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29 mai 2024
Notre animatrice, Marie-Josée Richer (PRANA), s’entretient avec Sandrine Milante, Présidente-directrice générale d'EcoloPharm et mentore auprès des femmes investies dans l'action climatique et d'autres enjeux. Aujourd’hui, elle nous explique ce qui l’a incitée à créer EcoloPharm et les défis qu'elle a dû relever. Elle offre aussi quelques conseils aux entrepreneurs canadiens voulant changer les choses à l’échelle internationale.
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[00:00:00.810] - Orateur 1
Bonjour, je suis Marie-Josée Richer. Bienvenue à l'émission L'impact de l'exportation Balado. Aujourd'hui, en 2023, tous les chefs d'entreprises doivent faire une réflexion sur l'impact environnemental. L'industrie pharmaceutique n'échappe pas à cette règle. Elle est réputée pour ses plastiques à usage unique. Malheureusement, Ecolopharm est une entreprise canadienne qui réduit la pollution plastique en fabriquant des emballages plus respectueux de l'environnement. Ça, c'est dans mes cordes. Sandrine Milan est la présidente directrice générale d'Ecolopharm ainsi que mentor pour les femmes dans le domaine de l'action climatique et bien d'autres choses encore que l'on va découvrir aujourd'hui. Elle est ici pour nous expliquer pourquoi et comment elle a créé Ecolopharm, les défis qu'elle a relevés et les conseils qu'elle donne aux entrepreneurs canadiens qui veulent faire une différence dans le monde. Nous diffusons cet épisode depuis chez moi à Montréal, sur le territoire traditionnel non cédé des des Kanyen'kehà:ka, le peuple Mohawk. Nous tenons à prendre le temps d'honorer nos communautés autochtones, où que nous soyons, et nous rappeler notre dette commune envers les premiers peuples du Canada.
[00:01:11.070] - Orateur 1
Merci de me joindre Sandrine. Merci de l'invitation, ça fait plaisir. Donc quelle était la genèse d'Ecolopharm ? Pourquoi est ce que tu travaillais dans le milieu pharmaceutique, dans le milieu environnemental ? Qu'est ce qui fait que tu t'es lancée en affaires avec une mission d'impact positif sur l'environnement ? En fait, non. J'étais ni du milieu pharmaceutique, ni du milieu environnemental. J'étais du milieu du plastique. Moi, j'ai un parcours où, en fait, le destin m'a amené à prendre la direction générale d'une entreprise qui faisait de la transformation de matières plastiques en sous traitance. Donc on prenait des contrats pour transformer, faire des pièces de plastique, ça pouvait aller dans toutes les directions. On pouvait faire des pièces, des pièces pour le milieu électrique, le milieu automobile, l'agroalimentaire et aussi beaucoup, beaucoup de contrats qui venaient du milieu pharma plus pharmacie que pharmaceutique. C'est deux marchés qui sont très différents. Donc nous on fabriquait des fioles de médicaments qui étaient vendus ensuite sur sur le marché de la pharmacie pour servir les prescriptions en laboratoire.
[00:02:33.660] - Orateur 1
Donc on crachait du plastique. Et cette production là, précisément de fioles de médicaments, ça me filait des boutons. Je trouvais ça complètement archaïque, anormal, non écoresponsable. C'était c'était une catastrophe. Et à chaque fois que je posais des questions pour savoir pourquoi est ce qu'on est obligé de faire ça comme ça, etc. Mes clients. Donc soit des gens de la pharmacie, mais aussi des distributeurs qui vendaient des emballages sans se poser de questions. Mais les gens me répondaient en disant c'était notre référence en 1974, c'était comme ça. Puis j'ai jamais accepté qu'on me dise en 2008 ben c'est comme ça parce que ça marchait comme ça en 1974, j'étais pas née en 1974, de me dire en 2008 que je continuerais à cracher du plastique avec des références qui n'avaient pas évolué. Aucune innovation, ça ne venait pas remplir ce que j'avais besoin de faire en fait dans la vie. Et ce qui est important de comprendre, c'est que ce milieu là, justement dans la pharmacie, est le deuxième plus gros générateur de matières résiduelles en termes d'emballage après l'alimentation.
