11 avril 2025
Quel est le rapport entre la sauvegarde des abeilles et la croissance d'une entreprise internationale ? Tout, selon Alex McLean.
Dans cet épisode du balado l’impact de l’exportation, Nicolas s'entretient avec le PDG et fondateur d’Alvéole pour découvrir comment l’entreprise canadienne réintroduit la nature sur les toits des centres urbains du monde entier.
Alex dévoile comment Alvéole s'associe à des immeubles commerciaux pour installer des ruches, améliorer la biodiversité et impliquer les locataires dans le développement durable.
Mais ce n'est que le commencement de l'histoire d'Alvéole.
Découvrez comment Exportation et développement Canada (EDC) a joué un rôle crucial dans l'expansion internationale de l'entreprise, en l’aidant à diffuser son modèle unique dans des villes d'Europe et des États-Unis.
Enfin, écoutez les méthodes novatrices utilisées par Alvéole pour recueillir des données environnementales et les transformer en informations exploitables pour les propriétaires d'immeubles.
Écoutez maintenant pour apprendre:
Où écouter notre balado
Ne manquez pas un épisode qui pourrait transformer votre entreprise ! Abonnez-vous sur vos plateformes de diffusion en continu préférées et découvrez de nouveaux épisodes chaque mois.
00.03 (Nicolas) : Bonjour et bienvenue à « L’impact de l’exportation », le balado d’Exportation et développement Canada. Ici Nicolas Duvernoy, votre animateur pour aujourd’hui. Dans cet épisode, nous allons nous entretenir avec un dirigeant dont l’entreprise novatrice, en pleine croissance à l’étranger, a de vraies retombées sur la biodiversité urbaine.
0.00.20 (Nicolas) : Alexandre Mclean est le PDG cofondateur d’Alvéole, une entreprise d’abord née d’une passion en 2013, puis devenue chef de file mondial de l’apiculture urbaine durable. Alvéole fait affaire avec des gestionnaires d’immeubles commerciaux pour promouvoir la biodiversité et sensibiliser les collectivités au rôle des abeilles dans notre écosystème. Cette entreprise, certifiée B Corp, cherche à allier rentabilité et utilité et aspire à changer les choses durablement.
0.00.46 (Nicolas) : Alexandre est avec nous aujourd’hui pour discuter de l’expansion d’Alvéole à l’étranger, des obstacles rencontrés en chemin et de l’importance pour les entreprises exportatrices d’avoir une mission.
J’aimerais commencer par souligner que nous diffusons cet épisode depuis chez moi, à Montréal, sur le territoire traditionnel non cédé des Kanyen’kehà:ka, le peuple Mohawk. Nous tenons à prendre le temps d’honorer nos communautés autochtones, où que nous soyons, et nous rappeler notre dette commune envers les premiers peuples du Canada.
0.01.12 :
Nicolas : Alexandre, je suis très heureux de te recevoir dans ce balado. Bienvenue, tu as une entreprise, une histoire très inspirante et très intrigante aussi. Donc, moi je veux sauter dans le vif du sujet. Je veux que tu expliques à tout le monde pourquoi les abeilles sont si importantes pour la nature.
0.01.32 :
Alexandre : Oui, parfait. Bien d’abord, content qu’on passe un peu de temps ensemble et qu’on discute de ce sujet. C’est mon sujet préféré, donc, donc
0.01.38
Nicolas : J’imaginais!
0.01.39
Alexandre : Merci de me recevoir. La nature est importante et la biodiversité est importante.
Et puis, il y a toutes sortes de raisons pour ça. C’est, c’est, c’est beaucoup de de notre vie aujourd’hui en dépend tu sais. Et la raison pour que l’abeille est importante à l’intérieur de tout ça, c’est que c’est un excellent véhicule ou une méthode pour créer plus d’engagement et de conscientisation autour de ce thème-là qui est la nature et la biodiversité.
Et donc, l’abeille, en soi, oui, elle pollinise environ 40 % de ce qu’on mange. Elle a vraiment un rôle important dans, dans, dans, dans notre environnement. Mais c’est encore plus important, son rôle, et puis, et on va y arriver un peu dans ce qu’on fait, parce que ça introduit souvent les gens à quelque chose de beaucoup plus large qu’est la biodiversité en général tu sais.
0.02.21 :
Nicolas : Oui, effectivement. Est-ce que je me trompe si, je vais te donner un exemple, une de mes filles est rentrée de l’école il y a quelques semaines, puis il y avait un cours justement sur la biodiversité et sur les abeilles, puis elle dit : « Papa, on ne peut plus jamais, jamais plus rien faire aux abeilles parce que s’il n’y a plus d’abeilles, on meurt tous. » Là, j’ai trouvé ça quand même assez direct, mais c’est pas loin d’être la réalité là.
0.02.42 :
Alexandre : Oui, la réalité est comme toujours plus nuancée, right?
0.02.44 :
Nicolas : Exactement.
0.02.46 :
Alexandre : Il y a des milliers de sortes d’abeilles dans le monde. Il y a toutes sortes d’abeilles qu’on voit dans notre cours qui sont un peu différentes de partout dans le monde. Mais la réalité, c’est qu’en général, si on n’avait pas des pollinisateurs, disons la famille plus large là, oui, on aurait un gros problème de production de nourriture. On serait pas capable de…
0.03.03 :
Nicolas : Exactement. C’est ce qu’elle voulait dire. Tu sais, je comprenais qu’elle, elle avait extrapolé ça pour la fin du monde. Mais juste pour dire à quel point elles sont primordiales.
Comment, comment tu as eu l’idée de te lancer dans ça, être apiculteur? Il me semble que ce n’est pas sur la liste des rêves de la majorité des jeunes, là, malgré que ça soit un superbe métier.
