25 avril 2025
Richard Legault, PDG d’Éocycle, partage comment son entreprise révolutionne le secteur des énergies renouvelables. Spécialisée dans les éoliennes de petite taille, Éocycle aide les agriculteurs et PME à réduire leur empreinte carbone et leurs coûts énergétiques, tout en adoptant des pratiques ESG durables.
Points clés abordés :
Explorez comment Éocycle équilibre principes ESG et expansion mondiale pour un avenir énergétique plus propre.
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Nicolas (00:00:02)
Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode de « L’impact de l’exportation », le balado d’Exportation et développement Canada. Ici Nicolas Duvernoy, votre animateur. Au programme aujourd’hui, un épisode passionnant avec Richard Legault, le dynamique PDG d’Eocycle, cette entreprise montréalaise qui révolutionne le secteur de l’énergie en fabriquant et en installant des éoliennes dotées d’une technologie innovante, qui en font un moyen de génération d’électricité économique.
Nicolas (00:00:27)
Sous sa direction, Eocycle a su à la fois étendre sa présence au Canada, aux États-Unis ainsi qu’en Europe, où elle aide les moyennes entreprises et les agriculteurs à réduire leur empreinte carbone et à s’adapter aux complexités des marchés étrangers. Il nous parlera du parcours incroyable d’Eocycle, des défis que doit relever un exportateur et du rôle fondamental de la durabilité dans le commerce international. C’est à ne pas manquer.
Nicolas (00:00:50)
J’aimerais commencer par souligner que nous diffusons cet épisode depuis chez moi, à Montréal, sur le territoire traditionnel non cédé des Kanyen’kehà:ka, le peuple Mohawk. Nous tenons à prendre le temps d’honorer nos communautés autochtones, où que nous soyons, et nous rappeler notre dette commune envers les premiers peuples du Canada.
Nicolas (00:01:08)
Premièrement, Richard, merci beaucoup d’être dans ce balado aujourd’hui. Merci d’avoir accepté l’invitation. Parlez-nous un peu plus de votre entreprise Eocycle. Qu’est-ce qu’elle propose comme services, comme produits?
Richard (00:01:19)
Bien, tout d’abord, merci pour l’invitation. Alors, ça me fait plaisir de présenter Eocycle. En fait, nous, on offre à nos clients une solution… de produire eux-mêmes leur électricité, donc de réduire leur facture d’électricité à partir d’une éolienne de petite dimension. Donc, nos clients sont typiquement des fermiers, des PME. Donc, on n’est pas dans le résidentiel, on n’est pas sur les bateaux, on n’est pas dans les grands parcs éoliens. C’est vraiment de l’autoproduction d’électricité pour réduire l’empreinte carbone, réduire la facture énergétique, avec d’excellents rendements financiers pour nos clients, qui sont essentiellement pour le moment en Europe et aux États-Unis.
Nicolas (00:01:59)
Et puis, ces turbines-là, il y a de la technologie. C’est une technologie différente que les mégaéoliennes qu’on peut voir, ici et là à travers le pays?
Richard (00:02:09)
En fait, moi, je viens du grand éolien. J’ai fait deux... une vingtaine d’années en grand éolien, je suis chez Eocycle depuis dix ans. J’aime bien appeler notre produit un bébé grande éolienne, c’est-à-dire quand on la regarde à distance, ça semble être identique à une grande éolienne (trois pales, une tour), mais c’est vraiment une version réduite. Donc, c’est beaucoup plus petit, technologie identique. Donc, il y a beaucoup de technologie dans nos produits. On a beaucoup de brevets, beaucoup de propriétés intellectuelles. Donc, c’est un produit très similaire aux grandes éoliennes.
Nicolas (00:02:41)
Et puis là… Et puis, on le voit aujourd’hui de plus en plus, l’intérêt pour créer sa propre électricité. Il y a même Hydro-Québec qui a demandé aux citoyens, aux entreprises de pouvoir créer aussi eux-mêmes leur électricité pour pouvoir aider à cette demande en énergie. Là, je sais que vous êtes présents dans différents marchés au Canada, aux États-Unis, en Europe. Comment Eocycle a repéré ces marchés-là? Comment ils ont… comment vous avez décidé quelles priorités vous avez mis de l’avant pour pouvoir bien choisir ces premiers marchés d’exportation?