[00:03:50.010] - Orateur 1
Donc Marie-Josée, tu connais bien justement ce milieu là l'emballage alimentaire, la restauration rapide. Oui, les emballages à usage unique, il y en a à la tonne. Mais le deuxième plus grand générateur, c'est les pharmacies, parce que c'est là qu'on voit nos bouteilles de shampoing, des emballages de cosmétiques qui sont emballés sur emballés, sur sûrs, emballés et le médicament évidemment, le médicament de par toutes sortes de normes, de protection des molécules, etc. C'est très complexe et il y a énormément de génération de déchet parce que, qu'on le veuille ou non, on retourne chercher notre médicament tous les 30 jours, on se retrouve avec un nouvel emballage à chaque fois, fait que c'est pas comme de prendre de commander un burger puis de jeter immédiatement dix minutes après notre emballage. Mais en bout de ligne, tous les 30 jours, on va jeter un emballage quand même. Je trouve ça hyper intéressant que dans le fond, ton entreprise est née d'une indignation de vouloir changer le statu quo justement des plastiques à usage entre guillemets unique ou à usage.
[00:04:59.950] - Orateur 1
Au moins est ce que ça a pris un moment où il fallait que tu entres en éco conception ? Parce que là, peut être me parler un peu des différents produits ou des différentes solutions que ton entreprise propose. Puis. Avec ça. Dans le fond, Est ce que c'est ça ? Est ce que t'as du faire de la recherche fondamentale pour éco concevoir des produits ? Ben en fait oui, et que le farm. On s'est spécialisé dans l'éco conception de produits d'emballage pour les médicaments de prescription. Et à la base, moi ayant des compétences dans la transformation de la matière plastique, ce qui a été important pour nous dans la genèse des colophane, dans la naissance de cette entreprise là, ça a été de trouver une façon de redessiner des produits d'emballage qui soient plus, plus intelligents, plus conviviaux, plus sécuritaires pour les patients, plus sécuritaires pour les médicaments et qui puissent nous permettre de revoir notre processus de fabrication au complet, pour s'assurer justement qu'on réduise les étapes, qu'on réduise les manipulations, qu'on réduise par le fait même toutes les sources de gaspillage de ressources à différentes étapes du processus.
[00:06:23.460] - Orateur 1
Donc, c'est une évaluation complète de notre chaîne de valeur qui nous a permis de dire bon, ben nous on veut travailler avec un type de matériel plastique. Premièrement parce que on a la possibilité d'avoir un approvisionnement qui est plus local, ensuite de ça parce qu'il se transforme à des plus basses températures, donc moins de consommation d'électricité. Ensuite parce qu'il est recherché par les recycleurs. Donc il est facile en fin de vie dans sa juste valeur. Exactement. Puis dans le milieu, c'est d'avoir un design où on est capable justement d'amener un flow dans sa transformation qui va être beaucoup plus efficace, beaucoup plus optimiser la fiole de médicaments qui est notre premier produit qu'on a lancé. Aujourd'hui, on a plusieurs gammes de produits toujours destinés à l'emballage de médicaments, Mais la fiole de médicaments, c'est l'exemple parfait. Les modèles conventionnels on a une fiole, puis on a un bouchon sécuritaire qui est une pièce séparée. Et si on n'a pas besoin d'avoir un bouchon sécuritaire, ben on a une fiole et un bouchon non sécuritaire qui peut être offert dans à peu près 20 % des cas dans les pharmacies fait que ça fait quand même quatre morceaux, quatre produits différents qui sont fabriqués sur quatre lignes de fabrication différentes, qui sont ensuite assemblés, qui sont mis dans des boîtes, des sacs, etc.
[00:07:47.460] - Orateur 1
Pour être envoyés dans les pharmacies que les pharmaciens vont gérer avec plusieurs espaces d'entreposage pour quatre morceaux différents, vont générer des pertes de ces quatre morceaux là. Et en bout de ligne, ça finit tout le temps dans un bac de recyclage. Mais comme c'est des matériaux qui peuvent être différents et qui sont mal identifiés et qui sont tout petits, ben ils sont pas vraiment recyclés. Donc la base de ce que nous on a fait, ça a été de designer un produit qui est moulé d'une seule pièce, un seul matériel, aucune contamination possible moulée d'une seule pièce, une seule ligne de fabrication fermée directement à chaud. Donc pas d'assemblage, pas besoin de sacs de plastique pour le protéger. Il est déjà fermé et stérile à l'intérieur, ça s'en va directement dans des boîtes. Ah ben oui, on a réfléchi qu'on pouvait en mettre plus dans les boîtes, fait qu'on a réduit la quantité de carton. Pis après ça, ça s'en va directement dans les pharmacies. Pis c'est un produit qui est multifonctions parce que si quelqu'un veut le transformer de sécuritaire annonce sécuritaire, ça se fait directement à la pharmacie.