0.03.21 :
Alexandre : Oui, oui, non. C’était pas, c’était pas mon rêve non plus. Je suis arrivé là-dedans un peu par accident. J’ai un oncle, en fait, qui est apiculteur, qui m’a enseigné, qui m’a enseigné ce métier-là quand j’avais à peu près 15 ans, tu sais là. Je suis tombé là-dedans vraiment par accident.
C’était assez pénible au début, pour être honnête, parce qu’en ce monde-là, au tout début, surtout l’apiculture plus commerciale, c’est eh, ça peut piquer. Puis il y a de ce côté-là.
0.03.43 :
Nicolas : Ouais, effectivement!
0.03.44 :
Alexandre : Bien, je suis tombé en amour avec l’idée que les abeilles, justement, ont un lien avec l’écosystème qui est plus large. Une ruche, ce n’est pas comme un poulailler. C’est pas… Tu n’apportes pas de la nourriture tous les matins. Et puis tu vas pas les nettoyer. Ça ça, vraiment, ça se gère soi-même. Donc….
0.04.00 :
Nicolas : C’est extrêmement bien organisé. Il y a des bons documentaires sur ça.
0.04.03 :
Alexandre : Très organisé. Et ce qui est intéressant avec la ruche, c’est que ça devient aussi un peu une image de l’environnement qui est autour d’elle. C’est, c’est, on est capable, et on va y arriver plus tard, on, on fait beaucoup de données aujourd’hui de biodiversité. La raison qu’on fait ça et qu’on peut faire ça, c’est que les abeilles vraiment représentent l’environnement qu’elles ont autour d’elles, parce qu’elles doivent aller se nourrir, chercher toutes sortes de choses dans l’environnement pour être capables de survivre. Donc, en regardant dans la ruche, on a un peu une vue sur l’environnement qui est autour.
0.04.29 :
Nicolas : Et puis, immédiatement, moi, en tête, je pense à Alvéole, je pense aux ruches qui sont situées sur le toit des immeubles commerciaux. Mais est-ce que tu pourrais, me me, aller plus en profondeur? Vous faites quoi exactement – Alvéole?
0.04.40 :
Alexandre : On travaille surtout avec le secteur de l’immobilier commercial. Donc, pensons à des grosses firmes, des Ivanhoé Cambridge, des Oxford, des grandes firmes comme ça qui ont des actifs un peu à l’échelle mondiale.
Je vais parler d’abord du problème qu’on essaie de résoudre, puis après, ce qu’on fait, c’est un peu étrange. Le problème qu’on essaie de résoudre, c’est que ces firmes-là qui ont des actifs immobiliers, ils ont deux problèmes importants en ce moment, où ils veulent rendre leurs actifs plus intéressants au niveau environnemental. Être un actif, un immobilier consomme, je pense, c’est au-dessus de 30 % des des des gaz à effet de serre, des des des émissions par façon de gaz à effet de serre, ils ont un impact assez énorme sur la biodiversité.
C’est vraiment, tu sais, avoir un immeuble, c’est prenant environnementalement, puis ils cherchent à réduire leur empreinte, finalement, écologique. Puis l’autre côté qui se passe avec l’immobilier commercial, qu’on est tous au courant, c’est de rapporter les gens au bureau, puis c’est de relouer les espaces, puis de s’assurer qu’ils engagent avec leur locataire puis qu’ils gardent le locataire. Puis Alvéole, bien là, ça fait 10 ans qu’on qu’on qu’on opère.
On a construit une solution où on travaille avec ces actifs-là pour aider sur le côté environnemental, donc ajouter la biodiversité, tenir des activités engageantes pour expliquer l’importance des abeilles, mais aussi aller chercher de la donnée sur la biodiversité [sic]. On pourra en parler plus tard, mais on, c’est la grosse partie de notre business aujourd’hui, c’est aller chercher des données importantes sur la biodiversité. Donc, on aide avec ça, mais en même temps, on engage aussi avec les locataires, on crée tout un programme avec les locataires qui sont dans ces buildings-là, qui vont aller participer à des activités, qui vont recevoir un genre de feed à toutes les semaines pour savoir qu’est-ce qui se passe avec les abeilles sur le toit, qui vont pouvoir goûter le miel de ces abeilles à la fin de l’année.
Donc, on vient comme travailler sur ces deux angles-là. Concrètement, ce que c’est, c’est des installations, c’est des ruches qu’on met sur les toits des buildings puis qu’on vient gérer, on passe à tous les mois pour s’assurer qu’ils [sic] sont en santé, puis on crée tout ce programme-là autour avec la donnée biodiversité [sic], avec les activités pour que ça soit quelque chose, un programme qui soit facile à implémenter sur un building. Puis on travaille aujourd’hui sur à peu près 2 500 buildings dans 70 différentes villes.
0.06.42 :
Nicolas : C’est hallucinant. Je voulais aller dans l’exportation. C’est hallucinant ce que vous avez fait. Vous êtes présent dans plus de 70 marchés différents. Vous avez réussi à vraiment faire votre place, vraiment leader. Avant d’aller dans dans l’exportation en tant que telle. Là vous avez combien de ruches qui ont été installées? Est-ce que vous gardez un compte?
0.07.01 :
Alexandre : Je ne peux dire exactement le nombre de buildings par ville, mais ça dépend un peu. Grosso modo, c’est à peu près une ruche par building.
0.07.10 :
Nicolas : Peut-être 2 500-3 000 ruches. C’est quand même fou. Est-ce que vous faites partie des plus gros producteurs de miel par défaut, en quelque sorte?
0.07.16 :
Alexandre : Même pas. On est définitivement [sic] la plus grosse entreprise dans le domaine, au Canada et aux États-Unis. Mais, mais disons, les, les, les gens qui seraient plus proches de nous en termes de revenus auraient peut-être 100-125 milles ruches.