Richard (00:03:13)
Bien, en fait, nous, on vend un produit qui est rentable pour nos clients. Donc, c’est pas seulement pour des raisons écologiques. Alors, on regarde le principal paramètre dans un modèle financier, c’est la qualité de gisement éolien. Plus il y a de vent, plus ton éolienne va générer de revenus ou d’électricité. Alors, on commence par chercher des zones où il y a beaucoup de vent. Midwest américain, c’est classique, les plaines, Midwest, c’est vraiment un territoire unique. Le Québec aussi, en passant.
Deuxièmement, on cherche habituellement des zones rurales. On aime mieux installer des éoliennes en campagne qu’en ville, évidemment. On pense que le solaire est parfait pour la ville, puis l’éolien, excellent pour le... en milieu rural. Donc, on regarde les régions où il y a beaucoup de fermes. Encore une fois, Midwest américain est un bon exemple.
Puis, ensuite, on va regarder, je dirais, de façon générale, la réglementation. Comment est-ce que c’est facile ou difficile d’obtenir un permis de construction, d’installation. Est-ce qu’il y a des aides gouvernementales qui existent, des crédits d’impôt qui viennent améliorer le business case? Alors, c’est pas mal les facteurs principaux. Et finalement, on essaie de concentrer nos activités dans des zones, de façon à être plus efficaces lorsqu’on déploie les projets parce qu’on offre une solution clé en main à nos clients. Donc, on essaie de pas être éparpillés partout en même temps. Alors, on choisit des régions où il y a une densité de projets potentiels à développer.
Nicolas (00:04:36)
Et puis, c’est une industrie où il y a beaucoup de normes réglementaires. Il y a des exigences, peu importe les pays, mais il y a aussi les États. Chaque État aux États-Unis doit avoir leurs propres normes, leurs propres exigences réglementaires. C’est... ça a été quoi les principales difficultés que vous avez fait face, puis comment vous avez réussi à les surmonter?
Richard (00:04:55)
Effectivement, c’est même pire aux États-Unis. Si on pense à l’électricité, il y a peut-être une cinquantaine de coopératives d’électricité; chacune a ses règles. Donc, on commence… encore une fois, quand on pense au Midwest américain, c’est vraiment relativement simple d’obtenir un permis de construction.
On est actifs en Belgique, en Europe, en général. Là, c’est pas mal plus compliqué. Donc, on étudie les normes nationales, ou de l’État, ou de la région, puis on s’assure d’être capables de réaliser des projets de qualité sans imposer de contraintes excessives pour éviter une mauvaise réputation à la filière ou pour éviter d’avoir des difficultés lors du développement des projets. Parce qu’encore une fois, pour nos clients, nous, on s’occupe de tout : les demandes de permis, la construction clé en main.
Nicolas (00:05:42)
Du clé en main, là.
Richard (00:05:43)
C’est vraiment du complet clé en main, même le financement dans certains cas.
Nicolas (00:05:46)
Ah oui! C’est un secteur, les technologies propres, qui est en très forte croissance. L’innovation, c’est définitivement la clé de la réussite. Je sais que votre entreprise est très innovatrice. Qu’est-ce que vous donneriez comme conseils à d’autres entrepreneurs canadiens, d’autres entreprises canadiennes qui sont très innovatrices elles aussi, pour pouvoir réussir à l’exportation?
Richard (00:06:07)
En fait, peut-être une erreur que moi j’ai faite, c’est d’être parfois trop ambitieux. Donc, c’est mieux d’être concentré. Je prends l’exemple des États-Unis. Il y a 50 États, c’est 50 pays. Donc, au début, on voulait être partout aux États-Unis. Finalement, on s’est décidés de concentrer sur le Minnesota, d’avoir du succès dans cet État-là, d’avoir plusieurs showcases au début, des vitrines. Et de là, bien, on a pris de l’expansion dans d’autres États limitrophes. Donc, c’est de se concentrer dans une région peut-être un peu moins ambitieuse au début, bien l’analyser, bien la comprendre, y avoir du succès et, par la suite, prendre de l’expansion.