[00:08:51.930] - Orateur 1
Il n'y a pas besoin d'avoir fabriqué un autre type de produit, un autre bouchon, un autre inventaire, un autre petit camion pour le livrer à la pharmacie. Mais c'est ça. Donc dans le fond, vos clients, ce sont les pharmaciens, Les pharmacies, oui. Qu'est ce qui fait qu'aujourd'hui c'est pas la norme ? Un peu comme je veux dire la bouteille de verre pour la bière. Pourquoi ? Aujourd'hui, il existe une solution qui est beaucoup plus verte et qui n'est pas la norme en pharmacie que ça soit. C'est ça, on recycle ad vitam aeternam le plus longtemps possible ce matériau là. Et il y a des il y a des petites places où on va dans les pharmacies, puis on les ramène, puis ils sont stérilisés, tout ça. Bon, je sais pas si ça prendrait trop d'énergie, mais déjà là, juste de la conception jusqu'à la distribution, jusqu'aux matériaux et tout ça, j'ai l'impression que c'est beaucoup plus écologique. On a une solution. Pourquoi ? Pourquoi c'est pas la norme ?
[00:09:47.400] - Orateur 1
Je m'excuse, j'arrive pas à en faire une tête. En fait, je dirais nous, l'entreprise, ça va faire quatorze ans que l'entreprise a été fondée. Il y a plus d'une pharmacie sur trois à travers le pays qui utilisent nos solutions. C'est pas la norme en fait. Oui, ça l'est au Canada, ça commence à être de plus en plus justement dans les dans les stratégies des pharmaciens de pouvoir s'attaquer à ce problème. De génération de déchets d'emballage. Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que bon, premièrement, un pharmacien c'est un frontline worker en terme de système de santé service client. Oui, c'est plus sur notre réseau de santé. Donc on peut comprendre qu'il y a des pressions et des priorités par rapport à la santé publique qui est surtout en santé. Dans les trois dernières années ont quand même été chamboulées. Ce qu'il faut surtout comprendre, c'est que ce qu'il y a de la valeur, tant pour le patient que pour le pharmacien, c'est le médicament qui est à l'intérieur de mon emballage.
[00:10:51.320] - Orateur 1
Puis tu dois très bien comprendre de quoi je parle. Les gens achètent pas ton emballage, ils achètent ce qu'il y a à l'intérieur. Donc moi je ne vends que le contenant, je ne vends pas le contenu. Donc l'importance que les gens accordent à ce virage là est peut être moins rapide que ce qu'on le souhaiterait, mais je souligne quand même qu'il y a une pharmacie sur trois, plus d'une pharmacie sur trois et qui a déjà entamé ce virage là avec nous depuis depuis plusieurs années. Et on continue à croître de façon très importante année après année. Le marché de la pharmacie, le marché du médicament de façon générale, malheureusement, c'est un marché qui ne cesse d'augmenter. Les gens prennent beaucoup plus de médicaments, plus on vieillit, etc. Mais c'est une des choses aussi qui rend la transition plus difficile, parce que quand on s'adresse à une certaine tranche de la population et que ça faisait plus de 50 ans qu'il n'y avait pas eu d'innovation pis qu'ils étaient tout le temps habitués à ce type d'emballage là, ben c'est sûr que la résistance au changement est quand même très importante.
[00:12:01.850] - Orateur 1
Et je crois aussi un autre, un autre enjeu, c'est la mauvaise compréhension de qu'est ce que c'est une entreprise qui fait du développement durable ? Qu'est ce que c'est une entreprise qui fait de l'éco conception ? Puis ce n'est pas juste d'avoir un produit qui est recyclable, mais c'est véritablement d'avoir un produit qui réduit l'empreinte carbone au fur et à mesure de son processus. Et ça, ça, ça a besoin de beaucoup d'éducation. Peut être, peut être nous donner un ordre de grandeur de l'impact. Et combien de fioles ont été vendues par vous depuis les débuts dans le fond, qui ont remplacé les fioles traditionnelles non recyclables et moins environnementales ? On fabrique plus de 60 millions de fioles de médicaments par année depuis les quatre dernières années et ces filles là permettent de réduire de 35 % la quantité de matière plastique qui va se retrouver en gestion de fin de vie et de réduire de 33 % la génération de CO2 à la fabrication. Est ce qu'il y a moyen de les faire avec du plastique post consommation ou c'est trop délicat ? On a déjà intégré à l'intérieur de certains de nos produits.
