L’entreprise familiale de Cathy Press, qui est en exploitation depuis 35 ans, a plus que doublé sa taille ces cinq dernières années. L’entrepreneure attribue ce succès à GroYourBiz, société de consultation britanno-colombienne.
GroYourBiz a été créée par Barbara Mowat. Entrepreneure depuis plus de 30 ans, Mme Mowat sait d’expérience qu’il n’y a pas rien comme apprendre d’autres chefs d’entreprise. Il y a huit ans, elle a transformé sa société de services de consultation en ce qui est aujourd’hui GroYourBiz, une société qui met sur pied des conseils consultatifs classiques et virtuels pour des entrepreneures en Amérique du Nord et, plus récemment, dans le monde.
Mme Press dirige Chinook Helicopters, une école de pilotage établie à Abbotsford, en Colombie-Britannique. Depuis son adhésion à GroYourBiz, l’entreprise a pris beaucoup d’ampleur. La clientèle estudiantine de l’école est mondiale désormais, les étudiants provenant notamment de l’Australie, de l’Inde, de la Chine, de la Russie, de la Thaïlande, du Népal et du Bhoutan.
« Nos activités sont mondiales, indique l’entrepreneure. Je n’exagère pas en disant que nous faisons partie des dix plus grandes entreprises de notre secteur à l’échelle mondiale. »
GroYourBiz réunit des entrepreneures qui veulent faire passer leur entreprise à la vitesse supérieure. La société a débuté avec un conseil consultatif classique à Abbotsford et s’est déployée depuis; elle compte aujourd’hui 30 conseils en Amérique du Nord. Chaque conseil comprend une présidente, une directrice générale et entre 15 et 20 femmes d’affaires et se réunit pendant trois heures une fois par mois. Mme Mowat veille à ce que les membres ne soient pas dans des secteurs en concurrence. Les entrepreneures discutent de l’état de leurs activités, des possibilités de croissance, de l’exploitation de leur entreprise et de ce qu’il leur faut côté leadership. Les conseils comprennent aussi trois membres de professions libérales qui font profiter les autres membres de leur expertise : une avocate, une comptable et une banquière.
« Les entrepreneures parleront de tout, mais ce qui m’intéresse le plus est ce qui ne fonctionne pas, explique Mme Mowat. Le but est qu’elles voient quelle sera leur prochaine réussite, quelles sont les leçons à tirer et leurs difficultés actuelles, et qu’elles discutent de ce qui a relevé de leur responsabilité durant le dernier mois, et de ce qui en relèvera le mois prochain. C’est un processus : elles doivent se présenter et faire état de leurs progrès. C’est ce qui assure le fonctionnement de ce type de conseils, à mon avis. »
Contrairement à d’autres entreprises du genre, GroYourBiz n’impose aucun seuil d’admission à l’égard des revenus d’entreprise, mais elle impose d’autres exigences. La première : les entrepreneures doivent présenter une demande d’adhésion et se donner un but précis – « je veux croître pour pouvoir vendre dans cinq ans » ou « je veux commencer à exporter », par exemple. « Nous ne voulons pas de membres qui se contentent de l’état actuel des choses », précise Mme Mowat. Ensuite, les adhérentes doivent être les dirigeantes de leur entreprise, c’est-à-dire les responsables de l’exploitation quotidienne, et s’engager à participer à une réunion de trois heures chaque mois. Elles peuvent manquer une ou deux réunions, mais plus que cela veut dire que la croissance de leur entreprise ne passe pas par le conseil.
Cela dit, Mme Mowat n’ignore pas que les entrepreneures ont un horaire chargé et qu’elles doivent souvent se déplacer. C’est pourquoi elle a ajouté des conseils virtuels à ses activités.
