Qu’est-ce qu’une technologie propre?
Il s’agit de tout processus, produit ou service qui réduit l’impact environnemental, favorise la durabilité et fournit des biens qui utilisent moins d’énergie et de ressources que la norme de l’industrie. C’est un secteur très lucratif, qui prend de plus en plus d’ampleur.
Les chiffres montrent bien cette croissance : les exportations mondiales du secteur ont augmenté à un taux annuel composé d’environ 4 % entre 2008 et 2015. Selon les estimations, leur valeur annuelle s’élevait à 1 200 milliards de dollars en 2015, et d’après les dernières projections, elle devrait atteindre les 2 500 milliards d’ici 2022. Les technologies propres sont partout dans l’économie mondiale : on les trouve principalement dans les secteurs des procédés industriels et extractifs, du transport, du recyclage, de la production d’électricité, de l’efficacité énergétique, de la gestion des eaux et de l’agriculture.
Bien que le marché canadien recèle de nombreux débouchés pour les entreprises de technologies propres, la prospérité à long terme du secteur dépendra de sa capacité à diversifier ses activités par l’exportation. Les perspectives sont particulièrement favorables dans les régions où le pays a passé des accords de libre-échange, comme l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne (UE) et l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
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Coup d’œil sur les cinq marchés les plus prometteurs
1. États-Unis
Selon un rapport récent de Bloomberg NEF, les investissements dans les technologies propres aux États-Unis ont atteint les 64,2 milliards de dollars américains en 2018 et ainsi dépassé le record précédent de 62,3 milliards établi en 2011. Près de 80 % des exportations canadiennes de technologies propres sont destinées aux États-Unis dans le cadre de l’ACEUM. Autres points à prendre en considération :
- On trouve d’importantes grappes industrielles dans le secteur des technologies propres en Californie, en Floride, dans l’État de New York, au Texas, au Colorado, au Massachusetts, en Oregon et dans l’État de Washington. Ces régions pourraient donc devenir des marchés de prédilection pour les exportateurs canadiens du secteur.
- En Californie par exemple, les problèmes persistants de qualité de l’air ont mené au durcissement de la réglementation en matière d’émissions, ce qui stimule la recherche et le développement dans le domaine des technologies propres ainsi que leur adoption dans les secteurs de l’électricité et du transport. En outre, la raréfaction des ressources en eau de l’État rend les technologies de pointe pour la gestion et la conservation des eauxde plus en plus indispensables. Il s’avère que ce sont tous des domaines d’expertise du Canada.
- L’État de New York fournit un autre exemple : son économie compte sur une solide industrie des technologies propres, et il prévoit répondre à 50 % de ses besoins courants grâce à des sources d’énergie propres d’ici 2030. Actuellement, l’État finance la R-D sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables par son programme d’échange de droits d’émission, ce qui ouvre aux entrepreneurs canadiens cet important marché en croissance rapide.
2. Europe
L’UE est le deuxième marché d’exportation de technologies propres du Canada après les États-Unis. C’est aussi le troisième importateur au monde de produits de technologie propre (environ 148 milliards de dollars en 2016).
L’AECG devrait grandement aider les entreprises canadiennes de technologies propres à faire des affaires en Europe. L’Accord élimine tous les tarifs douaniers sur les produits canadiens de technologie propre et permet aux entrepreneurs canadiens de participer aux processus d’approvisionnement régionaux et municipaux. Il simplifie également la mobilité de la main-d’œuvre, ce qui facilitera le recrutement de professionnels canadiens du secteur dans les pays membres de l’UE.
Voici quelques exemples parlants des débouchés dans l’UE :
- Le Royaume-Uni se concentre sur l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique, les technologies vertes, les technologies de réseaux électriques intelligents et les véhicules électriques.
- L’Allemagne a besoin de technologies de gestion des eaux et des eaux usées, de contrôle de la pollution atmosphérique, de recyclage de pointe et d’assainissement des sols.
- L’Espagne se tourne vers les réseaux électriques intelligents et les villes intelligentes : elle doit donc construire des infrastructures de soutien. Le pays offre également des débouchés dans les secteurs de la gestion et du traitement des eaux et des eaux usées ainsi que des technologies de contrôle et d’assainissement de la pollution.
- Les Pays-Bas ont établi d’importantes mesures d’encouragement à l’investissement pour développer leurs capacités solaires, éoliennes côtières, de biomasse et géothermiques.
3. Asie-Pacifique
Le marché de l’Asie-Pacifique offre de nombreux débouchés, en particulier grâce aux avantages du PTPGP. Cet accord a été signé, outre le Canada, par l’Australie, le Brunei, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Voici des exemples des principaux besoins à combler :
- Le Mexique a besoin d’équipement et de services de ressources en eau ainsi que de produits et de technologies de gestion des déchets solides, d’assainissement des sols, de recyclage et de surveillance de la qualité de l’air.