[00:13:13.850] - Orateur 1
Par contre, tout comme dans l'alimentation, la réglementation est assez complexe pour le contact avec les médicaments. Donc il y a certains, il y a certains enjeux. C'est pas tous nos produits qui peuvent être fabriqués de cette façon là, mais ça c'est du travail qu'on fait à un autre niveau, plus je dirais politique et scientifique pour pouvoir faire changer les normes qui sont assez rigides sur ces éléments là. Donc vous travaillez quand même sur plusieurs fronts pour faire changer les choses. C'est pas juste de faire notre petite affaire dans notre coin, mais effectivement, il faut réussir à convaincre les gouvernements, l'industrie, les clients, les consommateurs. Donc il y a quand même souvent les gens ne pensent pas à ça, mais il y a quand même tout un changement de paradigme, là. Mais quand on l'a dans le cœur, c'est un travail de longue haleine. T'as touché tantôt à un point, tu disais que bon, une pharmacie sur trois utilise vos produits au Canada, t'as touché rapidement aux États-Unis. Je pense que tu n'es pas sur ce marché là en ce moment, mais c'est quelque chose que tu explores.
[00:14:18.800] - Orateur 1
Mais c'est sûr qu'encore une fois, quand on est un corps et qu'on veut être cohérent avec nos empreinte environnementale, il faut réfléchir aussi à nos cibles de développement. L'objectif est de faire le plus grand impact possible, donc nécessairement d'être capable d'aller chercher des groupes de pharmacie qui sont capables vraiment d'implanter nos solutions rapidement et surtout d'être capable de ne pas envoyer. Tout à l'heure, je disais on vend un contenant, donc nous on livre de l'air parce que tant qu'il n'y a pas de médicament qui est mis dedans par le pharmacien, on s'entend qu'il n'y a pas beaucoup de valeur à mon produit en tant que tel. Ce qui fait que de le livrer en Colombie-Britannique ou de le livrer en Californie, ça ne fait aucun sens environnemental. Donc, nous étant. Sur la Rive-Sud de Montréal. Notre usine est basée sur la Rive-Sud. Elle tourne 24 h sur 24 et on a des grands, des grands et beaux projets d'agrandissement. Donc l'idée était de regarder à ce que cet agrandissement là puisse nous permettre d'aller chercher de la clientèle vers le nord est américain.
[00:15:35.140] - Orateur 1
Parce que sur un plan environnemental, ça fait beaucoup plus de sens de livrer à une pharmacie qui est juste de l'autre côté des lignes plutôt que d'essayer de continuer du développement dans le reste du Canada. C'est intéressant. Quoi que de mes deux ma mes analyses, parfois en train, ça peut être quand même. Il faut être très calculé au niveau de sa logistique, mais en train c'est des fois on a des très très belles surprises. Donc je comprends que la croissance va venir peut être de vendre vos produits à l'extérieur du pays. Donc commencer peut être par une région. Comment on se prépare à l'exportation vu que là il n'y a pas de fiole vendue. Déjà aux États-Unis, il y a beaucoup de gens, je pense, qui nous écoutent, qui disent Ok, moi aussi je veux exporter aux États-Unis. Est ce que c'est une région que je dois choisir ? Comment on se prépare ? Est ce qu'il faut que j'appelle des acteurs ? Comment ? Comment on fait ? C'est quoi ? C'est quoi le processus pour toi ?
[00:16:34.570] - Orateur 1
En fait, une chose, le processus, c'est de se monter une stratégie qui est cohérente, puis de rester sur cette stratégie là. Nous, ce qu'on s'est rendu compte avec deux ans de démarches aux États-Unis, c'est qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de bruit. Il y a beaucoup de gens qui sont capables de faire miroiter des opportunités, mais l'éléphant américain est énorme et on ne peut le manger qu'une bouchée à la fois. S'il y a quelque chose qui m'a été recommandé et je le recommande aussi, c'est véritablement de se dire trouver une façon de tester le marché. Il faut absolument couper l'éléphant en petits morceaux et être capable d'avoir des cibles qui sont raisonnables, mais des cibles aussi, qu'il faut que ce soit le partenaire idéal. Il faut que ce soit le partenaire qui, en termes de valeurs, soit parfaitement aligné avec nous et que si ça fonctionne pas, on n'est pas complètement brûlé. Et c'est aussi beaucoup, beaucoup de s'assurer que ces partenaires là, on va pouvoir faire un scale up tranquille parce qu'il y a des partenaires aux États-Unis qui sont gigantesques et où l'escalade peuvent devenir rapidement très dangereux.
