Proposant des solutions telles que des robots capables de trier les déchets et du plastique compostable fabriqué à partir de déchets alimentaires, de grands innovateurs canadiens ont reçu les félicitations d’Exportation et développement Canada (EDC) pour leurs remarquables réalisations dans le secteur en pleine croissance des technologies propres.

Reconnues pour leurs technologies de pointe et leurs solutions environnementales, cinq entreprises obtiennent les grands honneurs –trois étoiles de l’exportation et deux entreprises à surveiller en 2022 – lors de la sixième Semaine de l’exportation des technologies propres annuelle d’EDC qui a lieu du 24 au 28 octobre.

« Cette année, les étoiles de l’exportation et les entreprises à surveiller représentent bien la diversité du secteur des technologies propres », souligne Sophie Dumoulin, directrice de l’équipe des technologies propres à EDC. « Nos étoiles de l’exportation sont des entreprises qui ont connu une importante croissance et qui contribuent concrètement à la décarbonation de leurs secteurs respectifs, tandis que nos entreprises à surveiller se font remarquer pour leurs excellents résultats dans la commercialisation de leurs produits et pour l’établissement de partenariats internationaux », ajoute-t-elle. 

La Semaine de l’exportation des technologies propres, qui prévoit des événements virtuels et en personne, donne l’occasion de rencontrer des entreprises canadiennes de ce secteur et de découvrir leur incidence mondiale dans la lutte aux changements climatiques. 

« Les changements climatiques sont le défi de toute une génération. À EDC, nous sommes fiers du soutien financier que nous offrons aux entreprises des technologies propres depuis 2012, année de la mise en œuvre de notre orientation stratégique », expose Mme Dumoulin.

« En sa qualité de principale société de financement des entreprises de technologies propres au Canada, EDC se concentre depuis dix ans sur ce secteur pour faciliter la création d’une économie innovante et durable. »

En 2021, nous avons offert du financement à 324 entreprises des technologies propres et facilité des activités à hauteur de 6,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 39 % sur douze mois par rapport à 2020. Le soutien aux entreprises de ce secteur est un volet important de la stratégie 2030 d’EDC et démontre sa détermination à atteindre la carboneutralité d’ici 2050

Découvrez les lauréats de cette année.

Les étoiles de l’exportation

Greenlane Renewables Inc.

Fondation : 2019
Siège social : Burnaby, Colombie-Britannique

L’entreprise : Pionnière canadienne dans le marché du gaz naturel renouvelable (GNR), Greenlane, qui est cotée à la TSX, aide les producteurs de déchets, les services de distribution de gaz et les promoteurs immobiliers à convertir le biogaz en biométhane à valeur élevée et à faibles émissions de carbone.

Le produit : Les systèmes de traitement de Greenlane permettent d’extraire les impuretés et de séparer le dioxyde de carbone et le biométhane qui se trouvent dans le biogaz brut produit par les sites d’enfouissement, les déchets alimentaires, les fumiers et les installations de traitement des eaux usées pour créer du GNR propre et commercialisable. Les applications sont multiples et vont du carburant pour véhicules au chauffage des maisons.

La mission : Écologiser deux des secteurs les plus importants et difficiles à décarboniser du système énergétique mondial, soit le transport commercial et les réseaux de distribution de gaz naturel. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et notre dépendance aux combustibles fossiles, il faut absolument trouver de grandes quantités de carburants de remplacement à faibles émissions de carbone, comme le GNR. Ce dernier passe rapidement de son créneau spécialisé à un produit courant pour remplacer le gaz naturel d’origine fossile.

Les retombées : Ces 30 dernières années, les systèmes de Greenlane ont collectivement permis d’éliminer de l’atmosphère plus de six millions de tonnes de gaz à effets de serre, ce qui équivaut à retirer chaque année 1,3 million de véhicules des routes.

Deux hommes coiffés de casques devant des réservoirs de biométhane.

Les défis : Le plus grand défi que doit relever Greenlane – et toute l’industrie du GNR – est la mise sur pied et la mise en œuvre rapide de plusieurs projets visant à produire du biogaz de qualité. La demande en GNR est un volet déjà bien intégré dans les politiques publiques; et, fait à noter, la demande de la part des consommateurs dépasse de loin l’offre. Les projets les plus économiquement viables ont déjà été créés en Amérique du Nord et en Europe. Greenlane collabore donc avec de petites entreprises pour concevoir et produire des solutions adaptées qui répondent mieux aux besoins techniques, offrent le meilleur rendement économique, exigent le plus faible investissement initial et les coûts d’exploitation les moins élevés, et offrent le meilleur rendement du biométhane. De plus, Greenlane déploie des capitaux à l’intention des promoteurs de projets afin que les projets de GNR atteignent plus rapidement l’étape de la construction.  

