D’après le sondage de fin d’année sur l’indice de confiance commerciale (ICC) d’Exportation et développement Canada (EDC), la confiance des exportateurs a chuté à 65,7 points après s’être redressée à la mi-2023. L’indice se situe en deçà de la moyenne historique de 72,8.
Ce sondage semestriel, qui vise à recueillir les points de vue de plus de 1 200 exportateurs canadiens, révèle un effritement de la confiance chez les entreprises de toutes tailles, et plus particulièrement les grandes entreprises. De même, la confiance commerciale s’est émoussée dans toutes les régions canadiennes, et c’est au Québec que l’ICC est le plus bas (64,9 points).
« Après un bref regain, observé lors de notre sondage du printemps, la confiance des exportateurs est retombée, les entreprises étant de plus en plus préoccupées par les tensions géopolitiques croissantes et les difficultés financières persistantes », explique Stuart Bergman, économiste en chef à EDC. « L’incertitude géopolitique et économique à l’échelle mondiale ont une incidence négative sur les exportateurs et leur capacité à maintenir les marges de profit. »
Plus des deux tiers des répondants affirment avoir subi les conséquences de la forte inflation et la moitié (50 %) pensent que ses effets se feront ressentir pendant plus d’un an. De plus, la plupart des répondants (69 %) déclarent souffrir des taux d’intérêt élevés.
Et le ralentissement économique mondial pèse sur les exportateurs canadiens : la majorité des répondants (76 %) s’attendent à ce que leurs activités fassent les frais de cette morosité, et 73 % pensent que leurs exportations vont en pâtir.
En ce qui concerne les défis auxquels se heurtent les exportateurs canadiens, plus d’un tiers des répondants (34 %) ont cité l’augmentation des dépenses d’entreprise et 32 % la conjoncture économique mondiale. Plus d’un tiers des répondants (42 %) admettent avoir du mal à maintenir des flux de trésorerie, et 33 % ont rencontré des difficultés pour obtenir du financement.
Malgré ces perspectives négatives, la confiance des exportateurs s’est raffermie dans les secteurs des ressources et des industries extractives à partir du milieu de l’année 2023. Par ailleurs, les filières de l’infrastructure et de l’environnement affichent le plus haut niveau de confiance.
Pour la toute première fois, l’ICC prenait également en compte le point de vue des exportateurs sur le financement du commerce extérieur. Un tiers des répondants au sondage ont déclaré avoir besoin de financement pour soutenir leurs activités commerciales. Parmi eux, 34 % se sont tournés vers une institution financière canadienne. Cependant, parmi les exportateurs ayant fait une demande de financement, un peu moins de 50 % ont obtenu la totalité de la somme visée, tandis que 21 % ont vu leur demande être rejetée. La moyenne des besoins en financement du commerce extérieur des répondants de l’échantillon est d’environ 2,8 millions de dollars canadiens.
Autres constatations :
- Pour les répondants, les principaux risques pour leur entreprise sont, dans l’ordre, une grave récession mondiale, des problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement et une crise financière aux États-Unis.
- Les États-Unis demeurent la première destination d’exportation (actuelle et prévue) puisque 87 % des répondants y exportent actuellement, suivis par l’Europe occidentale (33 %) et l’Indo-Pacifique (21 %).
- À l’instar des résultats de milieu d’année, 28 % des répondants souhaitent investir à l’étranger et 66 % envisagent d’exporter vers de nouveaux marchés.
- Les entreprises interrogées ont également indiqué que les infrastructures de transport (routes, chemins de fer, ports, etc.) constituent le principal enjeu dans ce domaine, au vu de leur incidence négative sur le commerce au cours des six derniers mois.