[00:17:53.590] - Orateur 1
Dans notre situation, on vend aux pharmacies les quatre plus grandes chaînes de pharmacie CVS, Walgreens, Right, Ed et Walmart aux États-Unis. N'importe lequel de ces quatre joueurs là représente à lui seul deux fois le marché canadien. Incroyable. Il faut être prêt, Il faut être prêt. Dans notre industrie, le ticket d'entrée est très, très très élevé parce qu'une ligne de production, c'est des investissements de 1,5 million à chaque fois pour une petite ligne. Donc, si tu veux aller chercher gros joueur, là, ça peut devenir rapidement dangereux financièrement parlant. Oui, c'est ça qui est lié avec le financier. Mais justement, tu parlais tantôt de bruit, on parle les grands défis, c'est la compétition, c'est justement la grandeur du marché, c'est prouver son concept. C'est quoi ? C'est quoi les grands défis auxquels tu fais face ? Nous. Le grand défi a été de comprendre la structure du marché de la pharmacie. À la base, on avait, on avait fait des études et on voyait que ça ressemblait au marché canadien.
[00:19:10.570] - Orateur 1
Donc il y a des groupes de pharmacie qui sont des des grosses corpo qui prennent les grosses décisions au siège social et qui impose tout ça dans leur pharmacie. Puis il y a quelques joueurs qui sont aussi des petits groupes un peu plus coop ou coopératif, ou des indépendants, et on voyait que peu importe le type de pharmacie, c'était comme au Canada, ça passe par des grands distributeurs, des magasins de ce monde, des ressources naturelles, Ça passe par ces distributeurs là. On s'est dit c'est le même modèle qu'au Canada, on va sélectionner nos groupes, on va se faire viser nos cibles, puis on va trouver le distributeur pour pouvoir faire la distribution de nos produits. Le gros, gros, gros enjeu, c'est la réglementation qui est différente entre chaque État, la rémunération et le jeu politique qui existe pour gérer la rémunération des pharmaciens, etc. C'est pour nous, ça a été la découverte du cauchemar qu'un groupe de 200 pharmacies qui va s'étaler sur cinq états différents dans le nord est. Mais il y a cinq réalités financières et des modèles d'affaires réglementaires qui sont complètement différents.
[00:20:36.350] - Orateur 1
C'est énorme d'être capable de bien comprendre comment est ce que ce travail là, avec les assureurs, avec les programmes d'assurance du gouvernement, Obamacare, et cetera, et cetera. Oh my god, On sait. Mais est ce que c'est ça ? Est ce qu'il y a quelqu'un qui vous a aidé ou vous avez sondé brique par brique ? Comment ? Comment ça s'est passé, ce processus d'apprentissage là ? Nous, on a commencé en travaillant avec des gens qui sont derrière EDC, etc. Donc, les gens du gouvernement canadien qui peuvent être capables de bien aider à faire le premier nettoyage, vraiment. Mais à un moment donné, il y a justement quelqu'un de chez innocente. Donc, en lien avec le gouvernement qui nous avait dit il va falloir que tu commences à marcher sur la route pour pouvoir voir où sont tes embranchements, parce que là il dit on voit rien, là, ça devient excessivement complexe. Rapidement, il commence à marcher, puis à aller tasser un peu le brouillard. Ça, ça voulait dire quoi concrètement ?
[00:21:43.970] - Orateur 1
Ça voulait dire aller rencontrer les distributeurs, les pharmaciens, aller sur le terrain ? Est ce que ça a été, ça a été de trouver une association. Nous, c'était le NCS, le National Chain Drugstore Association et ça a été de rentrer dans cette association là et d'aller dans tous les événements et les Trade show de cette association là. Pour pouvoir commencer à comprendre politiquement comment est ce qu'on pourrait tirer notre épingle du jeu. Et ça a été une année et demie pour nettoyer justement un peu le brouillard, pour pouvoir se dégager des chemins un peu plus clairs pour déterminer que nos cibles étaient les bonnes à avoir la possibilité d'aller rencontrer nos cibles, rencontrer les groupes de pharmaciens avec lesquels on voulait travailler, que eux mêmes puissent nous aider au niveau des distributeurs, etc. Pour pouvoir faire connaître notre produit et monter monter une chaîne de distribution qui serait fonctionnelle. Et tout ça appuyé, appuyé, avec par exemple le gouvernement canadien et nos centres d'essais. Est ce qu'il y a d'autres services ? Qui t'a aidé ? C'est sûr que le pendant sur le gouvernement québécois aussi.
