Avec l'augmentation des cas de COVID-19 et les dernières semaines de la présidence de Trump qui accaparent les gros titres, la nouvelle année nous apporte aussi un Royaume-Uni qui est effectivement en dehors de l’Union européenne. Bien que le Royaume-Uni ait officiellement qui l’Union européenne le 31 janvier 2020, il a dû se soumettre aux règles européennes jusqu’au 31 décembre 2020 conformément à l'accord de retrait.
Alors que les mois passaient et les défis s’accumulaient, peu de personnes pensaient qu’un accord entre le Royaume-Uni et l’UE serait signé avant la fin de l’année. Heureusement, un accord a été conclu juste à temps. L’accord commercial et de coopération entre l'UE et le Royaume-Uni, conclu la veille de Noël et signé le 30 décembre 2020, est devenu provisoirement effectif le 1er janvier 2021.
Cet accord assure la libre circulation des marchandises entre l'UE et le Royaume-Uni sans quota ni barrière tarifaire, pourvu que les règles d'origine soient respectées. C’est la première fois que l’UE signe un accord avec un autre partenaire commercial qui n’inclut pas de quota ou de barrière tarifaire. Cependant, l’accord réduit l’accès réciproque au marché des services (qui représente près de 50% des exportations totales du Royaume-Uni).
Cet accord est aussi significatif pour le commerce international car il inclut les éléments suivants :
- Le Royaume-Uni n’est plus soumis aux lois et aux règlementations européennes. Cela signifie que le Royaume-Uni peut négocier ses propres accords commerciaux indépendamment de l’UE (comme il le fait avec le Canada, voir ci-dessous).
- Le Royaume-Uni n’est plus sous l’égide de la Cour européenne de justice. Le Royaume-Uni et l’UE peuvent tout deux imposer des restrictions ou des sanctions s’ils pensent par exemple que l’industrie de leur partenaire commercial a bénéficié de subventions injustes. De la même façon, si une des deux parties ne respecte pas les normes sur les produits, des droits de douane peuvent être imposés. Le règlement des contentieux se fera via un tribunal indépendant.
- Le Royaume-Uni est désormais libre de définir sa propre politique étrangère et peut « jouer dans les cours des grands » s’il le souhaite dans des domaines jugés importants pour le pays.
Alors que l’impact initial du retrait britannique de l’UE est resté relativement modeste, les partenaires commerciaux du monde entier surveillent attentivement ce qui se passe pour déterminer les conséquences à long terme sur l’industrie logistique et la façon dont cette « nouvelle normalité » influencera les courants d'échanges commerciaux. Les nouvelles réglementations sur les documents requis, sur la TVA, sur la mobilité de la main-d'œuvre, sur les formulaires de déclaration de douane, sur les contrôles de sécurité et les inspections, pour ne citer qu’eux, devraient accroitre les coûts et les délais de la circulation des marchandises, auparavant fluide, vers et en provenance du Royaume-Uni. Dans certaines régions et industries, l’impact se fait déjà ressentir. Le véritable test ne viendra pourtant que dans quelques mois lorsque les entreprises devront s’adapter à une plus grande incertitude et à l’augmentation des charges administratives qu’une telle restructuration entraine.
Brexit : Qu’est-ce que cela signifie pour le Canada?
Heureusement pour les entreprises canadiennes qui exportent vers le Royaume-Uni, les deux pays ont signé un accord de continuité commerciale au début du mois de décembre qui réglemente le commerce entre le Canada et Royaume-Uni après le Brexit et qui reprend en grande partie l’accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne. De plus, la situation est moins exigeante pour les entreprises canadiennes qu’elle ne l’est pour les partenaires commerciaux européens du Royaume-Uni.
Pourquoi est-ce le cas? Les entreprises canadiennes sont déjà habituées à remplir les formalités administratives lorsqu’elles exportent vers le Royaume-Uni, à l’inverse des exportateurs européens. De plus, la plupart du commerce canadien évite les ports les plus importants au Sud-Est du Royaume-Uni qui auront peut-être plus de difficultés à s’adapter aux nouvelles régulations et qui subiront des retards.
D’un point de vue politique, le Royaume-Uni peut désormais contrôler sa propre politique étrangère et, à long terme, coopérer plus étroitement avec le Canada dans des domaines clés comme le changement climatique et les droits de la personne
Ce que le Brexit ne change pas est l’engagement d’EDC à soutenir les exportations et les investissements canadiens dans le marché britannique. En 2019, le Canada a exporté près de 20 milliards de dollars en marchandises vers le Royaume-Uni et plus de 4 milliards de dollars en services. Le Royaume-Uni reste un des plus importants partenaires commerciaux du Canada. EDC joue un rôle clé pour soutenir les entreprises canadiennes au Royaume-Uni en leur offrant des produits d'assurance conçus pour limiter les risques liés au commerce à l’étranger et des solutions de fonds de roulement qui leur permettent de capitaliser sur des possibilités d’exportation ou d’investissement. Nous continuerons à faire de même en 2021 et dans le futur.
Pour plus d’informations sur le Brexit ou sur les activités d’EDC au Royaume-Uni, veuillez contacter Stephen Wilhelm, le vice-président régional, EMEA, qui est en poste au bureau d’EDC à Londres.
Les entreprises canadiennes peuvent également obtenir des informations sur le Brexit en consultant le site web du Service des délégués commerciaux du Canada ici.