« Grâce au virtuel, il n’y a plus de limites au nombre de participantes, note Mme Mowat. Par exemple, une entrepreneure de Shanghaï veut faire partie d’un conseil virtuel. La valeur d’un groupe de soutien aux affaires et de conseillères de confiance autour du monde est indéniable. »
À l’heure actuelle, GroYourBiz travaille à établir trois conseils virtuels : un composé de femmes d’affaires du Canada et d’Europe qui veulent toutes de tirer parti de l’AECG, un autre, qui verra bientôt le jour, axé sur l’ALENA, et un dernier axé sur le commerce international en général.
Les frais d’adhésion mensuels s’élèvent à 125 $, soit environ 42 $ de l’heure (rencontres mensuelles de trois heures). Il n’est évidemment pas facile d’attribuer une valeur aux réseaux qui ne cessent de se former par l’intermédiaire de GroYourBiz, car certaines femmes, dont Cathy Press, participent à un conseil classique et à un virtuel.
« Sortir de mon secteur et avoir des mentors d’autres secteurs m’a été utile, indique Mme Press. La croissance dans une industrie rend le mentorat au sein de ce secteur difficile parce que tous sont concurrents. Un élément qui ressort est la ressemblance entre les entreprises. Bien que mon entreprise soit présente dans un secteur hautement spécialisé, nombreuses sont celles qui partagent mes problèmes et difficultés. »
Elle dit avoir appris à déléguer des tâches et elle a pu compter sur le soutien d’entrepreneures qui ont passé à travers de rudes phases de croissance, comme celle qu’elle traverse en ce moment. Échanger avec les membres du conseil, dont les entreprises ne sont pas toutes au même stade de leur développement, permet à Mme Press de prendre un peu de recul et de considérer l’évolution de son entreprise sous un autre angle.
GroYourBiz a fait beaucoup de chemin en huit ans : commençant avec un seul conseil consultatif classique, Mme Mowat en a établi plusieurs un peu partout en Amérique du Nord (sur le marché américain, par exemple, on en compte en Floride, en Arizona et dans l’État de Washington) de même qu’à Londres.
« Les conseils classiques forment l’essentiel de nos activités, mais les conseils virtuels suscitent de plus en plus d’intérêt. »
Les conseils virtuels sont axés sur l’exportation. Les clientes de GroYourBiz sont nombreuses à voir l’attrait de l’exportation, mais ne savent pas comment s’y prendre. Elles ne connaissent pas non plus l’existence de ressources telles que le Service des délégués commerciaux et Exportation et développement Canada, qui peuvent les appuyer dans leur démarche.
Tina Brillinger, présidente et chef de la direction de Global Food Safety Resource Centre Inc., est membre d’un conseil virtuel et d’un classique. Dans le conseil classique, elle dit avoir rencontré des entrepreneures avant-gardistes qui ont partagé sans retenue leur expérience et raconté les difficultés qu’elles ont connues.
« La diversité des secteurs rend unique l’apport de chacune de nous, ce qui forme un riche bassin de connaissances, affirme-t-elle. Nous entre-validons nos visions des affaires. Nous pouvons arriver à l’une des réunions démoralisée pour en ressortir l’esprit effervescent avec une vigueur toute nouvelle. »
Nous entre-validons nos visions des affaires. Nous pouvons arriver à l’une des réunions démoralisée pour en ressortir l’esprit effervescent avec une vigueur toute nouvelle.
Mme Brillinger a démarré son entreprise en ne pouvant compter que sur elle-même, son chien et son portable. Bien que l’objet des conseils soit de présenter ses problèmes et d’échanger des solutions, elle a fait appel à ses collègues du conseil pour obtenir des services de marketing, de ressources humaines et même pour louer un bureau. Global Food Safety Resource (GFSR), son entreprise, sensibilise et forme les spécialistes et les entreprises en alimentation pour qu’ils se conforment aux normes de sécurité alimentaire. Ils obtiennent de l’information sur les pratiques exemplaires et suivent des cours grâce à son centre de formation en sécurité alimentaire.
Depuis l’adhésion de sa propriétaire à GroYourBiz, GFSR est passée de deux employés à neuf, et son site Web, de 15 000 visiteurs par an à un million de visiteurs prévus cette année.