[00:22:59.290] - Orateur 1
Et là, avec ECU International, ils ont aidé aussi à faire à faire du travail. Mais sinon c'est pas mal ça. On a bien sûr discuté avec des gens du marché, des gens qui avaient une très, très grande expertise et qui ont été en mesure justement de nous aider à clarifier certaines choses. Mais on est encore aujourd'hui convaincus de pouvoir avancer un morceau à la fois tout seul, directement d'ici, au Québec, pour exporter vers le reste, vers le nord est américain. Puis cette vente là, elle est prévue pour quand ? C'est pour la fin de 24 ? Parce que nous, on va être patiente. Mon Dieu, il faut être patient parce que dans le processus, nous, il y a eu aussi le développement d'un nouveau produit pour compléter une gamme, puis s'assurer que les pharmacies sont capables d'adopter des gammes complètes. Donc, nous, il y a un lancement de nouveaux produits qui s'en vient très rapidement chez Colophane et qui va nous aider à pouvoir faire nos projets pilotes puis envisager justement les premières ventes.
[00:24:05.830] - Orateur 1
Mais j'aurais tendance à dire c'est un cycle qui est quand même très lent, même au Canada aussi, et les gens sont attachés à contrat. T'as pas le choix que de suivre une certaine, un certain calendrier. J'entends aussi qu'il y a eu, justement grâce à de la rétroaction du marché là bas, une adaptation même pour le marché local, le développement de nouveaux produits, puis peut être justement d'étoffer un peu la gamme pour répondre à un marché X. C'est quand même intéressant, ça. On m'a déjà dit Jean Bélanger. Le premier temps, il me disait exporter de la valeur importe aussi de la valeur. Donc tout ça, c'est quand même précieux comme comme courbe d'apprentissage. Mais on voit définitivement que c'est le parcours de la combattante quand même, avec les différentes régions, là, différentes réglementations et toute une structure qui est à défricher finalement, brique par brique, à quoi ressemblent les cinq, dix prochaines années ? C'est quoi vos ambitions de croissance ? On a grandi très, très, très très vite. Très rapidement.
[00:25:17.590] - Orateur 1
On planifie que dans les trois prochaines années, on va encore doubler. On a eu un projet de construction pour, juste en terme physique, Doubler notre usine dans la prochaine année, c'est vraiment de continuer à croître. On est déjà le plus gros manufacturier canadien dans les produits d'emballage, de médicaments de prescription parce que Parce que les autres sont aux États-Unis justement. Et donc nous, c'est de maintenir ce leadership là, de continuer à développer des nouveaux produits, s'assurer justement qu'on répond bien à tous les besoins de de la pharmacie de demain. Je disais au tout début les pharmaciens sont quand même les gens de première ligne dans notre système de santé. Leur rôle continue à évoluer, ce qu'ils vivent au jour le jour dans leur pratique et très très différent de ce que c'était il y a une dizaine d'années. Donc nous, on veut être là pour ça, pour soutenir, amener de l'efficacité environnementale que sur le flot de travail dans les équipes de pharmacie et donc doubler de façon significative dans dans les deux prochaines, 2 à 3 prochaines années.
[00:26:31.330] - Orateur 1
Dans cinq ans, je te dirais que ce sera fort probablement avec un des très très gros joueurs aux États-Unis qu'on va être capable d'aller vraiment faire une différence majeure. Et l'important, c'est encore et toujours de s'assurer qu'on accompagne les pharmaciens adéquatement dans ce virage là. Nous, on a toujours dit On ne vend pas une fiole de médicament ou un pilulier, on vend une opportunité pour les pharmaciens de se positionner comme des acteurs de changement, prennent soin de la santé des patients. Mais il y a autre chose en arrière de la santé des. La santé de la planète, l'impact qu'ils sont capables d'avoir, puis véritablement s'assurer que quand ils remettent un médicament, ils savent que c'est dans le meilleur emballage qu'il peut y avoir pour ce médicament là pour nous. C'est cet impact là qui est important pour nous, c'est de continuer à aller faire cette différence là, puis à réduire la quantité de plastique et de ressource qui est utilisée, là, dans le processus au complet, vraiment intéressant. Puis, justement, à travers toutes ces embûches là, j'ai une question vraiment personnelle pour toi, qu'est ce qui te garde motivé ?