Nicolas (00:06:48)
Et puis, bien entendu, une fois qu’on a pris de l’expansion comme vous, bien là, tout est une question de relations, de confiance avec vos partenaires, avec vos futurs clients, aussi. Est-ce que vous avez des conseils à donner, des enseignements que vous avez appris à travailler à l’étranger? On sait qu’on est tous humains, mais on n’agit pas tous de la même manière, on n’a pas tous les mêmes réflexes en affaires.
Richard (00:07:07)
Bien, oui, je dirais bien comprendre ta clientèle. Moi, j’ai vécu deux années aux États-Unis, en Californie. J’ai voyagé beaucoup. Et pour moi, un Américain, c’est pas un Européen. Un Californien, c’est pas un fermier du Midwest. Donc, c’est de comprendre vraiment la culture des gens à qui tu parles, quelles sont leurs motivations. Puis éventuellement, il te faut avoir des gens locaux pour t’aider là-dedans. Donc, c’est vraiment de comprendre, connaître ta clientèle.
Nicolas (00:07:39)
Je vois, j’ai fait beaucoup de recherches sur votre entreprise d’ailleurs, qui est passionnante, votre site Web est très bien fait. Puis on apprend toujours, quand c’est pas notre industrie, c’est ça qui est intéressant, on apprend toujours de nouvelles choses.
Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont vraiment au cœur même de Eocycle. Et puis, c’est vraiment une priorité pour vous. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur la manière dont ces principes ESG influent vos activités, vos décisions au quotidien tout au long de l’année?
Richard (00:08:05)
Oui, en fait, bien, l’environnement, dès le départ, on est,.. on aide la planète. Donc, de ce point de vue-là, on a un produit qui a pas d’émissions, on n’a pas de produits pétroliers, on n’a pas de contaminants. On s’est assurés de réduire au minimum l’empreinte de l’éolienne comme telle pour pas perdre de terres agricoles, donc, on a une empreinte qui est très, très, très petite, et on a une densité de production d’énergie qui est 50 fois plus grande qu’un panneau solaire. Donc, tu sais, de ce point de vue-là, on consomme vraiment aucun espace : double usage d’un territoire, d’une ferme, pour nos clients.
Du point de vue social, bien, en fait, notre chaîne d’approvisionnement est mondiale, est globale, et on s’assure donc de choisir des fournisseurs qui sont qualifiés. On a un code d’éthique, d’ailleurs, ayant le Fonds de solidarité actionnaire chez nous. On a signé un code qui respecte des normes internationales, des règles de toutes sortes pour s’assurer qu’on fait pas d’exploitation du personnel ou autre.
On a refusé de faire affaire, un peu par hasard, mais en Russie, juste avant l’invasion de l’Ukraine, c’était… on n’a pas de mérite, on n’avait pas de boule de cristal, mais on a dit « on veut pas aller dans des pays où la démocratie est… »
Nicolas (00:09:24)
Que c’est instable.
Richard (00:09:25)
Donc, on prend les décisions pour pouvoir travailler de façon à être à l’aise avec ce qu’on fait. Puis, au niveau de la gouvernance, bien, on a un conseil d’administration en bonne et due forme. On suit tous les processus de gouvernance qui s’appliquent aux meilleures entreprises. Donc, de ce point de vue-là, je pense que, considérant notre taille, on est vraiment au-dessus de la moyenne, je crois.
Nicolas (00:09:49)
Et puis, comment on réussit à concilier, tu sais, l’engagement d’Eocycle? Bon, bien, c’est sûr que c’est envers les solutions énergétiques propres, mais en même temps, l’expansion internationale… on a toujours une image que les entreprises laissent une certaine trace, une trace environnementale. Comment on arrive à concilier les deux? Autant développer une technologie propre, offrir une technologie propre, puis de l’autre côté, bien, viser l’international.
Richard (00:10:13)
Bien, par la trace, tu veux dire le fait de, de se…
Nicolas (00:10:15)
Bien, on laisse toujours, exactement… une entreprise, peu importe quelle activité elle fait, elle laisse toujours une empreinte environnementale.
Richard (00:10:24)
Bien, en fait, si on faisait le bilan net, c’est clair qu’on a une empreinte…
Nicolas (00:10:30)
Positive…
Richard (00:10:31)
… négative, c’est-à-dire, on réduit l’empreinte carbone…
Nicolas (00:10:34)
Oui, exactement.
