux accords de libre-échange.
Puisque la France est le quatrième plus important partenaire commercial en Europe et le neuvième partenaire commercial à l’échelle mondiale, il était clair que l’élection allait avoir un impact significatif sur le Canada et les investisseurs canadiens.
Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron remportait l’élection. Ce n’était pas uniquement une victoire pour l’économie française, mais aussi pour l’économie canadienne.
Avant la victoire de Macron, la France avait, en matière d’investissements étrangers, la réputation d’un pays submergé par la bureaucratie et les impôts et prisonnier d’un code du travail qui décourageait les affaires. L’élection d’un président favorable aux affaires a changé la donne.
Rapidement, l’effet Macron s’est fait sentir et depuis, l’économie est en croissance. Les investisseurs tant du Canada que d’ailleurs dans le monde sont de nouveau optimistes et désireux de commercer avec la France.
Cette vieille maxime française s’applique parfaitement à ce qu’a fait Emmanuel Macron, qui a su rapidement modifier le paysage économique et repositionner la France comme pays favorable aux affaires.
En mettant en œuvre une importante réforme des lois du travail, Macron a fait de son pays un marché propice aux affaires et accueillant pour les investissements étrangers. Actuellement, on compte en France 200 filiales de compagnies canadiennes qui emploient 16 000 personnes et les projets d’investissements étrangers dans ce pays sont à un niveau jamais vu depuis 10 ans. Les investissements directs étrangers sont passés de 35,4 milliards de dollars en 2016 à 51 milliards de dollars en 2017, soit une augmentation de près de 44 %.
Macron a également réduit considérablement les impôts des entreprises, puis a lancé un défi aux jeunes diplômés des écoles françaises : démarrer leur propre entreprise.
Depuis l’entrée en fonction de Macron, les jeunes pousses se sont multipliées et leur nombre connaît une croissance à deux chiffres.
Depuis la victoire de Macron, le commerce entre le Canada et la France a augmenté légèrement, soit de 1,5 %. Si cette augmentation n’est pas significative, les possibilités d’affaires pour les entreprises canadiennes sont meilleures qu’il y a un an et l’avenir s’annonce prometteur.
Si l’élection d’Emmanuel Macron a créé un engouement pour le commerce en France, l’Accord économique et commercial global (AECG) a également joué un rôle déterminant en ce qu’il a permis de renforcer les relations commerciales entre les pays partenaires.
L’élection de Macron a été déterminante dans la signature de l’AECG avec le Canada. Depuis sa signature et son entrée en vigueur provisoire le 21 septembre 2017, 98 % des tarifs douaniers imposés au Canada par l’UE ont été levés.
Mais l’Accord a eu d’autres retombées : en effet, les procédures douanières ont été simplifiées et les tests et certifications des produits pour l’accessibilité au marché européen peuvent maintenant être faits au Canada, ce qui réduit les coûts pour les compagnies canadiennes qui exportent en Europe, sans compter que ces compagnies canadiennes ont désormais accès aux contrats publics à tous les niveaux. De plus, il est maintenant plus facile pour certains professionnels de travailler de façon temporaire en Europe. Tous ces facteurs favorisent la stabilité économique et la protection des investissements.
Pour ce qui est des possibilités qui s’offrent aux entreprises canadiennes, les investisseurs peuvent maintenant profiter de la croissance anticipée dans les secteurs des technologies propres, des énergies renouvelables, des services publics et de l’industrie pharmaceutique.
La France compte actuellement un petit nombre de compagnies exportatrices, mais ce nombre est en augmentation en raison des réformes mises en œuvre par Emmanuel Macron. Et puisque la France n’a pas la réputation d’avoir investi beaucoup dans la modernisation des produits, les entreprises canadiennes sont bien positionnées pour exporter leurs produits innovateurs dans ce marché.
Cela dit, le protectionnisme menace les investisseurs et le Canada est bien sûr conscient de ce risque, notamment depuis l’imposition par le président américain Donald Trump de tarifs sur l’acier et l’aluminium.
Alors que la France vient tout juste de remporter la coupe du monde et que le Tour de France retient l’attention du monde entier, il n’y a pas de meilleur moment pour ce pays pour se dire ouvert aux affaires. Le monde, et le Canada, sont attentifs à ce qui s’y passe. La compagnie canadienne Argon18, notamment, a une excellente visibilité en France.
Fondée à Montréal par l’ex-cycliste Gervais Rioux, Argon 18 distribue ses vélos dans plus de 50 pays et fournit notamment les vélos de l’équipe du Kazakhstan Astana Pro au Tour de France et ceux des équipes nationales canadiennes de vélo sur route, sur piste et de paracyclisme.
En tout juste une année, et encore au pouvoir pour quatre autres années, Macron fait exactement ce qu’il avait annoncé : ses réformes changent la donne sur la manière de faire des affaires tant au pays qu’à l’étranger. La confiance des investisseurs augmente et la France est de nouveau favorable au commerce.