[00:27:42.430] - Orateur 1
Est ce que c'est cet impact là ? C'est à travers justement l'exportation. C'est beaucoup de défis, C'est ça la croissance, les changements d'habitudes, beaucoup de parties prenantes, l'écoconception, le design, on s'entend. J'imagine que tes journées ne sont pas de tout repos. Qu'est ce qui te garde motivé au jour le jour ? Bien, tu sais, c'est justement savoir l'impact qu'on est capable d'avoir, puis de voir justement comment est ce que notre entreprise est reconnue puis continue à faire des grandes choses sur le marché. Moi je me souviens, il y a un client une fois qui me disait m'avait qualifié en disant your disrupteur et c'est my God ! Mais c'est parfait, C'est le plus beau compliment qu'on peut me faire, c'est moi comme j'ai on me répondait en 2008 Ah, c'était comme ça la référence en 1974, c'est Oui mais attends, je n'étais pas né. Je peux pas croire que tu me force à travailler avec des critères aussi dépassés et qu'il y ait personne qui soit posé la question comment est ce qu'on peut faire ça mieux, différemment ?
[00:28:49.450] - Orateur 1
Puis souvent, dans les entreprises, ce que je disais à des entrepreneurs dans certaines conférences que je vais donner, c'est le développement durable, c'est de l'optimisation puissance 1000, C'est c'est qu'on va mesurer notre impact de façon claire, de façon à pouvoir le transformer dans un KPI précis qu'on est capable de suivre. Et c'est c'est une chasse au gaspillage. Je veux, je veux pas gaspiller des kilomètres, je veux pas gaspiller d'énergie, je veux pas gaspiller une ressource comme le plastique, Je ne veux pas gaspiller le temps de mes gens à faire du travail à non-valeur ajoutée. Donc c'est c'est ça, c'est si j'utilise 35 %, moins de plastique, 30, 39 % moins de carton que j'élimine tous les sacs de plastique dans toute mon usine. 55 % moins d'électricité, d'eau à la fabrication. Comment est ce que on ne peut pas voir à quel point est ce que c'est C'est payant ? C'est C'est super important de faire ce virage là quand on a une entreprise et de propager le mot finalement, de propager la bonne parole parce que c'est la seule façon qu'on a d'avoir des modèles d'affaires pérennes dans le temps, c'est c'est de penser au développement durable, puis de s'assurer que ce qu'on fait va être fait d'une meilleure façon, avec le moins d'impacts possible.
[00:30:22.960] - Orateur 1
Et moi, c'est ça qui me drive le matin quand je me lève, c'est de retrouver mes équipes et de m'assurer que justement, on est capable de se requestionner à chaque fois, de challenger la façon dont on fait les choses, de challenger nos clients, nos fournisseurs, pour s'assurer justement que ce qu'on met en place, puis la façon dont on transforme le marché, ça va être durable. Je pense que tu as touché un point important. Quand on se mesure, on s'améliore. On peut se donner des objectifs avec des indicateurs de performance. Toutes ces données là que tu m'as, que tu m'as dit, tout ça vient d'une mesure. Donc je pense que ça, c'est vraiment la base de l'optimisation et du développement durable. Donc tu es vraiment dans un esprit de création de valeur, de faire la différence. Est ce que c'est quelque chose que je demande à tous mes invités ? Est ce que tu as un dernier conseil pour les entrepreneurs canadiens, que ça soit pour justement le développement durable ou que ce soit pour la préparation à l'exportation ou peu importe le conseil que tu veux donner ?