Nous, on a beaucoup, beaucoup moins de ruches. Puis, comment on y pense, c’est moins la quantité de ruches, mais plutôt l’impact que chaque ruche a...
0.07.40 :
Nicolas : Ouais
0.07.42 :
Alexandre : Donc, combien de personnes qui peuvent rentrer en contact avec cette colonie-là à travers tout le programme d’engagement qu’on fait. Combien de données on peut sortir de cette ruche-là pour être capable d’aller faire des changements autour du bâtiment qui vont être positifs pour la nature.
Donc, on a comme un différent switch où c’est moins à propos du miel et plus à propos de l’impact tu sais.
0.08.00 :
Nicolas : Et avant d’être dans 70 différents marchés, il y a le premier marché. Et ça a été quoi l’étape? Quand est-ce que vous avez décidé de foncer tu sais? Ça a été quoi la prise de décision de se dire : « Bien, tu sais quoi, on a fait le tour de ce qu’on croit avoir, pouvoir faire au Québec, sortons! ».
0.08.13 :
Alexandre : Oui, on est comme un peu particulier où on dirait qu’on n’a jamais pris cette décision-là, ou on l’a prise sans s’en rendre compte.
Tu sais, après la deuxième année, nous, on est sortis du Québec. On est partis, on est allés en Ontario d’abord, ensuite en Alberta, ensuite en Colombie-Britannique. Puis vite, on s’est rendus aux États-Unis, puis maintenant, on est aussi en Europe.
Par contre, on n’a jamais eu, nous, le « OK, on bâtit un bon modèle, on sait que ça fonctionne bien, puis là, on va aller l’exporter ». L’exportation, nous, ça a comme fait partie de notre ADN dès le début, parce qu’on travaille dans des villes, on travaille surtout près des gens, tu sais, les bâtiments commerciales [sic], les bureaux, des choses comme ça. Puis bien, pour nous, pour que le modèle fonctionne, il faut comme qu’on s’exporte dans d’autres, dans d’autres villes. Donc, c’est pour ça qu’on est allés en autant de villes aussi rapidement.
Puis, il n’y a pas eu ce moment-là de « OK, on est prêts à exporter », nous, ça a comme fait partie de...
0.09.02 :
Nicolas : Ça a été naturel, là.
0.09.04 :
Alexandre : Ça, ouais, c’était comme la la... C’est comme ça qu’on va grossir, nous, c’est d’aller dans d’autres villes. Donc, commençons le plus tôt possible.
On sait que ça va être compliqué, tu sais, aller aux États-Unis, en Europe, il y a toutes sortes de lois, toutes sortes de choses à apprendre. Puis bien, ça a comme fait partie de notre ADN de dire : « Bien, on va prendre ce défi-là dès le début, puis on va aller apprendre un peu comment on navigue ça ». C’était pas facile, là, pour être parfaitement honnête, mais ça fait partie des... La progression a toujours été d’aller dans d’autres marchés.
0.09.29 :
Nicolas : Puis, en parlant de compliqué, ça a été quoi les principaux obstacles sur les nouveaux marchés? Chaque fois que tu ouvres un nouveau marché, c’est presque comme repartir à zéro.
Tu parles des lois, tu parles de la réalité, tu parles du climat. Donc, ça a été quoi les principaux obstacles, surtout à l’exportation?
0.09.45 :
Alexandre : Oui, nous, on a eu souvent la... C’était souvent la discussion de « Qu’est-ce qu’on fait localement ou qu’est-ce qu’on fait de manière centralisée? ». Alors, si on ouvre à Chicago, c’était notre premier marché aux États-Unis. Est-ce qu’on embauche là-bas ou est-ce qu’on garde plus... Est-ce qu’on fait les ventes là-bas ou est-ce qu’on les fait centralement? Est-ce qu’on, est-ce qu’on... Tu sais nous, il y a quelque chose de tangible à chaque fois qu’on s’exporte dans un marché.
Il faut s’occuper des ruches sur des toits. Et donc, on a eu beaucoup de back and forth en termes de centralisation, puis autre chose. Puis, au fil des ans, on a changé ça souvent.
Je pense que les autres défis, c’est sûr que les lois, les les les tu sais ... Quand on rentre dans le social, comprendre comment ça fonctionne un employé en Californie versus en Allemagne versus en A…, c’est comme... Tu sais, c’est des... C’est toutes sortes de choses qu’on a apprises, des fois, très, très sur le tas. Je ne dirais pas que ça a été comme incroyablement compliqué, par contre. Puis, tu sais, c’est des gens qui écoutent en ce moment-là, qui sont en train de penser à l’exportation.
Moi, on m’a toujours dit que ça serait plus compliqué. On a des des prêteurs au début, pas c’est des gros prêteurs qui disent : « Bien non, non, non, allez d’abord à Sherbrooke ». On dit : « Non, non, non, on va à New York, là, on veut aller grossir dans d’autres marchés ». On n’a pas fait face à des défis, je dirais, incroyables. Ça a été des complications de marché, de langue, de réglementation, mais ça s’est toujours assez bien fait.
0.10.57 :
Nicolas : Et les abeilles, quand tu arrives à Chicago, est-ce que tu arrives avec tes abeilles? Est-ce que... Comment ça fonctionne, ça, d’installer une ruche? Ou est-ce qu’elles viennent par elles-mêmes? Désolé de mon ignorance en apiculture, mais je crois qu’on est plusieurs à écouter et à se poser des questions.
0.11.13 :
Alexandre : Non, on travaille toujours avec les abeilles locales. Donc, quand on arrive sur une région, on réplique notre, notre modèle, qui est le modèle de revenus récurrents avec les bâtiments.