Les marchés mondiaux : Greenlane a installé plus de 135 systèmes dans 19 pays, notamment au Canada, aux États Unis, en Allemagne, en Suède, en Corée du Sud, au Brésil, en Finlande, en Espagne et aux Pays Bas.

L’avenir : L’Amérique latine (plus particulièrement le Brésil) est l’un des principaux marchés d’intérêt de Greenlane. « Les grands sites d’enfouissement de cette région tropicale et la biomasse que génère le marché mature de la canne à sucre destinée à la production d’éthanol pourraient représenter d’importantes sources de biogaz pour la transformation en GNR », expose Brad Douville, PDG de Greenlane.

L’impact d’EDC : Le modèle d’affaires de Greenlane s’appuie sur peu d’actifs et l’entreprise fait appel à des fournisseurs indépendants de l’étranger pour construire les systèmes qu’elle conçoit. Il faut plusieurs mois avant que le système de traitement personnalisé puisse être livré à l’établissement du client. Pour faire avancer les choses, Greenlane peut devoir présenter un cautionnement d’exécution ou une lettre de crédit pour couvrir les coûts initiaux du fournisseur et les coûts internes engagés avant la livraison et l’installation du système. « Les banques dites traditionnelles n’aiment pas trop accorder de prêts dans ces cas-là. C’est ici qu’EDC peut fournir une aide supplémentaire », explique Monty Balderston, directeur financier de Greenlane.

Mara Renewables Corp.

Fondation : 2012
Siège social : Dartmouth, Nouvelle-Écosse

L’entreprise : Elle produit des huiles d’algues nutritives riches en acides gras oméga-3, qui représentent un substitut durable à l’huile de poisson. On peut ajouter ces huiles casher et halal aux préparations lactées pour nourrissons, aux compléments alimentaires, au lait, à la nourriture pour animaux, aux produits pharmaceutiques et aux cosmétiques.

Le produit : On cultive et fait fermenter les microalgues, initialement récoltées dans la baie de Fundy en Nouvelle-Écosse, dans de grands réservoirs hauts de cinq étages situés dans une usine du Royaume-Uni. Les huiles sont ensuite extraites au moyen d’un procédé à base d’eau sans produits chimiques, qui élimine tous les contaminants marins, le goût et l’odeur. Contrairement aux huiles de poisson, les produits Mara sont sans saveur et ne provoquent aucun rot désagréable.

La mission : L’entreprise se concentre sur la recherche, le développement et la commercialisation de biotechnologies durables et rentables pour créer une algue à croissance rapide en vue d’en faire des huiles riches en acides gras oméga-3.

Les retombées : « La sauvegarde des océans est notre plus grande incidence sur le monde », affirme Blair Cook, directeur financier de Mara. Il ajoute que le mot Mara signifie « de la mer » en gaélique.

« Le poisson ne contient pas naturellement d’oméga-3. Cet acide gras vient en fait de son alimentation », indique-t-il. Mara utilise le potentiel de l’océan sans en exploiter les ressources. Rien que l’année dernière, l’entreprise a produit assez d’huile de microalgues pour protéger 7,48 milliards de poissons.

Un homme en sarrau blanc tenant six éprouvettes contenant des huiles végétales.

Les défis : « L’expansion a été un long parcours », se souvient M. Cook. Il a fallu plusieurs années à Mara pour commencer à générer des profits. L’innovation, c’est une chose, mais simplifier les processus pour qu’ils deviennent rentables et viables prend du temps, ajoute-t-il.

Les marchés mondiaux : L’Europe, les États Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

L’avenir : La production d’autres huiles nutritionnelles figure en tête de liste des prochains objectifs. L’entreprise entend aussi mener d’autres travaux en R et D pour explorer la possibilité d’utiliser ses huiles renouvelables comme carburant de remplacement. M. Cook affirme que les sociétés pétrolières s’intéressent beaucoup à cette innovation.

L’impact d’EDC : « EDC a été un partenaire essentiel à notre réussite », soutient M. Cook. Grâce à l’Assurance crédit d’EDC, par exemple, Mara a pu expédier d’importantes commandes pouvant valoir jusqu’à 500 000 $ de l’autre côté du globe sans crainte de non paiement. EDC a également collaboré avec l’institution financière de Mara pour augmenter sa marge de crédit et récemment, EDC a investi dans l’entreprise « ce qui nous aide à attirer d’autres investisseurs », se réjouit M. Cook.