[00:31:29.020] - Orateur 1
Le conseil que je vais te donner par rapport à l'exportation, c'est c'est de ne pas. Les États-Unis. C'est un magnifique marché. On est tous très attirés vers ce marché là. C'est c'est comme un gros sapin de Noël plein de lumière. Là, c'est bon. Il y a un aimant qui nous attire et ça fait du sens. Évidemment, on se le fait répéter tout le temps. C'est vraiment le premier marché sur lequel on devrait jeter notre notre dévolu. Par contre, ce que moi je donnerais comme conseil, assurez vous que votre stratégie. Importation US ne reposent pas sur de l'égo. On aime ça les belles grandes histoires de succès versaillais. Moi je vais rentrer aux US et c'est ça. Il y a beaucoup beaucoup d'égo quand on commence à envisager l'exportation etc. Quand on regarde ces beaux grands marchés et qu'on voit les chiffres s'enligner puis on fait wow quoi dix ? C'est simple, c'est fois dix. Le marché de la prescription de médicaments US, là, c'est épouvantable, c'est fois 32. C'est là où je dis il y a comme il y a, comme un peu l'appel de la sirène, là, c'est ça peut nous éloigner beaucoup.
[00:32:48.540] - Orateur 1
Alléchant, oui, ça peut nous éloigner de notre corps. Puis moi, une chose que je donne comme conseil, c'est de s'assurer de rester bien ancré sur nos valeurs et être sûr que ce n'est pas l'ego qui nous pousse à aller vers les États-Unis ou à aller trop vite vers les États-Unis. Comme je le disais tout à l'heure, c'est un éléphant qu'on doit défaire en petites bouchées, Puis ça se peut, à un moment donné, que les équipes et les petites indigestions, puis qu'on ait besoin de prendre un temps de pause, c'est ce qui nous arrive à nous. Pour ça que nous, on se dit non, finalement ça va être 20 min 24. Il faut prendre un petit temps de pause pour digérer parce que sinon ça, ça va pas rester. Les États-Unis sont une belle leçon d'humilité je pense pour toute entreprise, là il y en a peut être que c'est plus facile que d'autres, mais de mon expérience aussi, c'est quelque chose qui se prépare et qui ce qui se travaille littéralement au jour le jour.
[00:33:49.020] - Orateur 1
Si l'on veut être prêt pour les États-Unis, il faut aussi être prêt à reculer, en sortir. Est ce qu'il faut aussi avoir peut être un Ford ou Canadien, son marché principal ? Est ce qu'il faut qu'il soit très, très fort avant de s'embarquer dans une croissance de marché ? J'avais un mentor qui avait dit Construire un trésor de guerre, fondation, construire un trésor de guerre canadien. Parce que c'est sûr que tu vas, c'est lui qui va te soutenir, pas siphonner parce que les pirates vont arriver, puis ils vont te siphonner les pirates à l'autre bord de la frontière. C'est sûr que de partir aux États-Unis si on est dans une situation financière plus précaire, etc, qu'on n'a pas les reins solides, c'est comme de partir n'importe où, c'est à dire qu'on sort de notre zone de confort. Il y a nécessairement des changements de standards, de règles de marché, de relations de travail, etc qui fait qu'il y a plein d'imprévus. C'est sûr, c'est sûr. Ça, c'est une des choses.
[00:34:55.800] - Orateur 1
On ne peut pas tout prévoir, il faut être prêt à jumper pis à voir ce qui arrive. Pis c'est pour ça que je dis qu'il faut s'assurer aussi d'être capable de mettre un break puis de se retirer. C'est certaine chose qui s'enligne plus convenablement par rapport aux valeurs ou par rapport aux chiffres. Ça se peut aussi de très très très bon conseil. Sandrine, vraiment. Sandrine Milan, fondatrice, Présidente, directrice générale d'école aux femmes. Wow ! Merci pour cette super conversation. J'espère de tout mon cœur qu'il y a des propriétaires pharmaciens qui nous écoutent aujourd'hui et qui veulent prendre le virage vert. On sait où vous trouvez maintenant. On sait qu'il y a une solution, qu'elle existe, qu'elle est Québécoise, qu'elle est faite ici même sur la Rive-Sud du Québec, donc de Montréal. C'est vraiment super intéressant. Merci énormément pour le temps et les précieux conseils que tu m'as accordé que tu nous a accordé aujourd'hui. Merci beaucoup Marie-Josée, ça fait plaisir. Donc merci de nous avoir rejoint aujourd'hui sur l'impact de l'exportation balado.
[00:36:00.150] - Orateur 1
Si vous avez apprécié l'épisode d'aujourd'hui, on serait ravis que vous abandonniez, que vous notiez et que vous laissez un commentaire sur votre plateforme de streaming préféré. Je vous dis à la prochaine fois !
Invité
Présidente-directrice générale de EcoloPharm
Animatrice
Cofondatrice de PRANA et dragonne officielle de l’émission « Dans l’œil du dragon » de Radio-Canada
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