On réplique notre opérationnel [sic]. On a beaucoup... On se considère vraiment une tech-enabled service company. Tu sais, on a vraiment bâti une stack informatique qui est importante pour, pour, pour gérer nos opérations.
Donc, ça, on le répète partout, mais on travaille toujours avec une abeille locale parce que tu veux une abeille qui résiste bien au climat local.
0.11.43 :
Nicolas : Oui c’est ça.
0.11.44 :
Alexandre : Donc, une abeille qui va comprendre bien la... Comprendre bien... Qui va bien s’adapter à la flore locale, au climat local. Donc, c’est beaucoup plus facile de travailler avec une abeille locale.
0.11.48 :
Nicolas : Et puis, est-ce que vous avez remarqué, avec toutes les données que vous avez... Parce que vous êtes carrément une entreprise technologique également. Toutes les données que vous extrayez de cette... de de de l’apiculture, en gros, sur les toits. Est-ce que vous avez remarqué des tangentes dans certaines villes ou dans certains coins de pays? Est-ce qu’il y a des trucs qui vous sautent aux yeux, qui vous ont surpris?
0.12.09 :
Alexandre : Oui, il y a toutes sortes de choses. Donc, il y a des trends qu’on voit au niveau plus macro, puis il y a des trends qu’on voit, pardon mon franglais, il y a des trends qu’on voit au niveau vraiment des bâtiments sur lesquels on travaille. Trends macro, on sort un peu tous les ans, on sort un peu les grands chiffres de quelles villes ont le plus de diversité florale, ou quelles villes ont le moins de pesticides, des choses comme ça. Ce qui nous intéresse le plus, par contre, c’est au niveau plus micro, puis voir à chaque bâtiment.
Donc, les données qu’on sort, puis oui, tu faisais, allusion au côté technologique. Donc, c’est comme toute une plateforme software qu’on a bâtie autour de ça, où on sert des données, puis on bâtit un peu des benchmarks et des recommandations basées là-dessus, puis on exporte ça facilement pour des entreprises qui veulent faire leur rapport annuel, tout ça. Les trends qui sont plus intéressants, c’est au niveau d’un building en soi.
Donc, un building, disons, qui, on va identifier certains pesticides qui sont très nocifs pour la biodiversité. Pas juste pour nos abeilles, pour les papillons et les oiseaux, tout ce qui vient un peu autour. C’est ça qui devient intéressant parce qu’on est capable de dire, OK, propriétaire de building X au coin de cette rue-là, on identifie que vous, vous avez, dans ce cas-ci, c’est un élément négatif qui est plus élevé que le bâtiment peut-être à un kilomètre.
Et donc, si vous étiez capable, dans votre pratique, dans ce que vous faites au bâtiment, dans votre programme de maintenance, d’aller éliminer telle ou telle pratique, exactement, on serait capable d’aller augmenter la biodiversité automatiquement. C’est vraiment ça notre… On essaie plus d’aller dans les trends vraiment spécifiques à ce building-là, sur ce coin de rue-là. Puis, puisque la donnée est extrêmement locale [sic] à cause qu’on a quelque chose sur le toit qui, tu sais, connecte des données locales.
Bon, on est capable d’aller chercher des recommandations qui sont complètement différentes que si le building était à un kilomètre plus loin, tu sais.
0.13.45 :
Nicolas : Ok. Là, là, tu piques ma curiosité. Écoute, est-ce qu’il y a un building prestigieux, moi, la Tour Eiffel ou, je ne sais pas, la Statue de la Liberté, la Maison-Blanche, je ne sais pas. Est-ce qu’il y a un building où vous êtes, où tu as le droit de le dire peut-être, qui t’a surpris toi-même?
0.14.02 :
Alexandre : Ouais. Merci de poser la question. Ça va flatter mon égo. L’Empire State Building.
0.14.09 :
Nicolas : OK. OK. C’est malade.
0.14.12 :
Alexandre : Il y’a deux, trois ans. OK, les ruches-là, puis on a créé un beau programme. Eux, justement, servent des données qu’on a à s’obliger. On a Notre-Dame de Paris.
0.14.18 :
Nicolas : Oh, mon Dieu. OK. Eh, je prends une pause-là. Une entreprise d’ici qui travaille dans l’apiculture et qui arrive à faire briller notre talent et le savoir-faire de l’Empire State Building à Notre-Dame de Paris, c’est hallucinant. Franchement, là, je suis vraiment fier d’entendre ça.
0.14.35 :
Alexandre : Bien, merci. C’est gentil.
0.14.37 :
Nicolas : C’est fou. C’est fou. Écoute, EDC, ça aide les entreprises. On le sait, là, c’est le nerf de la guerre. Ça aide les entreprises canadiennes à croître à l’étranger.
Et puis, ils vous ont aidé, vous, dans votre expansion. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu de comment ça, ça a fonctionné, en quelque sorte?
0.14.50 :
Alexandre : Ouais, on a une relation quand même de longue date avec EDC. Puisque je parlais tantôt, la raison qu’il y a eu un beau fit avec EDC dès le début, c’est que nous, on avait ces ambitions-là de croissance puis d’exportation.
On voulait aller, je te le disais, on voulait aller à New York, on voulait aller à Londres. Pour nous, c’était ça. Puis là, aujourd’hui, on réfléchit à où on s’en va après.
Est-ce qu’on va aller à Singapour ou à d’autres endroits encore, encore plus loin? Puis, certains prêteurs ou certaines personnes ou organisations qui fournissent du capital sont des fois plus frileux à ça. Puis EDC, ils ont toujours été dans la gang complètement de l’autre côté. Ils disaient non, non, c’est ça.
Nous, on aide et on finance l’exportation. Et donc, moi, j’ai toujours trouvé un beau, un très beau fit avec EDC parce que c’était ces grands rêves-là de « on va aller à l’exportation à l’international », bien eux, ça faisait tout à fait du sens puis tout à fait un plan d’affaires qui est sensible. Ils n’ont jamais comme mis ça en question.
