Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union européenne, une coalition de 27 pays qui représente une seule entité économique sur la scène mondiale. Il aura fallu plusieurs années de négociation pour que le Brexit, nom donné à la sortie de la cinquième puissance économique du monde, entre finalement en vigueur. Et voilà que moins de deux mois plus tard, le Royaume-Uni, pour freiner la propagation du nouveau coronavirus, annonce des mesures de confinement, dont la fermeture des magasins, pubs et restaurants et l’interdiction des rassemblements publics. À ce jour, le premier ministre Boris Johnson est le seul chef d’État à avoir été hospitalisé pour cette maladie mortelle. Le 5 avril, la reine Élisabeth II s’est adressée à la population britannique : « C’est ensemble que nous affrontons cette maladie, et je vous assure que si nous restons unis et déterminés, nous la vaincrons. »
Quels sont les secteurs les plus touchés par la pandémie dans la région?
La pandémie de COVID-19 a entraîné une chute rapide et soudaine de l’activité économique au Royaume-Uni, et bon nombre de filières devraient en subir les conséquences. Touchées avant même que le gouvernement ne recommande la distanciation physique et la fermeture des commerces, les premières victimes ont été le tourisme, le transport, les loisirs et l’hôtellerie. Puis, dans la foulée de l’annonce de la restriction des interactions sociales, ce fut au tour des services aux consommateurs et des commerces de détail hors alimentation. Les effets de la pandémie se font maintenant de plus en plus sentir dans d’autres secteurs, comme le commerce de gros, la transformation et la construction, en raison des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, de l’absentéisme, de la baisse de la demande et des reports et annulations des projets d’investissement stratégiques privés. Le marché immobilier – résidentiel et commercial — commence aussi à s’en ressentir.
Quels sont les plus grands défis des entreprises canadiennes actives dans votre région?
Évidemment, les entreprises actives au Royaume-Uni s’affairent actuellement à gérer les problèmes immédiats qui touchent leur personnel, leurs clients, leur technologie, leurs partenaires et leurs chaînes d’approvisionnement. Il va sans dire que les entreprises canadiennes devraient communiquer avec leurs clients et leurs partenaires du Royaume-Uni afin d’anticiper les perturbations. Cela dit, plusieurs occasions à court terme se dessinent déjà. En effet, certaines entreprises amincissent leur offre pour se concentrer sur la production des biens les plus demandés, et ont donc des besoins d’approvisionnement accrus. Le gouvernement a temporairement levé les droits d’importation et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur l’équipement de protection ainsi que sur l’équipement et les appareils médicaux nécessaires qui proviennent de pays hors UE. Par ailleurs, comme le recyclage est à l’arrêt dans bien des endroits, on pourrait constater une pénurie de carton et de matériaux d’emballage, et la demande pour le carton en fibre vierge pourrait augmenter. À moyen terme, lorsque s’enclenchera le retour à la normale, certaines entreprises en profiteront pour gagner en efficacité, en misant sur l’automatisation et l’intelligence artificielle, par exemple.
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Quel est le sentiment général dans le monde des affaires de votre région?
Après des années de négociation et d’innombrables nouvelles sur le Brexit, le milieu des affaires avait hâte de tourner la page… mais pas pour faire face à la COVID-19! La pandémie a plongé la plupart des entreprises britanniques dans un climat d’incertitude inégalé. Ce qui les préoccupe avant tout, c’est l’effet de la chute de leurs ventes nationales et internationales sur leurs flux de trésorerie. Selon un sondage de mars de la Chambre de commerce britannique, la majorité des entreprises (62 %) ont seulement assez de liquidités pour rester à flot pendant trois mois ou moins, et près de la moitié des répondants (44 %) prévoient de mettre à pied temporairement au moins 50 % de leurs employés d’ici la mi-avril. Si le gouvernement a pris les grands moyens pour sauver l’économie par un soutien financier important et par sa politique monétaire, il faudra du temps pour que ces mesures aient les effets escomptés. Il donc est essentiel que le secteur financier donne accès aux liquidités nécessaires pour contrebalancer la diminution soudaine des revenus. C’est d’ailleurs pour cette raison que bon nombre d’entreprises ont décidé d’utiliser entièrement leurs facilités de crédit existantes.
Comment EDC aide-t-elle le marché?
Nous communiquons régulièrement avec nos clients établis au Royaume-Uni et les aidons à préserver leurs chaînes d’approvisionnement canadiennes malgré les arrêts de production. Nous aidons aussi nos clients européens à poursuivre leurs activités au Canada afin de nous assurer qu’ils y conservent leurs investissements. Bien entendu, nous continuons d’accompagner nos clients canadiens qui sont toujours actifs et qui cherchent de nouveaux débouchés en ces temps difficiles.