Bon nombre d’entreprises canadiennes gagneraient à inclure les marchés de l’OCDE qui font partie de l’Union européenne dans leur stratégie de croissance des exportations.
Notre étude montre que les États-Unis sont souvent le premier marché d’exportation des entreprises canadiennes. Qui plus est, 65 % de celles qui exportent aujourd’hui ont commencé par ce marché, et 62 % des exportateurs en devenir ont l’intention de les imiter.
Plusieurs excellentes raisons sous-tendent leur décision. En conquérant d’abord le marché américain, les entreprises augmentent rapidement leurs ventes et leurs revenus. De plus, comme nos deux pays sont voisins, c’est facile de rencontrer les clients potentiels en personne. Aussi, nous avons des pratiques commerciales semblables. Enfin, les exportateurs profitent aussi de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
Une autre stratégie courante consiste à cibler des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou signataires d’un accord commercial avec le Canada. Notre étude montre que 22 % des exportateurs penchent pour l’une de ces deux options, et que 17 % des futurs exportateurs comptent leur emboîter le pas. C’est d’ailleurs une deuxième étape tout indiquée pour les entreprises qui souhaitent étendre leurs activités ou se diversifier hors des États-Unis.
Quel que soit le pays où elles choisissent d’exporter en premier, toutes les entreprises ont grosso modo les mêmes motivations. Sans surprise, leur motivation première est de trouver de nouveaux clients. Vient ensuite le désir d’augmenter leur chiffre d’affaires et d’améliorer leur marge bénéficiaire.
Parmi les entreprises qui prévoient exporter vers des pays de l’OCDE ou des pays qui ont conclu un accord commercial avec le Canada, 37 % estiment offrir un produit ou un service unique qui sera bien reçu dans ces marchés. Une autre tranche de 24 % dit saisir une occasion d’affaires non sollicitée.
En un mot : débouchés. L’UE, première puissance économique mondiale, offre une nouvelle clientèle potentielle de 500 millions de personnes.
Les débouchés sont encore plus prometteurs sur les marchés de l’OCDE qui font partie de l’UE, car l’OCDE a justement été créée pour mettre en commun des données, créer des politiques pour stimuler la croissance et favoriser le commerce entre ses membres. Ils sont au nombre de 35, dont le Canada et 23 pays de l’UE. Les entreprises qui choisissent d’exporter vers les pays de l’OCDE plutôt que vers le marché américain, saturé, ont non seulement la chance de réaliser des ventes plus rentables, mais en se diversifiant, elles se protègent mieux contre les secousses économiques régionales. Mieux encore, elles peuvent prolonger la durée de vie de leurs produits.
En revanche, il leur faudra relever des défis. La langue et la logistique peuvent être des obstacles, tout comme les différences dans les pratiques commerciales et les modalités de paiement.
Heureusement, il existe des moyens d’aplanir ces obstacles.
La majorité des exportateurs canadiens que nous avons sondés disent qu’il est plus facile de jongler avec les tarifs douaniers, documents d’exportation et cadres de réglementation dans les pays signataires d’un accord de libre-échange (ALE).
On s’attend justement à ce que le tout récent Accord économique et commercial global Canada-Union européenne (AECG) soit un atout majeur, car il aura pour effet de supprimer la majorité des droits de douane pour les entreprises canadiennes.
Comme pour tout ALE, par contre, son libellé est complexe. Ainsi, les entreprises doivent s’assurer de comprendre leurs obligations et fournir différents documents, comme une preuve d’origine.
Pour cette raison, vous devrez désigner un employé ou faire équipe avec un partenaire ou un courtier qui comprend les tenants et aboutissants juridiques de ces accords.
Quand on tient compte de la taille de l’économie européenne, des avantages qu’offrent les marchés de l’OCDE et des attraits de l’AECG pour les exportateurs canadiens, il est clair que les pays de l’OCDE qui font partie de l’UE offrent une occasion réelle de prendre de l’expansion et de faire des affaires lucratives.