Au contraire, ils l’ont financé puis ils nous ont aidés beaucoup. Alors, ouais, c’est une belle relation puis ils nous ont toujours beaucoup aidés dans l’exportation.
0.15.48 :
Nicolas : C’est, c’est, c’est vraiment, c’est vraiment une question de partenariat.
Outre EDC, bien entendu, tu as dû t’entourer de partenaires aussi quand tu arrivais sur un marché. Comment, comment tu as fait pour établir justement cette crédibilité-là ou ces partenariats-là quand tu débarques à Chicago puis tu ne connais personne?
0.16.07 :
Alexandre : Ouais, au début, on avait vraiment bâti ça, ce modèle-là from scratch. Donc, c’est sûr qu’on passait beaucoup de temps là-bas, tu sais, à faire les premières entrevues puis aller chercher le monde nécessaire, tu sais. De fil en aiguille, il y a comme un peu un bouche-à-oreille qui s’est construit puis on a réussi quand même à, à aller embaucher localement sans trop de difficulté.
0.16.27 :
Nicolas : OK.
0.16.27 :
Alexandre : Puis nos partenaires, bien ils ont été principalement locaux, tu sais je veux dire, au Canada. Les partenaires qu’on a rencontrés à l’international, c’était plus des, des, des gens qui allaient aider dans les opérations, tout ça.
Puis nous, on a fait le choix de toujours garder ça in-house, de toujours avoir un peu nos propres employés. Puis, bon, aujourd’hui, on fait un petit peu de sous-traitance, mais en général, ça a été nos propres employés. Puis finalement, je pense que c’était un bon choix parce que ça veut dire qu’on a gardé quand même le contrôle sur les relations.
On ne s’est pas lancé dans des, dans des joint ventures compliquées ou des choses comme ça. Ça a toujours vraiment fait partie de la culture d’Alvéole, l’ADN d’Alvéole, tu sais, puis pas nécessairement diluer ça. Mais ouais, on aurait toujours réussi à trouver des très bonnes personnes à l’international pour nous accompagner dans l’aventure.
0.17.07 :
Nicolas : On sait à quel point en affaire c’est important ces partenariats-clés-là. Vous êtes une entreprise certifiée B Corp. En quoi ça vous aide concrètement dans votre vision, dans votre stratégie, dans vos développements de marché d’avoir cette accréditation-là?
0.17.21 :
Alexandre : C’est une bonne question. Ça nous a aidés dans l’embauche justement de ces personnes-là, qu’on avait besoin dans l’organisation. C’est sûr que la certification B Corp, elle envoie un message, tu sais, de dire : « bien, on gère l’entreprise d’une certaine manière », tu sais, qui pourrait s’aligner avec les valeurs de d’autres personnes qui ont les mêmes valeurs.
Donc, ça a été très bien au niveau d’aller recruter des personnes, d’envoyer un signal fort, tu sais, un peu dans le marché. L’autre partie, tu sais, puis on est B Corp depuis quand même un bon moment, là.
Donc, tu sais, on a été B Corp quand on avait, je pense qu’on avait moins d’une vingtaine d’employés quand on a commencé à être B Corp. Ça nous a aidés beaucoup dans notre roadmap social et environnemental, puis de savoir qu’est-ce qu’il fallait faire selon les bons critères, là, parce que B Corp donne vraiment des bonnes indications de comment une organisation avec un caractère fort environnemental et social devrait s’organiser.
Puis, bien, nous, ça a toujours été un peu, des bons indicateurs, des bonnes pratiques à suivre que B Corp en suivant un peu leur guide nous a aidés beaucoup.
Donc, oui, c’était un bon, des bons partenaires qui nous ont donné vraiment un peu les bonnes pratiques à suivre.
0.18.25 :
Nicolas : Votre raison d’être est vraiment puissante. Outre favoriser la biodiversité urbaine, c’est aussi intégrer le facteur de durabilité au secteur de l’immobilier commercial.
Depuis 2013, vous avez grandi, grandi rapidement. Vous êtes dans plus de 70 différents marchés. Ça a été quoi les grands moments, les grands jalons de votre parcours?
0.18.48 :
Alexandre : Oui, il y en a quelques-uns. Au tout début, on était vraiment une entreprise qui faisait du miel. Tu sais, c’était mon oncle et moi, on avait recopié un peu ce modèle-là. C’était l’apiculture, c’est ça.
Tu installes des ruches, tu vends du miel. Puis, c’était vraiment pas pour nous. On ne voulait pas vendre du miel. On voulait avoir vraiment un impact qui était plus grand que ça.
0.19.04
Nicolas : Plus grand que ça, oui.
0.19.05
Alexandre : Mais juste de business aussi. C’est difficile de vendre du miel. Tu génères ton revenu 12 mois après avoir tes premières dépenses que tu as en cours. Donc, un des premiers jalons, ça a été vraiment de dire : « Non, ce ne sera pas une entreprise d’apiculture. Ça va être vraiment une entreprise de biodiversité pour l’immobilier commercial. Donc, on va avoir tout ce programme-là que je parlais. » Un autre gros jalon, c’était l’entrée aux États-Unis. Quand on est rentré dans le premier marché à Chicago, aujourd’hui, c’est 60 % d’un chiffre d’affaires vient des États-Unis ou 10 % d’Europe.
Donc, c’était comme le premier moveextérieur du Canada qui était très très important. Puis, le dernier grand jalon, c’est tout ce qu’on a parlé un peu de la donnée biodiversité [sic]. Ça, c’était une grosse étape pour nous parce que c’est-à-dire qu’on ne va pas juste faire ces programmes-là et juste expliquer aux gens que c’est important de la nature.
