J’ai participé récemment à un webinaire d’EDC intitulé Mexique : Aller de l’avant face au changement. Si vous n’avez pas pu y assister en direct, je vous conseille vivement de le regarder sur demande. Vous y entendrez l’avis de panélistes remarquables qui suivent de près la situation au Mexique, notamment : Guillermo Rishchynski, directeur général de la Banque interaméricaine de développement pour le Canada, Flavio Volpe, président de l’Association des fabricants de pièces d’automobile du Canada, et Peter Hall, vice-président et économiste en chef d’Exportation et développement Canada (EDC). Dans la semaine qui a suivi notre webinaire, j’ai reçu de nombreuses questions de l’auditoire, qui voulait en savoir plus sur le marché mexicain et surtout sur les façons de s’y tailler une place. J’espère que ce billet de blogue saura répondre à ces questions et vous aider à aller de l’avant.
La relation Mexique-Canada
L’entrée en fonction du président Andrés Manuel López Obrador (AMLO) le 1er décembre et la mise en place de l’accord commercial trilatéral récemment négocié devraient lancer le Mexique dans une nouvelle phase de croissance économique. Soulignons que depuis l’entrée en vigueur de l’ALENA en 1995, les échanges bilatéraux ont quadruplé, pour atteindre 43 milliards de dollars l’an dernier. Nous avons exporté près de 8 milliards de dollars de marchandises au Mexique en 2017, notre cinquième marché d’exportation en importance.
Les entreprises canadiennes désireuses de percer le marché mexicain trouveront de nombreux débouchés dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, des industries extractives, des infrastructures, de l’énergie, des télécommunications et du commerce de détail. Vu le taux de croissance économique attendu du pays – 2,3 % cette année et l’an prochain – et son cadre macroéconomique solide et bien établi, on s’attend à ce que le pays fasse preuve de résilience face à l’incertitude entourant les politiques à venir.
La vision du président AMLO
AMLO a fait de la lutte contre la violence, la corruption et l’inégalité le leitmotiv de sa campagne menant à son élection. Il a promis de « faire des pauvres sa priorité » et d’améliorer les infrastructures des régions défavorisées. S’il paraît populiste à première vue, ses antécédents de maire de Mexico au début des années 2000 semblent indiquer qu’il est avant tout pragmatiste. Seul l’avenir nous le dira.
Dans son discours inaugural, le nouveau président a promis de « faire le grand ménage », en commençant par les étages supérieurs. Il cherche à mettre des procédures en place pour empêcher la corruption et l’impunité, sensibiliser les gens et faire des crimes financiers une infraction plus grave. Naturellement, ces propositions ont été bien accueillies par les exportateurs et les investisseurs canadiens, bien conscients de l’importance de ces mesures visant à améliorer le climat global des affaires dans le pays.
Qu’est-ce qui s’en vient? Pour l’instant, nous attendons de voir ce qui va se passer, comme c’est le cas avec tout nouveau gouvernement. La nouvelle administration n’ignore pas les obstacles à surmonter pour améliorer la primauté du droit, la transparence et la prévisibilité pour les investisseurs. Si la première étape pour résoudre des problèmes est effectivement de les formuler clairement, je crois que nous avons raison d’être optimistes.
Les atouts du Canada
Je suis persuadé que les analystes, tant politiques qu’économiques, n’ont pas manqué de noter que dans son discours, le président López Obrador a souligné le « rôle très important » du Canada dans le programme de son administration. À preuve : une délégation de six secrétaires désignés dirigée par le nouveau secrétaire mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, a visité le Canada en octobre. Elle a rencontré des représentants de notre gouvernement et des entreprises canadiennes, en vue de mieux connaître notre pays et aussi d’accroître les certitudes des investisseurs canadiens.
Comme l’a relevé le panéliste Guillermo Rishchynski – et je souligne au passage qu’en plus de son poste d’ambassadeur au Mexique, il a occupé celui d’ambassadeur du Canada aux Nations Unies –, l’une des choses que les Mexicains aiment bien de leurs relations et de leurs interactions avec nous, les Canadiens, c’est que nous les traitons en égaux. Nos deux pays apprécient les partenariats qui se fondent sur des valeurs communes, sur la confiance et sur une vision de l’avenir où chacun sort gagnant.