Richard (00:10:35)
… de la planète, de par notre technologie, comme telle. On a des employés dans les pays où on développe les marchés. Donc, on n’est pas… on développe pas l’Europe ou les États-Unis à partir de Montréal : on a des gens sur place. Puis, depuis la COVID, en fait, on a appris à travailler beaucoup avec les vidéoconférences. Donc, on se déplace pas tellement. C’est assez surprenant comment, en fait, on est tous…
Nicolas (00:11:01)
Ça a changé rapidement, hein?
Richard (00:11:03)
Ça a changé. On a des budgets de développement, pardon, des budgets de frais de voyage, on est toujours sous les budgets. Alors, on constate qu’on voyage beaucoup moins qu’avant.
Nicolas (00:11:15)
Et puis, j’imagine aussi que dans votre industrie, les différentes mesures incitatives gouvernementales, les politiques qu’un gouvernement ou qu’un pays peuvent adopter sont très importantes, disons, dans le sens où ça peut impacter directement votre développement ou votre facilité de développement.
Richard (00:11:35)
Absolument. De deux façons, en fait. Ça peut nous aider ou nous bloquer.
Nicolas (00:11:40)
Ou vous bloquer, ouin.
Richard (00:11:42)
Alors, tu sais, on regarde le Canada. Parfois, on nous dit : « Pourquoi vous fabriquez au Canada? » On est dans une situation idéale. On a un traité de libre-échange avec l’Europe, jusqu’à un certain point avec le Royaume-Uni. On a un traité avec les États-Unis, qui est peut-être parfois contesté, mais qui existe. Donc, à partir du Québec, de Montréal, on est capables d’exporter à très, très, très peu de frais. On importe des composantes qui viennent de pays avec lesquels on a aussi peu de frais de douane lorsque ces composantes arrivent chez nous. Alors, on est dans une position idéale.
Par contre, un gouvernement peut imposer des normes, des règles, soit des conditions, de construction ou d’obtention de permis, alors, tu sais, qui peuvent nous compliquer la vie. Alors, on s’assure toujours d’avoir une présence dans les marchés qui sont favorables pour nous et d’avoir plusieurs marchés en même temps. Comme ça, s’il y en a un qui se détériore pour des raisons d’intervention gouvernementale, bien, on peut se déplacer.
Mais c’est sûr qu’une industrie comme la nôtre, on est impactés par ce que les gouvernements décident. Puis, ça a été vrai, et c’est encore vrai dans l’énergie fossile aussi, d’ailleurs. Donc, il faut tout le temps bien avoir à l’affût… être à l’affût de tout ce qu’il y a, tout ce qui existe comme réglementation.
Nicolas (00:12:57)
Et vous voyez… depuis une dizaine d’années que vous êtes à la tête d’Eocycle, est-ce que vous voyez un changement, positif on espère, dans les politiques gouvernementales des différents pays dans… aux quatre coins du monde?
Richard (00:13:11)
Absolument. En fait, ça fait 30 ans que je suis dans l’éolien. Donc, j’ai vu… il y a 30 ans, j’étais une bibitte rare, j’étais très marginal. J’ai vu l’évolution, les traités de changements climatiques, Paris, etc.
Ce que je dirais, en fait, c’est un… c’est des cycles. Alors, il y a des hauts, il y a des bas. Et puis, c’est un peu comme la bourse, il faut rester calme. Il y a un creux, par moment, bien, on change de région parce que ça change d’un pays à l’autre. Puis… mais au net, ça s’en va dans la bonne direction. Pas assez rapidement, à mon avis, mais il y a eu énormément d’évolution dans les dernières années.
Nicolas (00:13:48)
Et au début de l’entrevue, vous aviez parlé du fait que vous faisiez faire de l’argent aussi à vos clients. Est-ce qu’il y a des clients qui dégagent un surplus d’énergie, qui peuvent revendre aux différents fournisseurs d’énergie, là, qui existent?
Richard (00:14:01)
Oui, en fait, l’objectif, c’est d’avoir l’éolienne qui est bien configurée pour le besoin ou la consommation du client. L’objectif, c’est pas nécessairement d’en vendre au réseau, mais d’avoir une certaine autonomie et de dégager des réductions de factures énergétiques. Lorsqu’il y a des surplus, dépendamment des marchés, à certains endroits, l’énergie est vendue au même prix qu’elle aurait été achetée du réseau. À d’autres endroits, elle est rachetée jusqu’à 10, parfois jusqu’à aussi peu que 10 % du prix payé pour l’électricité. Donc, l’idée, c’est pas de vendre au réseau autant que de réduire sa consommation du réseau.