On va aussi aller chercher les données critiques pour pouvoir la bonifier. Puis là, aujourd’hui, c’est vraiment comment on se définit. C’est autant l’engagement à l’éducation, mais aussi les données pour être capable d’aller bonifier l’environnement.
Puis, on se dit avec notre organisation, peut-être qu’à terme, on pourrait complètement changer les villes, puis d’avoir des villes qui sont beaucoup plus vertes, beaucoup plus intéressantes pour la nature et pour la biodiversité. Pour nous, ça commence avec la donnée [sic].
0.20.12 :
Nicolas : Est-ce qu’il y a des endroits dans le monde où ils sont vraiment plus à l’avance sur cette pratique, cette approche, ou peut-être même que c’est dans la loi qu’on développe un nouveau building ou une nouvelle, un nouveau quartier? Il faut penser à la biodiversité?
0.20.29 :
Alexandre : Oui, oui, c’est... L’endroit qui est le plus avancé, c’est l’Angleterre. L’Angleterre a une nouvelle loi, mise au point l’année passée, qui s’appelle Biodiversity Net Gain. Donc, la loi, ce qu’elle dit, c’est pour tout nouveau développement commercial, il faut qu’il y ait un gain de 10 % de biodiversité comparé [sic] au baseline avant que le bâtiment soit construit.
Donc, c’est-à-dire, pour la biodiversité avant, il dit : « Bon, bien, voici la quantité d’oiseaux, de chauves-souris, d’insectes… »
0.20.57 :
Nicolas : Des toits verts, des parcs, des... OK, il y a beaucoup de développement, là.
0.21.02 :
Alexandre : Ouais, exactement.
T’as pris mesure après le développement pour dire : « Est-ce qu’il y a vraiment eu 10 % d’augmentation? » Donc, ça, nous, c’est une grosse loi importante pour nous qui va sûrement avoir des effets qui sont plus grands. On le voit en Europe, on le voit aux États-Unis. Ça commence très fortement à être important.
0.21.15 :
Nicolas : Puis, vous avez une petite partie de votre approche qui est aussi de faire du lobby, d’expliquer aux décideurs pourquoi c’est important d’utiliser vos ruches et autres manières de favoriser la biodiversité, j’imagine.
0.21.31 :
Alexandre : Ouais, on lobby moins, on passe beaucoup de temps à éduquer nos clients.
0.21.48 :
Nicolas : Oui, c’est ça, c’est vrai.
0.21.35 :
Alexandre : De cette manière. Puis, on essaie d’être… En général, on essaie d’être dans l’action, tu sais, puis de se dire juste comment on peut convaincre quelqu’un aujourd’hui que ce serait bon, pas nécessairement dans les quatre prochaines années. Mais c’est ça, ouais, je suis d’accord avec toi, il y a une énorme partie d’éducation, puis d’expliquer aux gens c’est quoi cette affaire-là, puis qu’est-ce qu’on peut faire avec, tu sais.
Puis, c’est comme… Ça fait même partie de notre processus de vente. C’est moins un processus de vente, c’est plus un processus d’éducation, puis de sensibilisation aux initiatives qui peuvent être faites dans ce thème-là de la nature et de la biodiversité.
0.22.07 :
Nicolas : Et est-ce que tu aurais des conseils à donner à nos auditeurs qui, beaucoup, sont des entrepreneurs, des personnes qui travaillent dans une entreprise surtout pour l’exportation, disons.
Seraient quoi [sic] les conseils que tu donnerais pour développer des nouveaux marchés?
0.22.22 :
Alexandre : Il y en a plein, on dirait.
0.22.26 :
Nicolas : Manger du miel, le premier.
0.22.27 :
Alexandre : Oui, exactement. D’être bien nourri avant de partir dans cette aventure-là. Je pense que les gens, ils ne vont pas assez vite dans l’exportation. Le conseil que je donnerais, c’est de se lancer là-dedans plus tôt que tard.
De toute façon, il va y avoir plein d’embûches, plein d’apprentissages. Je pense que le plan le plus organisé au monde face à un nouveau marché, une nouvelle culture, ou s’il y a une partie qui tient, disons, c’est une petite partie. Puis on dirait que j’encouragerais plus de gens à, tu sais, se lancer là-dedans rapidement.
On est à quelques kilomètres d’un marché énorme…
0.23.00 :
Nicolas : Gigantesque.
0.23.03 :
Alexandre : Qui a le potentiel de transformer une business complètement. Puis des fois, on dirait que je sens une réticence des gens de se lancer assez rapidement là-dedans. C’est dur de construire une business en allant à Rimouski puis à Shawinigan.
0.23.15 :
Nicolas : C’est complexe. C’est complexe. Notre immensité de territoire au Canada est une de nos plus belles richesses, mais complique énormément la vie des entrepreneurs parce qu’il faut se déplacer d’un bout à l’autre, ça prend du temps. Et oui, effectivement, c’est une réalité. Les propriétaires d’immeubles ont eu parfois mauvaise réputation pour de bonnes raisons ou des mauvaises raisons, peu importe. Comment Alvéole aide à transformer ces fameux risques-là, parce qu’il y a un risque quand il y a un développement, en occasion?
0.23.44 :
Alexandre : Oui. Un développement immobilier peut être fait de manière très négative. Ça a potentiellement été le cas pendant longtemps. Je dirais que ça a changé beaucoup quand même dernièrement.
Je pense que les propriétaires immobiliers prennent beaucoup plus de soins à réfléchir, pas seulement à l’impact financier de leurs moves, mais à l’impact environnemental et social. Le mouvement ESG, tu sais, toutes les firmes avec qui on travaille aujourd’hui ont des équipes complètes d’ESG qui regardent tous les risques environnementals [sic], socials [sic] et de gouvernance. Ils passent beaucoup de temps là-dessus.