FLO

Fondation : 2009
Siège social : Québec, Québec 

L’entreprise : FLO est l’un des plus grands exploitants de réseau de recharge pour véhicules électriques (VE) et fournisseur de solutions de recharge intelligentes en Amérique du Nord.

Le produit : Louis Tremblay, fondateur de FLO, croit fermement que pour créer une excellente expérience utilisateur, il faut absolument un réseau de bornes de recharge pour favoriser l’adoption des VE. FLO offre des solutions de recharge aux conducteurs, des centres urbains jusqu’à la campagne.

La mission : Lutter contre les changements climatiques en installant des bornes de recharge sur des rues, dans les immeubles municipaux et dans les résidences privées pour accélérer l’adoption des VE et ainsi créer des communautés plus propres, plus saines et à faibles émissions de carbone.

Les retombées : Tous les mois, d’un bout à l’autre de l’Amérique du Nord, FLO permet à plus de 750 000 véhicules d’être rechargés grâce à plus de 65 000 bornes rapides fiables, déployées dans les lieux publics, privés et résidentiels.

Véhicule électrique branché à une borne de recharge.

Les défis : « Il y a beaucoup à faire dans la lutte aux changements climatiques », fait valoir M. Tremblay, qui reconnaît que l’adoption des VE lui tient à cœur. Mais la transition ne se fera pas du jour au lendemain. « Ces 10 dernières années, on ne faisait qu’envisager l’achat d’un VE. Aujourd’hui, c’est une course. Nous devons déployer rapidement notre réseau pour que tout le monde puisse y avoir accès. »

Principaux marchés : L’Amérique du Nord, dont Montréal, Toronto, Vancouver, New York, Los Angeles et l’Alaska.

L’avenir : « Il faut plus de VE sur les routes. Nous devons collaborer avec des partenaires gouvernementaux pour favoriser le déploiement équitable des bornes de recharge et la viabilité du réseau », soutient M. Tremblay. Son objectif dans les cinq prochaines années est d’étendre ses activités à d’autres régions des États-Unis.

L’impact d’EDC : La transition vers une flotte entièrement électrique exige la participation de tous, selon M. Tremblay. FLO est fière de compter EDC parmi ses partenaires, « un investisseur institutionnel qui réagit aussi rapidement que nous » et qui appuie la mission de l’entreprise, soit d’offrir à tous une expérience de recharge fiable et équitable.

Entreprises à surveiller

Genecis Bioindustries inc.

Fondation : 2017
Siège social : Toronto

L’entreprise : Cette entreprise de biotechnologie fabrique des plastiques compostables à partir de déchets alimentaires. Les polyhydroxyalcanoates, ou PHA, sont reconnus comme les seuls polymères biodégradables capables d’imiter les propriétés fonctionnelles des plastiques fabriqués à base de pétrole.

Le produit : Cette entreprise utilise des bactéries pour traiter les déchets alimentaires destinés aux sites d’enfouissement et les transformer en PHA, un produit biodégradable servant à remplacer les plastiques traditionnels fabriqués à partir de pétrole. À partir de ces résines plastiques, on peut fabriquer toutes sortes de choses : fournitures médicales, pièces automobiles, dosettes de café, jouets pour enfants. Lorsqu’elles atteignent la fin de leur vie utile, on peut les composter. Elles se décomposent parfois en un mois seulement, contrairement aux plastiques synthétiques qui mettent des centaines d’années à se dégrader.

La mission : Orienter le monde vers une économie circulaire, où les grandes marques utilisent les PHA, ces plastiques écologiques, dans les emballages, les services alimentaires, l’agriculture, les textiles et bien d’autres secteurs encore afin de réduire les 8,16 milliards de kilogrammes (18 milliards de livres) de plastiques qui viennent polluer les océans chaque année.

Trois hommes en sarrau blanc, accroupis en cercle, en train de prélever un échantillon de déchet alimentaire aux fins de suprarecyclage.

Les retombées : En exploitant les déchets alimentaires destinés aux sites d’enfouissement, Genecis a créé les premiers PHA à usage commercial à coûts concurrentiels. « Notre procédé ne vise pas à créer des produits finis; nous fournissons plutôt des résines plastiques biodégradables que (nos clients) peuvent utiliser pour toutes sortes d’applications », explique Luna Yu, qui a fondé l’entreprise alors qu’elle n’avait que 22 ans. L’an dernier, elle a d’ailleurs remporté le concours de présentations organisé dans le cadre de la Semaine de l’exportation des technologies propres.