Nicolas (00:14:39)
Mais en parlant d’éolienne plus large, on entend beaucoup parler de cette importance de diversifier nos méthodes de production d’énergie. Vous êtes… ça fait 30 ans que vous êtes dans l’éolien, vous voyez donc la différence entre une éolienne d’il y a 30 ans puis celle d’aujourd’hui. Est-ce que c’est le jour et la nuit? Tu sais, pour quelqu’un comme moi qui les voit, mais qui ne connaît rien de l’industrie, est-ce qu’on peut vraiment miser sur cette énergie-là?
Richard (00:15:02)
C’est le jour et la nuit. Quand j’ai commencé, on avait… on produisait l’électricité à un coût moyen de 25 cents le kilowattheure. Puis on avait à l’époque une vision d’arriver à cinq sous, et c’était vu un peu comme farfelu. Mais on y est aujourd’hui. Donc, il y a eu une évolution technologique fantastique, beaucoup plus rapide que ce que les spécialistes avaient anticipé. C’est ce qu’on voit dans la science en général, en médecine, on le voit en intelligence artificielle. Tout va relativement plus vite que ce qu’on anticipait, et c’est ce qu’on a vécu aussi dans l’éolien.
Nicolas (00:15:38)
Non, et tant mieux, parce qu’on en a besoin de cette source d’énergie propre.
Richard (00:15:43)
Et c’est pas fini.
Nicolas (00:15:44)
Et c’est pas fini, exactement. Oui, en passant, est-ce qu’il y a beaucoup, disons, d’innovations prometteuses dans l’éolien, déjà, que vous voyez?
Richard (00:15:52)
Il y a toujours beaucoup d’évolutions positives, c’est certain, je dirais, contrairement à des filières plus conventionnelles comme le charbon, le gaz, l’hydro. Dans le cas de l’éolien et du solaire, dans les énergies renouvelables, il y a encore beaucoup de place à réduire les coûts, effectivement.
Nicolas (00:16:09)
Et puis, c’est une énergie intermittente, l’éolien, tout comme le solaire. Est-ce qu’il y en a une qui a un avantage sur l’autre?
Richard (00:16:17)
Oui, en général, l’éolien a un avantage assez marqué sur le solaire dans le cas des pays nordiques, ou l’hémisphère nord, je devrais dire, parce qu’il y a une meilleure corrélation entre la demande et la production. Le solaire, c’est uniquement le midi, disons début d’avant-midi, vers les heures du midi, pas la nuit, bien sûr, alors que l’éolien est réparti de façon un peu plus égale et est beaucoup plus présent l’hiver que l’été, ce qui est le contraire de l’éolien.
Par contre, ce qu’on voit avec l’avènement des batteries qui diminuent en coût de façon dramatique, on voit de plus en plus l’installation d’éoliennes combinées à des batteries, donc, le phénomène d’installation de batteries de façon décentralisée chez les consommateurs, majeur dans le cas de l’Europe en particulier, et dans certains États américains aussi.
Nicolas (00:17:11)
Et le pays le plus à l’avance en… point de vue d’acceptation, d’implantation de l’éolien, est-ce que vous avez un pays en tête?
Richard (00:17:19)
Le grand éolien, je dirais, aux États-Unis, c’est assez phénoménal. Évidemment, il y a la Chine qui est le premier.
Nicolas (00:17:27)
Ah oui, ils se sont lancés là-dedans, oui?
Richard (00:17:31)
Plus de la moitié de ce qui s’installe au monde s’installe en Chine…
Nicolas (00:17:35)
OK, intéressant.
Richard (00:17:36)
… aujourd’hui, suivie des Américains qui font beaucoup d’éolien. Si vous traversez le Midwest en voiture, vous allez voir des dizaines de milliers d’éoliennes, c’est assez incroyable…
Nicolas (00:17:46)
OK.
Richard (00:17:47)
… malgré l’impression qu’on a parfois. L’Europe a été un leader longtemps, mais il y a moins de territoire.