Nous bien, c’est sûr que l’élément sur lequel on travaille beaucoup, c’est le côté nature et biodiversité. Donc, on essaie de dire un building pourrait, qu’un nouveau building pourrait avoir des pratiques qui sont intéressantes pour la nature et la biodiversité. Puis bien, on aide sur cette partie-là, qui est comme une partie du côté environnement.
Sur le côté « S » ESG, le côté social, c’est sûr que tout ce qu’on fait, c’est beaucoup sur le côté éducatif, beaucoup sur le côté sensibilisation. Donc bien, on a fait disons des projets avec des propriétaires immobiliers, certains à Montréal, où on arrivait même au début du développement, puis on faisait des activités avec les gens dans le quartier pour qu’ils puissent venir voir, participer à l’activité avec la famille, puis découvrir qu’il peut y avoir un côté positif aussi dans tout ça si c’est bien fait. Alors, c’est un peu notre approche, c’est-à-dire des bâtiments, on en a besoin, il faut avoir des buildings, il faut des bureaux, il faut des choses comme ça, on ne peut pas s’en départir.
Par contre, on pourrait les faire de manière très différente pour qu’ils soient beaucoup plus intéressants au niveau environnemental, et nous, bien non, on s’inscrit dans tout ça.
0.25.12 :
Nicolas : Et en même temps, ça rentre dans la grande famille de ce que j’appelle l’architecture verte, où on met de l’avant la nature de plus en plus en bâtissant plutôt que de bâtir en écrasant la nature.
0.25.27 :
Alexandre : Ouais, ouais, oui, au lieu de raser tout. Maintenant, les développeurs font beaucoup plus attention, pas tous, je ne peux pas parler pour tout le monde. Non, non, non, mais il y a une conscientisation, il y a une conscientisation beaucoup plus forte à la nature et à la biodiversité qui n’existait pas quand on a commencé il y a dix ans. Quand on a commencé, on parlait de ces thèmes-là, puis des fois, j’ai l’impression qu’on était fous un peu.
0.25.48 :
Nicolas : Ah oui? Vous étiez des aliens, comme on dit.
0.25.50 :
Alexandre : Ah oui, les papillons.
0.25.51 :
Nicolas : Vous faites des abeilles?
0.25.54 :
Alexandre : Aujourd’hui, je vais sur des bâtiments les plus avant-garde à Londres. Il y a, il y a des… Pardon j’ai le mot en anglais, il y a des chauves-souris qui sont installés sur le toit, il y a des nichoirs d’oiseaux.
0.26.04 :
Nicolas : Tout ce monde-là cohabite bien ensemble?
0.26.06 :
Alexandre : Oui, exactement. On recrée des environnements qui seraient assez naturels. Il y a des toits verts, comme tu as mentionné, qui sont énormes. Ils vont planter des espèces qui sont indigènes, qui vont supporter la biodiversité.
Il y a toutes sortes de choses qui sont faites, qui sont… Alors, le blueprint est là, et ça commence à être de plus en plus important à cause de réglementations et de certifications qui maintenant disent : « Votre building, on va vous donner quelques points de plus. » Et, ce qui est intéressant, c’est que ces points-là, dans les certifications qu’ils vont chercher, ça valorise aussi les buildings.
C’est-à-dire qu’ils sont capables d’aller chercher des locataires qui vont payer un loyer qui est plus élevé, vont être capables d’augmenter la valeur de ce building-là aussi. Donc, il y a comme aussi un élément financier dans tout ça où ce n’est pas juste la nature pour le bien-être de la nature. C’est la nature à l’intérieur d’un plan d’affaires.
Pour que l’on peut aller chercher des locataires qui vont payer un prix au pied carré qui est plus élevé pour être capables de créer ultimement la valeur économique aussi basée là-dessus.
0.26.55 :
Nicolas : C’est un développement durable. Donc, c’est un développement économique, mais en respectant de l’autre côté la planète.
Donc, franchement, je crois que c’est vraiment la manière de faire aujourd’hui quand on est en affaires. Il n’y a aucun modèle d’affaires qui peut survivre, nouveau modèle d’affaires qui peut survivre en ne faisant que penser à la patente [sic] qu’ils veulent produire et pas penser aux impacts qu’ils créent. Je sais qu’Alvéole a aussi adopté le cadre du Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature.
Et pour toi, pourquoi les rapports sur les enjeux qui touchent tout ce qui est les critères environnementaux, sociaux et gouvernance sont importants et c’est quoi leur place dans l’avenir?
0.27.34 :
Alexandre : C’est un sujet qui est lourdement débattu aujourd’hui, parce que, surtout avec un peu ce qui se passe au niveau politique à l’échelle mondiale. Il y a comme un… Il y a certaines choses qui sont questionnées. Le framework dont tu fais référence, je vais le dire en anglais.
0.27.50 :
Nicolas : Le cadre de travail.
0.27.51 :
Alexandre : Le cadre de travail qui est le Task force for nature-related financial disclosures. Donc, qui est de quantifier finalement l’impact positif ou négatif sur la nature que l’entreprise a. Nous, on travaille sur le côté immobilier.
Bien, c’est hyper important parce que ce que ça fait, c’est que ça aligne tout le monde sur les mêmes métriques, les mêmes indicateurs. Donc, au lieu de dire une compagnie [sic] X va déclarer son impact sur la nature de cette manière-là et une compagnie [sic] Y va le faire de cette manière-là, c’est comme avec ce qui s’est passé au niveau des gaz à effet de serre et des émissions de gaz à effet de serre. Éventuellement, les gens se sont, les compagnies [sic] se sont alignées sur les métriques, des indicateurs qui étaient semblables.
