Après les pires résultats de son histoire lors du sondage du printemps – soit au moment de la mise en place des premières mesures de confinement pour lutter contre la pandémie –, l’indice de confiance commerciale (ICC) d’Exportation et développement Canada a gagné plus de 20 %.
Dans notre plus récent sondage, réalisé en octobre et en novembre, notre indice a grimpé à 67,5 alors qu’il se situait à 56,0 en mai dernier, le plus faible résultat depuis notre tout premier sondage en 1999.
Le rebond a été généralisé. Les cinq composantes de l'indice sont reparties à la hausse, ce qui s'est traduit par une amélioration des perspectives pour les exportations canadiennes et les ventes sur le marché national. Les gains s’étendent à toutes les régions du pays, l'Ontario étant désormais la région la plus optimiste à l'égard des activités commerciales. On a constaté une progression chez les entreprises de toutes les tailles, et tout particulièrement les grandes entreprises. La confiance s’est également raffermie à l’ensemble des secteurs. À ce chapitre, l’infrastructure et l’environnement ont fait les gains les plus substantiels. Par ailleurs, la filière des technologies de l’information et des communications demeure l’une des plus optimistes, ce qui témoigne du rapide virage vers les activités en ligne dans un contexte de pandémie ainsi que des retombées escomptées à la suite d’importantes dépenses visant les mises à niveau en 2020.
Ce sursaut de l’indice survient alors que les données du commerce mondial et canadien pour les deuxième et troisième trimestres surpassent les attentes. Les résultats du présent sondage se démarquent considérablement de ceux du sondage du printemps, et ils nous portent à croire que le commerce extérieur du Canada poursuivra sa remontée durant la première moitié de 2021 (voir le graphique).
Toutefois, comme la deuxième vague de la COVID-19 sévit dans plusieurs régions du pays, l’économie canadienne n’est pas encore tirée d’affaire. À titre de comparaison, l’indice reste de 3 % inférieur à son niveau d’avant la pandémie, et le score actuel s’apparente à celui observé lors de conjonctures difficiles comme l’éclatement de la « bulle technologique », les semaines et les mois ayant suivi les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la crise financière mondiale de 2008-2009 et la crise du crédit en Europe en 2011-2012.
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Les répercussions négatives de la COVID-19 se font toujours sentir pour beaucoup d’entreprises, mais elles sont de plus en plus nombreuses à faire état d’effets positifs.
Les résultats de notre sondage laissent à penser que la majorité des entreprises (soit près 80 %) ont toujours des niveaux de production inférieurs à ceux d’avant la pandémie du fait d’une demande mondiale en berne.
Pour ce qui est des impacts de la COVID-19, les deux tiers des répondants (65 %) ont déclaré que la pandémie avait des répercussions négatives sur leurs ventes, et même « très négatives » selon un tiers des exportateurs sondés. Le contexte commercial actuel, dont la présence de mesures protectionnistes dans certaines régions du globe, continue de poser des défis à un tiers des exportateurs.
Il y a cependant une bonne nouvelle : près du quart des répondants affirment que leurs ajustements face à la pandémie a un impact positif sur les ventes, ce qui contraste avec les neuf points de pourcentage obtenus lors de notre sondage précédent. Cette amélioration s’expliquerait non seulement par les répercussions sectorielles très contrastées de la pandémie dans une reprise « en forme de K », mais aussi par le fait que plus d’entreprises adaptent leur production pour tirer parti des nouvelles tendances relatives à la demande en temps de pandémie.
Les entreprises ont manifesté des inquiétudes en matière de liquidités au début de la crise, mais cet enjeu est devenu nettement moins préoccupant dans notre plus récent sondage, sans doute en raison des multiples programmes gouvernementaux mis en œuvre pour soutenir les entreprises canadiennes.
Dans l’ensemble, les perspectives économiques ne cessent de s’améliorer. Ainsi, un nombre croissant d’exportateurs (38 %) envisagent d’investir dans un horizon de deux ans et de recruter du personnel au cours des six prochains mois (37 %). Sur ce front, notons qu’un nombre grandissant d’entreprises disent éprouver des difficultés à trouver de la main-d’œuvre qualifiée – une préoccupation qui nous a été exprimée sans détour lors de nos forums virtuels partout au pays, et tout particulièrement lors de ceux présentés dans les Maritimes.
Un nombre record de répondants envisagent de diversifier leurs marchés
Nous avons abordé la question de la diversification dans notre sondage il y a près d’une décennie. Aujourd’hui, un nombre sans précédent de répondants prévoient exporter vers de nouveaux marchés (74 %) ou investir à l’étranger (28 %). Nous il y avait un élan semblable vers la diversification pendant les difficiles renégociations entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), mais ce résultat supérieur.
La plupart des entreprises qui envisagent d’exporter pour la première fois se tournent vers les États-Unis, notre marché de prédilection. Quant aux entreprises souhaitant accroître leurs exportations vers de nouveaux marchés, elles ciblent également l’Europe et l’Australie.
Concernant les investissements à l’étranger, davantage d’exportateurs prévoient investir en Chine et en Inde, mais ils sont moins nombreux à vouloir investir au Royaume-Uni, sans doute en raison des préoccupations entourant la saga du Brexit.
Les exportateurs canadiens entrevoient une reprise lente et semée d’embûches
Les exportateurs sondés s’attendent à ce que les effets de la pandémie sur les ventes durent plus longtemps que lors de notre précédent sondage. En fait, le tiers des répondants (67 %) pensent que la récession mondiale durera plus d’un an. Compte tenu de la gravité des vagues d’infections de la COVID-19, une mince majorité (53 %) de répondants s’attendent à une récession mondiale et à une reprise à double creux ou « en forme de W », soit neuf points de pourcentage de plus que lors de notre dernier sondage.
EDC réalisera son prochain sondage en avril et mai 2021. D’ici là, espérons que la vaccination aura commencé et que l’indice de confiance commerciale poursuivra sur sa lancée en tant qu’indicateur de l’optimisme grandissant des exportateurs canadiens envers la durabilité de la reprise économique mondiale.