- L’Australie travaille au développement de réseaux électriques intelligents et de systèmes de stockage d’énergie de pointe.
- Le Vietnam a d’importants besoins dans les domaines du traitement des eaux et des eaux usées, de la gestion des déchets solides et du contrôle de la pollution atmosphérique.
L’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et ses dix pays membres constituent un marché régional supplémentaire pour les entreprises de technologies propres du Canada, les barrières à l’entrée y étant relativement faibles par rapport àde nombreux autres marchés asiatiques.
Les pays de l’ANASE recèlent d’excellents débouchés, car ils se caractérisent parune demande croissante de solutions de technologies propres etun manque d’expertise sectorielle. En outre, les politiques gouvernementales favorisent de plus en plus le déploiement de ce type de technologies. À noter que certains pays de l’ANASE (Brunei, Singapour, Malaisie et Vietnam) sont aussi membres du PTPGP.
La région offre entre autres les débouchés suivants :
- Les entreprises d’énergie solaire canadiennes pourront y trouver des clients pour leurs services-conseils ainsi que leurs services d’essais, d’ingénierie et d’élaboration et de conception de projets.
- Les projets hydroélectriques à moyenne et à très petite échelle représentent de superbes occasions dans le domaine de la production d’énergie renouvelable en Indonésie, en Malaisie, au Laos, aux Philippines et au Vietnam.
- Le secteur de l’électricité de la région a besoin de technologies d’efficacité énergétique et de systèmes de gestion des processus améliorés.
- Dans toute la région, la gestion de la qualité de l’eau et des eaux usées doit être améliorée de manière urgente. Les infrastructures de traitement des eaux d’égout, les technologies de détection des fuites, les technologies de membranes, les solutions de dessalement et les systèmes de récupération de l’eau sont particulièrement recherchés.
Pour la plupart des exportateurs canadiens de technologies propres, les marchés de l’ANASE sont éloignés et peu familiers. Nous invitons les entreprises qui y entrevoient des débouchés à consulter Exportation et développement Canada et le Service des délégués commerciaux du Canada.
4. Chine
Les investissements massifs de la Chine dans les solutions vertes, qui s’élevaient à près de 270 milliards de dollars en 2016, sont stimulés par l’urbanisation rapide du pays, et son besoin de trouver des solutions plus durables et de réduire les émissions de carbone. Malgré ces dépenses, la Chine a besoin de beaucoup plus d’investissements, entre autres en raison de la diminution des subventions gouvernementales et de la nécessité grandissante de mesures correctrices à l’échelle industrielle. Selon des estimations prudentes, les besoins en technologies propres de la Chine dépasseront les 290 milliards de dollars par année au cours des quatre prochaines années. Ils pourront être comblés non seulement par les ressources internes du pays, mais aussi par les achats faits dans le reste du monde.
Étant donné cet appétit pour les technologies de pointe et les capacités canadiennes dans le domaine des technologies propres, le pays présente des débouchés à l’exportation dans plusieurs secteurs :
- Contrôle et surveillance de la pollution atmosphérique
- Réduction de la pollution atmosphérique industrielle
- Réduction des émissions des centrales
- Gestion et recyclage des déchets solides et dangereux
- Traitement des eaux et des eaux usées urbaines et développement des installations connexes
- Surveillance, prévention de la pollution et assainissement de l’eau souterraine
- Génie climatique et services-conseils en environnement
5. Inde
En 2017, Ernst & Young plaçait l’Inde au deuxième rang des marchés les plus attrayants pour les ressources renouvelables, derrière la Chine et devant les États-Unis. Cela s’explique par la croissance continue des installations d’énergie solaire et éolienne et des progrès effectués pour atteindre la capacité d’énergie renouvelable de 175 gigawatts ciblée par le gouvernement d’ici 2022. Des investissements de 120 à 130 milliards de dollars seront nécessaires à la réalisation de cet objectif au cours des cinq prochaines années. L’Inde a également besoin de technologies propres dans de nombreux secteurs autres que celui de l’énergie et, comme sa capacité est limitée, elle devra importer la majeure partie de ces produits et services.
Ainsi, les entreprises canadiennes de technologies propres pourraient trouver des débouchés dans les secteurs suivants :
- Produits et technologies d’énergie solaire et éolienne
- Approvisionnement en eau potable et traitement des eaux usées
- Gestion des déchets urbains solides
- Gestion des déchets industriels dangereux et de la pollution atmosphérique
- Matériel et services de surveillance de la pollution
- Technologies de réduction des émissions de carbone