Et comme ça, quand on regarde et on compare une entreprise en Allemagne ou une entreprise en Californie, on est capable de les « benchmarker » puis de dire vraiment entre les deux qui performe mieux au niveau environnemental. Et c’est pour ça qu’on s’est joint à ce cadre de travail-là. C’est que c’est hyper important de parler le même langage quand on parle de l’impact sur la biodiversité et la nature.
Et moi, je les trouve très positifs ces cadres de travail-là et ces certifications-là parce que ça met un peu tout le monde sur le même, le même, le même niveau. C’est-à-dire qu’on parle un peu le même langage à travers même des cultures puis des langues qui sont très différentes.
0.28.54 :
Nicolas : L’histoire d’Alvéole est inspirante.
Juste en savoir plus, c’est vraiment très inspirant. Et puis, je suis sûr qu’il y a de nombreux entrepreneurs qui nous écoutent qui vont l’être tout autant. Est-ce que tu aurais des conseils à donner à des entrepreneurs qui se lancent en affaires puis qui veulent un jour percer à l’étranger, mais faire comme vous, sans compromettre ses [sic] valeurs? Au contraire, en profitant, en faisant briller ses [sic] valeurs.
0.29.14 :
Alexandre : Oui, vraiment. C’est un sujet qui est vraiment important pour moi, les valeurs.
0.29.19 :
Nicolas : Absolument. On le sent, on le voit, on l’entend.
0.29.19 :
Alexandre : Nous, on a passé beaucoup de temps au tout début de l’entreprise à mettre sur papier ces valeurs-là, le but de l’entreprise, la mission de l’entreprise. On avait mis aussi notre « BHAG », qui est notre gros objectif.
0.29.26 :
Nicolas : Big, Hairy, Audacious Goal, c’est ça? Un affaire comme ça ouais.
0.29.40 :
Alexandre : Je pense que mes partners, tu sais, les deux, co-fondateurs avec moi, Étienne et Declan, qui sont mes amis de longue date et partenaires à travers toutes nos, les étapes et les péripéties, je pense, on est encore dans tout, dans la business ensemble. Au début, je pense qu’il avait dit, parce qu’on passe trop de temps là-dessus, vraiment nos valeurs sur papier. Est-ce que on peut allez faire du vrai travail tu sais?
0.30.03 :
Nicolas : Ouvrir des ruches, là.
0.30.04 :
Alexandre : Exactement. Puis, je dirais qu’aujourd’hui, c’est ça qui nous a vraiment aidés dans l’exportation et surtout quand on ouvre des nouveaux marchés et que les gens ne sont pas aussi près de nous et qu’ils peuvent, des fois, on va juste les rencontrer une fois par année, des gens avec qui on travaille qui sont dans d’autres pays, mais d’avoir mis ces valeurs-là sur papier, d’avoir été très… d’avoir mis ça vraiment comme une priorité importante, puis de l’avoir revisitée aussi à tous les ans. Aujourd’hui, dans la performance [sic] de l’entreprise, bien, les valeurs sont là-dedans, pour que quelqu’un ait une promotion ou une augmentation, il faut qu’il respecte les valeurs, puis ça fait partie de la manière qu’on analyse la performance [sic], donc on l’a vraiment intégré dans la business.
Puis, pour revenir à ta question, un message que je dirais, c’est prenez le temps de bien faire ça. N’attendez pas de faire l’exportation, mais prenez bien le temps de mettre sur papier qui vous êtes et qui vous n’êtes pas non plus, tu sais, ça fait partie de l’exercice de valeurs, de dire, bien, voici mes valeurs, mais aussi voici les choses qui sont peut-être moins importantes aussi pour moi, c’est correct, tu sais, d’avoir des choses qui sont moins importantes pour une entreprise, mais prendre le temps de bien faire ça, puis d’aller revisiter ça souvent, je pense que c’est quelque chose de très important, puis je suis content qu’on ait passé du temps à le faire.
0.31.08 :
Nicolas : Écoute, j’ai deux petites questions.
Première question pour conclure, première question, est-ce que tu manges du miel tous les jours?
0.30.04 :
Alexandre : Moi, je mange quasiment pas de miel, je suis vraiment…
0.31.20 :
Nicolas : D’accord, cordonnier mal chaussé, je peux te comprendre. Alors, ma deuxième question peut-être aussi va être décevante en quelque sorte. Quelle est ta meilleure recette avec du miel?
0.31.28 :
Alexandre : Oh là là, tu vas vraiment pas aimer ma réponse, je pense que j’ai aucune recette avec, avec du miel.
0.31.20 :
Nicolas : Là, Alex, là, qu’est-ce qui se passe? Écoute, en autant que tu sauves la planète, moi je t’aime encore. Franchement, c’était vraiment, mais vraiment intéressant. Merci pour ta présence aujourd’hui, c’est fascinant de t’entendre parler.
Alvéole, c’est un fleuron québécois de la biodiversité, de la nouvelle architecture, comme je pourrais dire, ou du nouveau développement, et puis les retombées dans le domaine de la biodiversité urbaine sont concrètes, sont réelles, et bien bravo, bravo, puis extrêmement fier que le Québec, que le Canada puisse compter sur une entreprise comme la tienne.
0.32.08 :
Alexandre : Merci beaucoup Nicolas, puis oui, c’est très gentil.
0.32.11 :
Nicolas : Avec grand plaisir.
Merci d’avoir été des nôtres aujourd’hui pour le balado « L’Impact de l’exportation ». Si vous avez aimé l’épisode d’aujourd’hui, nous vous invitons à vous abonner, à nous accorder une note et à nous laisser un commentaire sur votre plateforme de diffusion préférée.
À bientôt!
Invité
PDG et Cofondateur, Alvéole
Animateur
Fondateur et PDG de Duvernois Creative Spirits, Dragon invité à l’émission Dans l’œil du dragon de Radio-Canada