Faire ses premiers pas au Mexique
L’une des ressources de premier plan que les sociétés canadiennes ont tout avantage à exploiter quand elles songent à percer le marché mexicain, c’est le soutien offert par le Service des délégués commerciaux et Exportation et développement Canada (EDC). Si vous envisagez sérieusement de faire des affaires au Mexique, mais que vous ne savez pas trop où commencer ou comment faire, communiquez avec le bureau de votre région pour parler avec un délégué commercial. Il peut vous aider à évaluer votre potentiel de marché, à vous préparer à y faire des affaires et vous indiquer les missions commerciales auxquelles vous gagneriez à participer. Une fois que vous serez prêt à vous lancer, il vous présentera des délégués commerciaux qui travaillent au Mexique. Ces derniers pourront vous fournir une liste de contacts préqualifiés comprenant des agents de vente et des distributeurs, des avocats, des traducteurs, des clients et des agents de l’État locaux pour que vous puissiez vous mettre en marche.
Il est fort probable, si vous voulez percer le marché mexicain, que vous ayez déjà fait des affaires aux États-Unis et que vous cherchiez à étendre votre présence en Amérique du Nord. Vous n’êtes donc pas sans savoir que les transactions à l’étranger viennent avec leur lot de difficultés. EDC est là pour vous aider. Nous pouvons commencer par fournir sans frais une analyse économique du Mexique par notre analyse trimestrielle des risques pays. Si vous êtes prêt à conclure une transaction, mais que vous craignez de ne pas vous faire payer, sachez que nous proposons une assurance crédit. Nous pouvons aussi répondre à vos besoins en matière de fonds de roulement ou vous offrir d’autres solutions de financement. Pour vous aider à ouvrir des débouchés, nous avons d’autres options à vous offrir, par exemple vous présenter à de grands acheteurs mexicains dans le cadre de notre programme de mises en relation. Pour vous donner une idée, EDC a tissé des liens solides avec environ 20 des plus grandes sociétés mexicaines dans un grand éventail de secteurs. Nous avons des partenariats bien établis avec Pemex, la Comisión Federal de Electricidad, América Móvil, Cotemar/Lifting, Nemak, Axtel, Cinépolis, Soriana, et bien d’autres. En octroyant du financement à ces sociétés selon des conditions commerciales, nous les encourageons à faire affaire avec des fournisseurs canadiens qualifiés pour leurs besoins en approvisionnements. Nous organisons ces présentations des plus utiles lors d’événements de jumelage tenus au Mexique et au Canada, dans le cadre de missions commerciales. Nos présentations peuvent vous aider à percer de nouveaux marchés, comme le Mexique, et à réduire vos coûts de prospection.
Surmonter les obstacles
Si je vois d’un bon œil les nombreux débouchés qui attendent les entreprises canadiennes au Mexique, je vous invite toutefois à vous y aventurer en restant aux aguets. Deux grands obstacles au commerce demeurent : la sécurité et la corruption. La sécurité au Mexique n’a rien à voir avec la sécurité au Canada : les frais à assumer pour la sécurité de vos installations et de votre personnel seront plus élevés, et un contrôle préalable plus exhaustif sera nécessaire.
La corruption, elle, est depuis toujours l’une des plus grandes entraves au commerce. On note néanmoins des améliorations notables depuis la signature de l’ALENA, qui devraient se poursuivre avec l’entrée en vigueur de l’Accord États-Unis–Mexique–Canada. Cela dit, soyez vigilant – comme vous devriez toujours l’être dans la négociation de transactions, même au Canada, car les entreprises ne sont nulle part à l’abri de cette menace.
J’espère sincèrement avoir répondu à vos questions. Si vous avez besoin d’aide supplémentaire, veuillez communiquer avec notre équipe au Mexique à mexico@edc.ca.