Nicolas (00:17:53)
Il y a moins de territoire, exactement.
Richard (00:17:55)
Donc, les Européens vont plus en mer, font de l’éolien offshore, les Américains font encore beaucoup de sur terre, onshore, puis les Chinois en font partout.
Nicolas (00:18:06)
Et j’imagine que plus grande est l’éolienne, plus elle peut créer de l’électricité?
Richard (00:18:10)
Oui, de façon générale, effectivement.
Nicolas (00:18:12)
C’est super intéressant. Comment le soutien d’EDC − sous forme de, peut-être, financement, investissement ou garantie − a aidé Eocycle à croître puis à établir sa crédibilité à l’échelle internationale?
Richard (00:18:24)
Bien en fait, EDC nous a aidés de différentes façons. Effectivement, ça a été, à un moment donné sur la base d’un prêt qui nous a permis de pouvoir continuer notre développement à une période où on était en situation financière assez serrée par rapport à nos ambitions. S’en est suivi, une prise de… une offre de financement en équité, où EDC a pris une position de lead investor, d’investisseur qui a mené la ronde. C’est ce qui est très, très difficile à trouver au Canada : des meneurs de ronde d’investissement dans le capital de risque, clean tech, où il y a du hardware, où il y a des produits manufacturés.
Alors EDC a pris le leadership et a amené avec elle, ou en fait, je dirais, ça a permis d’amener FSTQ et Investissement Québec qui se sont joints aussi à la ronde. Donc, c’est vraiment leur leadership qui a fait la différence et ça a été… donc à ce point de vue-là, c’est un excellent partenaire.
EDC nous invite aussi à différents événements, peut nous fournir de l’information sur des marchés, peut nous amener une crédibilité aussi auprès de clients corporatifs parce qu’on demeure tout de même encore une compagnie assez jeune… bien, peut-être pas jeune, mais petite. Alors, avoir des partenaires comme EDC, ça donne beaucoup de crédibilité.
Nicolas (00:19:48)
Oui, effectivement.
Et puis, quels conseils vous donneriez à d’autres entreprises canadiennes pour qu’elles s’appuient sur des ressources telles qu’EDC dans le cadre de leur stratégie d’exportation?
Richard (00:19:57)
Je dirais : bien comprendre les produits et services d’EDC qui évoluent. EDC a des... j’en ferai pas la promotion, pas là, mais ils ont des produits classiques connus. Quand vous allez sur Internet, vous allez comprendre.
Nicolas (00:20:09)
Leur site Web est complet, exactement.
Richard (00:20:11)
C’est assez standard, mais leur rôle dans le capital de risque est assez évolutif. Donc, ce qui nous a amenés à EDC, en fait, c’était pas sur leur site Internet; c’est notre chargé de compte qui nous en a parlé, qui nous a mis en contact avec les gens du capital de risque. Donc, c’est d’être tout le temps à l’affût avec leur chargé de compte chez EDC pour s’assurer de bien comprendre tous les services qui sont disponibles par EDC.
Nicolas (00:20:40)
Bien, c’est gentil. Bien, écoutez, Richard Legault, PDG d’Eocycle − une superbe entreprise d’ici, innovatrice, qui exporte, donc qui fait briller le Canada un peu partout à travers le pays−, merci énormément de nous avoir fait découvrir votre entreprise. J’ai trouvé ça super intéressant. C’est vraiment une entreprise qui est inspirante parce qu’elle bâtit le futur, on a besoin de cette énergie verte là. Et puis, bien, c’est une entreprise d’ici, donc on est encore plus contents. Merci énormément.
Richard (00:21:07)
Ça m’a fait extrêmement plaisir, Nicolas, merci de l’invitation.
Nicolas (00:21:13)
Merci d’avoir été des nôtres aujourd’hui pour le balado « L’impact de l’exportation ». Si vous avez aimé l’épisode d’aujourd’hui, nous vous invitons à vous abonner, à nous accorder une note et à nous laisser un commentaire sur votre plateforme de diffusion préférée. À bientôt!
Invité
Président et chef de la direction, Éocycle
Animateur
Fondateur et PDG de Duvernois Creative Spirits, Dragon invité à l’émission Dans l’œil du dragon de Radio-Canada