Les défis : « Notre plus grand défi a toujours été de suffire à la demande; nous n’avons tout simplement pas la capacité », explique Mme Yu, qui se désole que l’entreprise ait dû refuser des clients par manque de ressources. « Nous cherchons un moyen de remédier à la situation », conclut-elle.

Les marchés mondiaux : Le Canada, les États Unis et l’Europe.

L’avenir : Outre le lancement de sa propre gamme de produits pour contribuer à la diminution de la pollution causée par les plastiques à l’échelle mondiale, Genecis cherche à améliorer la santé humaine. « En moyenne, nous ingérons chaque semaine une quantité de plastique qui équivaut à la taille d’une carte de crédit », que ce soit par les aliments qu’on mange, l’eau qu’on boit et l’air qu’on respire, fait valoir Mme Yu, qui faisait partie des finalistes du premier Défi des femmes en tech propres, un concours national de trois ans mis sur pied en 2018 par Ressources naturelles Canada et MaRs. « Nous cherchons à éliminer cette exposition grâce à nos résines non toxiques et écologiques. » 

L’impact d’EDC : « EDC était là lorsque nous avons signé notre premier contrat et elle continue de nous aider », fait valoir Mme Yu, qui attribue la prospérité et la croissance soutenue de son entreprise à la protection contre les risques et aux garanties de prêt d’EDC. « À nos débuts, nous avons dû fabriquer des bioréacteurs (pour décomposer les déchets alimentaires) à partir de cuiseurs à riz modifiés afin d’économiser. Aujourd’hui, notre chiffre d’affaires s’élève à 1,2 million de dollars et les bons de commande d’entreprises du palmarès Fortune 500 représentent 10 millions de dollars », conclut-elle. 

Waste Robotics

Fondation : 2016
Siège social : Trois-Rivières, Québec

L’entreprise : Une jeune société technologique du secteur de l’environnement et du recyclage qui conçoit des robots capables de trier les déchets organiques et de rendre le processus plus efficace, plus rentable et moins cher.

Le produit : Des algorithmes d’apprentissage profond et des technologies robotiques de pointe sont intégrés pour améliorer la rapidité, la sécurité, la précision et la rentabilité du recyclage des déchets. Les robots sont programmés de manière à reconnaître les sacs contenant des déchets organiques, à les trier efficacement et à les séparer des ordures et du recyclage à flux unique.

La mission : Devenir le chef de file mondial des solutions robotisées de tri des déchets et du recyclage en rendant les usines aussi efficaces et rentables que possible.

Un gros robot trie des déchets.

Les retombées : Avec la pénurie de main-d’œuvre qui sévit partout dans le monde, ces robots répondent à un important besoin. Rapide et efficace, chaque robot peut trier jusqu’à neuf tonnes de déchets à l’heure.

Les matières organiques ainsi récupérées sont envoyées au compostage ou à la production de biogaz. Tout ce qui est séparé est soit recyclé, soit revendu. On peut ainsi réduire de jusqu’à 98 % la quantité de déchets qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement.

Les robots, qui ont une durée de vie de quinze ans, offrent un bon rendement du capital investi, fait valoir Katherine Diamond, directrice du marketing de Waste Robotics. « La période de récupération de notre investissement est d’un an. »

De plus, pas besoin de benne indépendante, d’autres camions, ni de personnel supplémentaire.

Les défis : « Notre plus grand défi est la sensibilisation de nos clients à l’IA (intelligence artificielle) et à la robotique. Ils ne les connaissent pas bien parce que cette technologie est encore assez nouvelle, explique Mme Diamond. Ils croient que les robots sont des superhéros, mais il n’en est rien. »

Marchés mondiaux : Les États-Unis et la France sont des marchés clés, mais l’entreprise est en train d’étendre ses activités partout en Europe ainsi qu’en Australie, en Corée, au Japon et en Chine.

L’avenir : « Si nous ne réagissons pas plus vite et que nous ne travaillons pas plus intelligemment, les déchets vont submerger notre planète. Il faut absolument trouver des solutions créatives pour traiter encore plus de matières. Malheureusement, le secteur des déchets et du recyclage n’a pas accès aux avantages qu’offre la technologie pour améliorer l’efficacité… mais nous sommes en train de remédier à la situation », explique Eric Camirand, fondateur et directeur général de Waste Robotics.

L’impact d’EDC : « L’exportation fait partie de la plupart de nos projets et de nos ventes. Sans EDC, nous n’aurions tout simplement pas été en mesure d’atteindre le développement nécessaire à notre croissance, observe Mme Diamond. Il est impossible pour une entreprise comme Waste Robotics d’assumer seule les risques associés à l’exportation. EDC est l’une des pierres angulaires de notre réussite. »