D’indomptables feux de forêt ont brûlé 186 000 kilomètres carrés en 2019. Aujourd’hui, c’est au tour de la crise sanitaire mondiale de COVID-19 de s’en prendre à l’Australie.
Le 27 février 2020, le gouvernement australien a officiellement qualifié de pandémie la flambée de COVID-19, soit avant l’Organisation mondiale de la santé, et enclenché son plan d’intervention d’urgence, ce qui a permis aux autorités de débloquer rapidement des fonds, d’appliquer des mesures d’allégement fiscal et de donner du temps précieux aux hôpitaux pour qu’ils se préparent à accueillir un éventuel afflux de patients.
Mais quels seront les impacts de ce virus mortel sur l’économie australienne et les entreprises canadiennes qui y font des affaires? C’est ce que nous avons demandé à Teresa Nizzola, représentante en chef d’Exportation et développement Canada en Australie.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la pandémie?
En fait, la liste des secteurs épargnés serait beaucoup plus courte... Les secteurs les plus touchés sont ceux du voyage et du tourisme, de l’aviation, de l’éducation et, depuis l’application stricte des mesures de distanciation sociale, ceux de l’énergie et des services sont très éprouvés. Rappelons-nous que le secteur du voyage et du tourisme battait déjà de l’aile en raison des incendies de forêt qui ont débuté en novembre l’an dernier.
En 2019, ce secteur a représenté plus de 3 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Australie, contribuant pour 38,75 milliards de dollars canadiens à son économie. De fait, le pays continent se classe septième en tourisme international, et troisième en popularité auprès des étudiants internationaux. Cette année, plus de 100 000 étudiants chinois se sont vu refuser l’accès en Australie après les vacances de Noël et du Nouvel An chinois en raison de la crise de COVID-19 à Wuhan.
Quels sont les plus grands défis des entreprises canadiennes actives dans votre région, et que leur conseillez-vous?
Les deux secteurs prioritaires sont ceux des infrastructures – surtout les aéroports – et de l’énergie, notamment le secteur du pétrole et gaz naturel, qui subit pour comble d’infortune la chute des cours pétroliers. Ces deux sous-secteurs souffrent déjà considérablement, et on s’attend à ce qu’ils continuent de pâtir à court terme.
Quant à moi, je conseille la patience. La situation est temporaire. Oui, la lancée australienne de 29 années consécutives de croissance économique touche probablement à sa fin, mais l’Australie compte parmi les 20 pays qui affichent une belle performance dans un vaste éventail d’indicateurs mondiaux. Comme de nombreuses autres nations, elle s’occupe avant tout de l’urgence immédiate. Quand ce sera passé, les occasions reparaîtront.
Quel est le sentiment général dans le monde des affaires australien?
À la mi-mars, plus de 60 % des entreprises australiennes ont dit être touchées par la COVID-19, une augmentation substantielle de 45 points de pourcentage par rapport au mois d’avant (voir graphique ci-dessous). On s’attend à voir la situation se corser au mois d’avril. Les entreprises se préparent à quelques mois ardus : ici, l’hiver arrivera bientôt, ce qui aggravera l’incidence de la grippe; la distanciation sociale fera alors partie intégrante du quotidien.
Comment EDC aide-t-elle le marché?
J’aimerais rappeler aux entreprises canadiennes qu’EDC est là pour les épauler pendant cette conjoncture exceptionnelle. Nous répondons à un nombre grandissant de demandes des clients, et nous assurons de noter et de communiquer leurs besoins immédiats. Il est important de rester calme et de gérer les attentes des clients.
Nous avons aussi annoncé publiquement la nouvelle garantie d’EDC relevant du Programme de crédit aux entreprises (PCE) aux gens d’affaires présents au Canada , au cercle d’Affaires mondiales Canada en Australie et en Nouvelle-Zélande, à la Chambre de commerce Canada-Australie et sur des réseaux sociaux personnels. Nous veillons à ce que toutes les entreprises canadiennes sachent qu’EDC est là pour leur prêter main-forte en cette période sans précédent.
EDC est là pour appuyer toutes les entreprises canadiennes et elle le fait en œuvrant dans les domaines où elle excelle. À titre d’expert du commerce international, EDC offre des conseils d’expert, des assurances et du soutien financier afin d’aider les entreprises canadiennes à traverser cette période difficile.
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