Les niveaux de production et les commandes vers les États-Unis restent stables malgré la baisse de confiance
Selon les résultats d’un sondage d’Exportation et Développement Canada (EDC) publiés aujourd’hui, la confiance des exportateurs canadiens a chuté en deçà de la moyenne historique, indépendamment de la région, de la taille de l’entreprise et du secteur.
C’est la deuxième fois consécutive que l’Indice de confiance commerciale (ICC) d’EDC subit une baisse. Le dernier sondage souligne d’ailleurs des inquiétudes concernant l’inflation, les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement, la détérioration des conditions de financement et la guerre en Ukraine.
Selon ce sondage de mi-année, la confiance des exportateurs canadiens est passée d’un indice de 77 à la fin 2021 à un indice de 69. Ces résultats font suite à l’importante volatilité liée à la pandémie, qui a engendré l’ICC le plus bas jamais enregistré : il était de 56 au début 2020, lors du pic de la première vague de COVID-19, avant de remonter fortement et d’atteindre 81 à peine un an plus tard.
« La fin des restrictions liées à la COVID-19 au Canada et dans le monde aurait dû favoriser la croissance et entraîner un retour à la normalité », explique Stuart Bergman, vice-président et économiste en chef à EDC. « Mais la combinaison de problèmes existants et des répercussions économiques actuelles de la guerre en Ukraine est source de défis sur plusieurs fronts pour les entreprises canadiennes. Vu le haut niveau d’incertitude, la baisse de confiance et l’hésitation des entreprises à exporter dans de nouveaux pays ne sont pas surprenantes. »
Si on constate une baisse de confiance dans les entreprises de toute taille, c’est chez les petites entreprises qu’elle est la plus marquée, avec une diminution de 9,6 points de pourcentage. Pour un tiers (34 %) des répondants, la gestion de la chaîne d’approvisionnement et de la logistique représente leur plus grand défi, suivie de près par la hausse des dépenses professionnelles (29 %) et le recrutement de travailleurs hautement qualifiés (28 %). De plus, près de trois quarts (74 %) des répondants ont affirmé que l’inflation a nui à leurs affaires.
Le conflit russo-ukrainien a engendré des conséquences négatives pour plus d’un tiers (36 %) des répondants, notamment des difficultés en matière d’acquisition d’intrants (14 %), des retards dans l’exécution des contrats (11 %) et des répercussions sur des entités commerciales étrangères (11 %).
Sur une note positive, davantage d’entreprises ont indiqué que leur production est revenue au niveau d’avant la pandémie ou qu’elle s’en approche. De plus, 62 % des répondants produisent à un niveau supérieur ou égal à leur capacité d’avant la pandémie, ou équivalent à 80 à 99 % de celle-ci. Seuls 20 % ont indiqué que leur niveau de production est inférieur à 60 % de leur capacité prépandémique. De manière générale, les intentions d’investissement sont stables, quoiqu’inférieures sur les marchés étrangers. Les répondants déclarent aussi que leurs commandes vers les États-Unis sont au beau fixe, ce qui permettra de poursuivre sur la lancée de 2021. Les États-Unis représentent la première destination pour l’exportation, comme le remarquent 78 % des répondants, suivis du Royaume-Uni, de l’Australie et du Mexique.
Autres constats
- Selon ce sondage, le secteur de l’extraction est le seul à présenter une hausse de la confiance. Tous les autres secteurs – notamment les TIC, les transports, l’infrastructure et l’environnement – manifestent une tendance inverse.
- Les cinq éléments de l’ICC (ventes sur le marché intérieur, vente à l’exportation, conjoncture économique nationale, conjoncture économique mondiale et occasions d’affaires internationales) ont enregistré une baisse de confiance durant cette période. C’est la conjoncture mondiale économique qui a été la plus touchée, avec une perte de 3,4 points.
- Les entreprises exportatrices rencontrent encore des difficultés à trouver de la main-d’œuvre qualifiée (43 % comparativement à 44 % à la fin 2021).
- À peine 64 % des répondants entendent exporter vers de nouveaux pays, contre 78 % il y a six mois. De plus, 21 % prévoient investir à l’extérieur du Canada, soit une diminution de 4 points de pourcentage.